Chapitre 7 :

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Nous nous installons à une table et Speed demande à Vicky de nous apporter deux pizzas spéciales. Il m'explique ensuite que ces sont les meilleures du monde et que je ne saurai plus m'en passer après y avoir goûté.

Son comportement a changé, mais je ne parviens pas à cerner le personnage. Il est tantôt froid et distant, tantôt souriant et presque chaleureux. J'ose à peine lui sourire quand il est agréable, de peur qu'il inverse la donne.

Serait-il bipolaire ? Peut-être est-ce un dangereux psychopathe...

Vicky pose nos assiettes devant nous et retourne chercher nos boissons. Elle me lance un regard étrange, comme si elle était étonnée de voir Speed avec moi. Je sens qu'elle va me questionner dès qu'on sera seules pour savoir ce qu'on s'est dit.

Aurai-je le courage de lui dire ce qu'il prévoit que nous fassions ce soir ? Serai-je capable de coucher avec lui ? Ma voiture vaut-elle ce sacrifice ? 

Je n'ai pas eu de relation avec un homme depuis plus de deux ans. Mon père ne me laisse pas de répit et je n'ai pas de temps pour moi. Je n'ai même plus d'amis proches, je ne vois pratiquement personne. Le dernier homme avec qui je suis sortie a fuit dès l'instant où il a rencontré cet ivrogne. Mon paternel l'avait menacé et insulté sans raison, puis il lui avait dit que j'étais une mauvaise fille et que j'étais inutile à la société. Le gars a prétexté avoir quelque chose d'important à faire, puis a disparu de la circulation. Je n'ai plus osé me laisser charmer et j'ai refusé toutes les invitations qu'on a pu me faire depuis ce jour.

Je suis certaine que si Speed savait d'où je viens, il ne m'aurait jamais proposé de passer une nuit avec lui. 

Je dévore ma pizza. C'est un pure délice, il avait raison. 

— N'est-ce pas la meilleure pizza de tous les temps ?

— Si, elle est extra.

— T'as de la chance, Vivi en fait chaque semaine, dit-il fièrement.

— Dans combien de temps penses-tu que je pourrais rentrer chez moi ? je lui demande soudain.

— Je ne sais pas, on doit encore régler des comptes avec le club qui veut ta peau. Pourquoi, t'es mieux chez toi ? T'as hâte de retrouver ton cher père ?

— Que sais-tu de lui ?

— Je sais tout ! Et je sais que tu es bien mieux ici. Tu ne manques de rien, tu as du temps pour souffler et tu souris un peu plus souvent.

— Ah, parce que tu penses que j'ai tout ce dont j'ai besoin dans ce club ? Tu penses que pendant mon temps libre, je souffle ? Et qui te dit que je souris plus souvent ? Sérieusement, je suis enfermée dans un studio sans télé, sans radio, sans nourriture. J'ai le minimum vital et je porte des fringues vulgaires de récup ! Les seuls moments où on me parle, c'est pour me donner des ordres ou me dire que je suis une intruse et qu'on a hâte que je disparaisse ! La seule personne qui est agréable et qui me redonne le sourire ici, c'est Vicky.

— Tu préfères être libre et te faire buter ? Tu penses que ta gendarme de sur pourra te protéger ? Crois-moi, tu es plus en sécurité ici.

— C'est vrai, je ne risque absolument rien avec vous tous... dis-je plus bas sans le regarder en face.

— Ne fais pas la maligne avec moi, Alex. Tu pourrais vite le regretter.

— Tu sais quoi ? Je regrette de ne pas être morte ce soir là. J'aurais pu en finir avec cette vie de merde ! je crie en me levant pour sortir du bar.

Je m'éloigne le plus loin possible de l'immeuble pour verser le torrent de larmes qui ne demande qu'à sortir depuis mon arrivée. Mais alors que je me penche sur une clôture en bois, il se racle la gorge à quelques centimètres derrière moi.

Harley Club (Sous Contrat D'édition Avec PDME)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant