23(1). Evan

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-Je te prépare un dîner de folie mon amour. Le meilleur que t'auras jamais goûté, entend-je dire Léonie depuis la cuisine.

Je me force à sourire quand elle me regarde par dessus le comptoir. Je ne me comprend pas... mes pensées sont toutes tournées vers Juliette et son meilleur ami Samuel depuis que je les ait vu se prendre la main.

Forment-ils en couple? Juliette aurait-elle dépassé le stade du "je couche avec n'importe qui parce que je ne suis pas faite pour être en couple" ?

Je crois qu'elle résonne comme ça. À vrai dire, c'est même certain.

-Aujourd'hui on fête officiellement nos trois ans de relation! T'es fier de tout ce qu'on a traversé depuis chéri?

Je l'entend vaguement quand elle me parle, si bien que je tarde à lui répondre.

-Hm, finis-je par dire accompagné d'un hochement de tête, toujours le regard fixé sur la table basse devant moi.

Je sens des doigts sur mon menton. Léonie me tournant violement le visage vers elle.

-Quoi hm? Tu te fous de ma gueule? Dit que t'es fier de tout ce qu'on a traversé jusqu'ici!

Je fronce les sourcils, ce n'est pas la première fois qu'elle est prise d'excès de colère envers moi. Malgré son regard dur vers moi, un regard qui ferait fuir n'importe qui, je soupire.

Ses griffes sont toujours enfoncé dans mon menton, commençant légèrement à me faire mal.

Je serre les dents, je ne sais jamais comment réagir dans ces moments-là.

C'est assez souvent que ça arrive. Quand mon comportement ne lui plaît pas ou quand j'ai le malheur de dire une chose de travers... même quand je ne fais rien de particulier parfois, elle s'énerve.

Ses griffes sont sa meilleure arme. Elle trouve aussi bon de me gifler quand pour elle, je le mérite vraiment.

Je mentirais si je disais que mener une vie chez elle depuis quelques semaines n'est pas difficile.

À vrai dire elle a toujours voulu qu'on emménage ensemble, depuis qu'on est en couple surtout. Depuis trois ans elle me bassinait pour qu'on habite le plus proche possible d'elle. Alors quand on était pas dans le même lycée, c'était à la fois un soulagement pour moi, qu'un stresse rajouté à la pression que mes parents me mettait quant à mes études.

Je l'aime mais elle ne me laisse jamais souffler, toujours collée à moi comme la meilleure des glus.

C'en est étouffant et je n'ose absolument pas lui dire. Vous imaginez sa réaction? Je crois qu'elle pourrait me tuer pour un simple propos mal choisi.

J'enlève délicatement ses ongles planté dans mon menton, la situation devenant de plus en plus inconfortable.

-Dit le Evan, répète t-elle fermement, ses yeux semblant s'ouvrir et grossir petit à petit, me fixant tel un lynx en train de chasser sa proie.

Son regard me met mal à l'aise, si bien que je vais paraître faible et plus encore, encore une fois:

-Je suis fier de notre relation et de tout ce qu'on a accompli jusqu'ici. Dis-je d'un air plus platonique que convaincant.

Elle hausse les sourcils, visiblement aussi peu convaincant que moi.

-Tu fais jamais les choses bien, m'accable t-elle.

Je ne répond rien, j'ai l'habitude pour dire la vérité. J'ai l'impression de faire ma victime si je le dis, alors j'évite. Comme le dit si bien Léonie, je suis un homme et je dois faire usage de mes couilles autrement que quand je lui fais l'amour.

Audacieuse Comme L'Amour (PAUSE) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant