26. Evan

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Ne sachant quoi faire, ma première réaction a été d'appeler les pompiers. Ils m'ont d'abord dit de la mettre en position latérale de sécurité, de vérifier si sa bouche et son nez étaient dégagés et m'ont posés tout un tas de questions, même après que je leur ai expliqué la situation. Son corps était pris de convulsions. Sa peau était froide et moite. Voilà la première chose que je leur ai dites. J'ai également du la couvrir d'une couette épaisse pour la réchauffer, sans que cela ne nuise à sa respirations. C'était perturbant, je me sentais impuissant et le stresse qui m'envahissait ne faisait que s'accroître seconde par seconde, au fil du temps que j'assimilais toutes les informations.

Au bout de quinze minutes, qui m'ont paru interminable, les pompiers ont fini par pointer le bout de leur nez. Leur travail est tellement gratifiant, je m'en veux d'avoir agi si brusquement lorsqu'ils sont arrivés. Je les ai accusé d'être arrivé bien trop tard, et que si la santé de mon amie en dépendait, je les emmènerais en procès. À vrai dire je disais n'importe quoi, la boule que j'avais dans le ventre, et qui est d'ailleurs toujours présente à l'heure où je vous parle, me faisait dire les pires conneries possibles.

Maintenant, il est trois heures du matin. Je suis coincé là, entre quatres murs blancs bien trop déprimants, en attendant que les médecins se prononcent sur la nature de son coma, même si la théorie des pompiers est la plus plausible que toutes celle que j'ai pu me faire en une heure.

Mon téléphone ne fais que sonner depuis hier soir, me rappelant à quel point ma vie est un merdier depuis que je connais Juliette. Mais il faut avouer que je l'ai voulu, que ce n'est pas entièrement de sa faute.

C'est de sa faute pour une partie. Depuis que je connais Léonie, jamais personne ne m'a autant fait tourné la tête qu'elle. Et pourtant, elle m'ignore à chaque fois qu'elle le peut, à chaque fois que je lui en donne l'occasion. Elle me rend dingue. C'est pourtant elle qui s'est immiscée dans ma vie la première, et c'est maintenant moi qui pense à elle sans arrêt. Je ne me la sort plus de la tête et c'est vite devenu handicapant avec ma copine.

Tout s'est dégradé rapidement, je n'ai plus le droit de rien, elle me prive de mes amis et de ma famille. En fait, elle me prive d'avoir une vie sociale depuis maintenant bien trop longtemps.

J'ai toujours été fliqué depuis maintenant trois ans que nous sommes en couple, mais maintenant que nous sommes dans le même lycée et que l'on habite ensemble depuis un mois et demi, la situation est devenu insupportable et ingérable.

J'ai vraiment l'impression d'être dans une spirale infernale depuis. J'ai eu une énorme prise de conscience il y a peu, j'ai beaucoup parlé avec ma mère quand je le pouvais et je me suis rendu compte que ma copine était une manipulatrice perverse narcissique. C'est assez violent et choquant pour moi de le dire, je pense que ma prise de conscience est encore trop fraîche pour en parler calmement et aussi ouvertement, mais j'ai le sentiment qu'il le faut.

J'ai la chance d'avoir ma mère qui est très compréhensive et qui ne me conseille pas de fuir, comme a pu le faire Internet à multiple reprise. Je sais que je ne suis pas tout seul dans cette épreuve, et que même si l'envie de m'écrouler me prend sans cesse en ce moment, le fait de savoir que ma mère ne m'en veut pas pour l'éloignement que je lui ai imposé quand Léonie elle même, me l'a imposé, me rassure et me réconforte.

L'éloignement n'était pas physique évidement, j'habite dans la maison en face de ma famille mais je n'allais plus les voir, je les évitais et ne leur donnais plus de nouvelles. Difficile pour quelqu'un comme moi qui est, comme on dit, très famille.

Après avoir lu beaucoup de témoignages cependant, je me suis rendu compte que ma situation était quelque peu différente. Déjà, je n'ai pas vraiment lu de témoignes de la part d'hommes, ce qui était assez compliqué pour moi au début. Je me suis demandé si j'étais le seul, incapable de s'opposer et d'obtenir du respect de la part de sa compagne. Puis j'ai lu que les femmes n'était pas les seules à en subir et que cette situation était aussi infernale pour les hommes que pour les femmes. J'ai été rassuré et me suis dit que les hommes avait sûrement trop d'égo pour poster leur témoignage. Je ne sais pas, peut-être que je me trompe, peu importe...

Audacieuse Comme L'Amour (PAUSE) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant