Audacieuse Comme L'Amour (PAUSE)

16. Evan

En média: la chambre de Juliette.

Qu'est-ce qui m'a pris? Toutes mes pensées se mélangent, tout est confus dans ma tête et je n'arrive plus à réfléchir quand ses lèvres se posent sur les miennes.

Tout est de ma faute. Je me suis approché d'elle d'une manière bien trop dangereuse, j'ai caressé sa joue brûlante de ma main jusqu'à ce que cette dernière soit attiré par la forme pleine de sa lèvre inférieure. Elle m'a attirait dans un moment de folie... il faut dire, aussi, que cette fille a la particularité d'être belle et sexy sans même le vouloir.

Je comprend qu'elle soit si populaire au lycée, et pourquoi tout les gars parlent d'elle comme si elle était une déesse vivante. Au contraire de la plupart des filles de ma classe, qui ne font que l'insulter par derrière, sans même qu'elle ne le sache.

Je fais le con sans cesse en ce moment.
Léonie ne doit sûrement pas savoir ça, sinon je risque la peine de mort, voir pire.

Une petite erreur. On va dire que c'est une petite erreur qui arrive mais qui ne se reproduira plus. J'ai cédé à mes pulsions une fois, mais maintenant que c'est fait, Juliette ne m'attira plus jamais autant. Je me le jure, sur mes deux petits frères que j'aime tant.

Je ne jugerai même pas ce baiser. Hors de question que j'en dise un mot car il ne signifie absolument rien pour moi. Alors je la repousse, mes mains, auparavant logées sur ses joues, se dirigent vers ses épaules et brusquement je la tire en arrière. Un peu trop apparemment puisque son dos se cogne sur la poignée d'une porte et je la vois grimacer.

Quel boulet...

Je l'observe et je remarque que ses joues sont rougis par... l'adrénaline? En vue de sa respiration bien trop rapide, je pense que ma conclusion ne peut se poser que sur cela. Ses lèvres sont légèrement plus gonflées que d'habitude et également plus roses. Ses yeux sont écarquillés et je n'arrive pas à savoir ce qu'elle pense. J'espère qu'elle regrette, comme moi; au moins la situation sera peut-être un peu moins bizarre...

Voyant qu'elle ne se décidera visiblement pas à prendre la parole de sitôt, je commence:

-Désolé... j-je voulais pas. Mon attitude a certainement pu laisser porter à confusion, et je suis le seul fautif alors ne t'en veut pas. Désolé, je vais y aller.

Je me retourne pour partir mais je sens son bras s'agriper au mien. Je fais alors demi-tour pour écouter ce qu'elle à me dire.

Ce ne sont pas les filles, généralement, qui se font rattraper par un gars? Qu'elle situation de merde... dès fois je me demande où sont passés mon audace et ma virilité.

-Je refuse que tu portes tout le temps la faute sur toi. On est tout les deux en tord là. Je suis pas toute innocente non plus... et je suis désolée aussi. Certes, tu m'as fait du rentre dedans, mais moi je me suis clairement emballée. Comme d'hab, d'ailleurs. Tu sais, je suis peut-être populaire au lycée mais c'est pas tout le temps de le bon sens. Je me montre assez gentille la plupart du temps même si ça arrive que je pète un cable. Mais par dessus ça, je suis aussi connu pour tout les plans cul que je peux me faire. Ça paraît cru, dit comme ça... mais c'est la vérité. Je m'emballe souvent face à un mec et tu n'as malheureusement pas fais exception à la règle. Alors tu vois? Ce genre de situation est presque normal pour moi. Mais je m'excuse de t'avoir embrassé parce que t'as une copine, et que je ne brise jamais les couples en étant l'objet d'une tromperie.

Après son discours, je me sens complètement con. C'est peut-être moi qui me suis emballé en ayant peur que ce baiser aurait une signification pour elle. Elle s'en tape, en fait! Je me sens ridicule mais je suis quand même rassuré. Elle m'observe en espérant sûrement obtenir une réaction de ma part. Un sourire apparaît soudainement jusqu'à un rire; je ne suis pas sûr de tout comprendre, là.