9. Juliette

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Le sang bout désormais dans mes veines et je regarde cette fille, complètement outrée par ses propos.

Je crois que jamais je n'ai était plus sur les nerfs qu'à ce moment-là. Mon cerveau a envie de peser le pour et le contre pour savoir si je dois lui arracher les cheveux maintenant ou si j'attend un peu plus tard. Si j'attend d'être sortit du lycée.

À vrai dire, j'ai vraiment envie de lui faire fermer sa bouche, car elle attire l'attention sur moi dès le début d'année. Je déteste ça. Tout le monde me connaît, et si j'ai décidé de faire une trêve avec Emilia, c'est pour montrer qu'à bientôt dix-huit, j'ai enfin un brin de maturité dans le cerveau.

Cerveau qui tourne à mille à l'heure là d'ailleurs.

Alors je n'ai pas envie de recommencer une guerre cette année, encore moins avec Léonie cette fois-ci.

Mais en même temps je rêve de lui arracher ses cheveux un par un, jusqu'à ce qu'elle ait des tas de trous sur la tête. Un peu radical c'est vrai, et je sais très bien que même si elle me met les nerfs plus d'une fois cette année, je ne serait jamais capable d'une telle chose.

Car je suis une fille et je sais combien ma vie serait foutue le temps d'une période si ça m'arrivait.

Même dans ces moments là t'arrives à compatir... trop bonne trop conne Juliette! M'hurle ma conscience.

Je suis partagée... c'est comme si d'un côté, un ange dansait sur mon épaule gauche, me disant de ne rien faire pour le moment, de rester calme. Et de l'autre, c'est comme si un démon me criait de me défendre. De me venger.

Après quelques secondes de réflexion, les poings serrés, ma décision est prise. Je suis toujours en train de regarder Léonie qui fait les yeux doux au profs, une lueur de haine dans les yeux. Je ne veux pas paraître méchante aux yeux des autres.

Car non, je ne le suis pas. Je m'efforce de me dire.

Cependant, j'aimerai l'être aujourd'hui, mais je ne veux pas le décevoir... je sais que de là-haut il me regarde, avec son air bienveillant et je ne peux tout simplement pas me résoudre à m'énerver d'une telle sorte.

Alors ma décision est prise, et aussi conne qu'elle pourra paraître, oui, elle est prise. Mon cerveau a dû réfléchir d'une telle vitesse en seulement quelques secondes, que je crains d'avoir brûler pas mal de neurones.

Mais là n'est pas la question.

Il faut que je me contienne, au moins pour aujourd'hui. Je ne peux pas faire si mauvaise impression dès le début de l'année, en face d'un professeur que je ne connais même pas encore. Sinon il va m'avoir dans le viseur toute l'année. Mais je ne peux me résoudre à me faire écraser non plus, sous peine de passer pour une faible sans fierté. Ce n'est pas ce que je suis.

Avec un élan de confiance en ma décision, je tourne la tête vers le professeur et prend la parole, sûre de moi et la tête haute.

- Priez-moi de m'excuser monsieur, mais je vais rester à ma place. Je suis arrivé et j'ai également choisi mon bureau bien avant que Léonie n'arrive. Je ne veux pas vous désobéir mais je demanderais à ce que ce soit elle qui change de place et non moi.

Je me retourne vers cette garce une fois de plus et mes paroles cette fois-ci lui sont destinés.

-Je ne veux pas faire d'histoire dès le début alors je te prie de prendre ma remarque en compte. Change de place et n'en parlons plus. On n'a plus treize-ans pour se disputer devant toute une classe, je pense que t'es d'accord.

Ma voix s'est faite tellement froide qu'elle aurait pû la faire frissonner, si je pensais qu'elle ressentait la moindre émotion. Si, elle ressent de la jalousie. Et la jalousie vient à cause de l'amour que l'on ressent envers une personne. Ou peut-être est-ce de la possession. Sûrement.

Audacieuse Comme L'Amour (PAUSE) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant