27. Juliette

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Les sanglots dont j'étais secouée il y a quelques minutes, se calment petit à petit. Je n'arrête pas de pleurer pour autant, Charlotte ayant choisi le pire moment pour se la ramener avec Raphaël. Je ne sais pas qu'elle était son but... me faire accepter leur relation? Ce n'était ni le bon moment, ni l'endroit. Je sors d'un coma éthylique, merde! Et surtout Evan est là, avec moi. Il m'a encore sauvée la vie, ça commence à faire beaucoup.

J'aimerais profiter des derniers instants que je m'accorde avec lui, et me la jouer égoïste une dernière fois. Je n'ai pas tenté grand chose avec lui si on y pense, depuis que je le connais jusqu'à aujourd'hui, alors ce soir je compte bien en profiter car je sais qu'il retournera dans les bras de Léonie dès demain. Je suis une connasse, mais on va dire que c'est pour le deuil de notre relation pas encore commencé, mais qui me fait vachement souffrir tout de même.

Que voulez-dire ce «tu te trompes» après lui avoir avoué mes sentiments? J'avoue que je ne cesse d'y penser, mais je dois avoir mal compris. Je suis encore dans les vapes de toute façon.

Après que Charlotte et Raphaël soient sortis, Evan m'a annoncé aller prendre un café, me demandant au passage si j'en voulais un. Il est épuisé, je le vois bien, et je me frapperai bien pour lui avoir gâché la soirée à laquelle il assistait.

Je regarde autour de moi, quatre murs blancs et fades m'entourent. Je déteste les hôpitaux, il me rappellent les derniers jours de mon père, il y a cinq ans. J'ai soudain envie de renverser de nouvelles larmes, que je viens juste de réussir à contrôler.

Maintenant, une peur panique laisse place à la tristesse. Je me dépêche de chercher mon téléphone que je ne trouve nul part.

Bordel, mais qu'est-ce que j'en ai foutu!

Je me lève et ne remarque que maintenant que je ne suis vêtu que d'une blouse blanche. Quelle horreur. De mauvais souvenirs s'imposent dans ma tête et je sens que je vais devenir folle s'il ne revient pas maintenant.

J'ai besoin d'Evan pour m'accompagner dans ce court séjour à l'hôpital, car seule, je ressasse le passé, le présent, ma vie merdique et je déprime.

J'aurais besoin de lui seulement cette nuit car comme je l'ai dit, je dois faire le deuil de notre « relation ». Alors il ne peut pas m'abandonner maintenant! Je le repousse à ce point? Mon discours était si effrayant que ça, qu'il a préféré prendre la fuite?

Je m'assois, tape du pied pour tenter de me calmer, en vain. Je prend une grande inspiration les yeux fermés, rien n'y fait. Pourquoi il met si longtemps! Ça fait une vingtaine de minutes qu'il est partit, et le distributeur de café est juste à l'étage du dessous!

Je me relève brusquement, si brusquement que je suis prise d'un vertige une seconde. J'enfile rapidement mes vêtements de la veille posés sagement sur le fauteuil en face du lit, me giflant mentalement d'avoir mis une robe si courte et si décolletée. C'est malin ça!

J'ouvre la porte rapidement, m'apprêtant à fouiller l'hôpital à la trace de ce cher Evan mais un torse dure et chaud m'en empêche.

—Wow doucement Juliette, j'ai des cafés bouillants en main là.

Dites moi que je rêve! Ce n'est que maintenant qu'il fait son apparition celui là! Sérieux, j'étais paniquée à l'idée qu'il ne revienne pas et cet enfoiré est là, le sourire au lèvres avec deux cafés en main qu'il pose sur une petite table!

La pression redescend doucement dans mon sang quand il me regarde enfin, étonné de me voir habillée et stressée. Il est trop mignon, on dirait un enfant inquiet.

—Qu'est-ce qui se passe, tout vas bien?

Je me racle la gorge, gênée et murmure, décidant d'être franche:

Audacieuse Comme L'Amour (PAUSE) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant