Prologue

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J'aurais dû me douter que cette journée allait mal se terminer. Dès mon réveil, j'avais enchaîné les maladresses et les mauvaises nouvelles.

Pour commencer, je m'étais cognée le pied contre la porte de ma chambre et mon petit orteil avait doublé de volume, puis il était devenu violet. On aurait dit que mon cœur était descendu dans cette partie de mon corps. Cependant, j'avais pris sur moi et étais allée en boitant, jusqu'à la salle de bain. C'est là que quelques minutes plus tard, j'avais laissé couler du dentifrice sur mon pull noir. Autant vous dire que seul un tour en machine peut nettoyer ce genre de tache sur la laine.

Ensuite, alors que j'étais à peine arrivée au supermarché, mon patron avait demandé à me voir, sans me laisser le temps de déposer mes affaires dans mon casier. Puis il m'avait expliqué que les temps étaient durs et qu'il devait se séparer de certains employés. Évidemment, j'en faisais partie. Mon préavis débutait dans l'immédiat. J'étais donc licenciée... Comment expliquerai-je cela à mon père ? 

Surtout qu'à la maison, j'étais la seule à travailler. Mon père passait ses journées à noyer son chagrin depuis l'accident qui avait emporté ma mère et mon frère.  Il ne parvenait pas à tenir debout plus de cinq minutes et n'articulait plus correctement à cause de l'alcool. Quant à ma sœur, elle était partie en école de gendarmerie depuis plusieurs mois pour échapper à cette vie que nous haïssions tant elle et moi.

Pourtant, ce n'était pas fini. En sortant du travail, je roulais depuis quelques kilomètres en direction de la maison, à bord de ma vieille Alpha Roméo, quand elle se mit à fumer par le capot. Puis un claquement se fit entendre et le moteur s'arrêta. Je compris immédiatement que le moteur venait de me lâcher. Alors je mis mes feux de détresse et m'arrêtai sur le bas-côté. Quand soudain, un véhicule s'arrêta derrière le mien. Un homme en descendit et s'approcha. Je descendis à mon tour pour lui dire que j'étais en panne, puis il me rassura en me disant que c'était mon jour de chance, il était patron d'un garage. Je m'abstins de lui raconter mes péripéties de la journée et me contentai de sourire. Il sortit son téléphone de sa poche et appela son dépanneur. 

Seulement, le mauvais karma ne voulut pas m'abandonner. Tandis que mon sauveur ouvrait mon capot, une berline noire fonça dans notre direction et des coups de feux se mirent à en sortir. Je ne vis pas grand-chose à cause de l'obscurité et j'avais fermé les yeux une bonne partie de la fusillade, cachée dans le fossé, derrière ma voiture. Mais quand le silence revint, je relevai la tête et trouvai mon sauveur au sol, inconscient, se vidant de tout son sang.

Je venais de vivre la pire journée de ma vie et ce n'était pas fini...

Harley Club (Sous Contrat D'édition Avec PDME)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant