Chapitre 1 :

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À l'entente d'un bruit de moteur de ce qui me semble être une moto, je m'accroupis de nouveau dans le fossé, pensant que personne ne m'y trouvera. Puis des pas résonnent sur le bitume. Et encore une fois, je comprends que ce foutu karma est contre moi.

- Papa ! Merde, les gars ! Venez vite, il faut qu'on le ramène au garage ! crie un homme visiblement assez jeune.

- Elle est à qui cette caisse ? demande un deuxième homme.

- J'en sais rien. Je men fiche ! Aide-moi plutôt à porter mon père dans la camionnette.

- Speed, je crois que c'est trop tard pour lui... dit un autre qui me semble plus âgé au son de sa voix.

Soudain, je vois deux paires de boots approcher du corps sans vie, pour ensuite disparaître de ma vue en l'emportant. Le fils de ce bonhomme fait les cent pas en pestant contre la situation, tandis que ses amis ferment les portes de la camionnette. Je retiens ma respiration, dans l'espoir qu'ils ne perdent pas davantage de temps et iront essayer de sauver l'homme, mais une voix grave me fait réaliser que c'est foutu.

- Je crois qu'on va pouvoir en savoir un peu plus sur ce qu'il s'est passé, j'entends tandis qu'on me pousse pour voir si je suis en vie.

- Hé, Speed ! Viens voir ce qu'on a trouvé ! crie soudain l'un d'eux.

Le dénommé Speed approche et me fixe, puis se retourne en disant :

- Emmenez-la, on va la faire parler.

- Non, attendez ! Je ne sais pas qui a fait ça ! je hurle alors que les deux comparses me font sortir du fossé.

- Tu la fermes. Qui que tu sois et quoi que t'aies vu, on t'embarque, me dit le plus âgé en me tenant fermement les bras dans le dos.

- Mais... ma voiture est tombée en panne et ce monsieur...

- Putain Sky, fais-la taire ! lui crie celui qu'ils surnomment Speed.

C'est là que je reçois un coup à l'arrière de la tête. La douleur est tellement forte que je perds conscience.

J'ouvre les yeux sans savoir combien de temps s'est écoulé depuis mon malaise ; et je vois le cadavre juste à ma gauche. Je cherche à comprendre où je suis et les mouvements des suspensions m'aident à y voir plus clair. Je suis à l'arrière de la camionnette du garagiste. J'entends les voix des hommes qui m'ont embarquée dans cette galère, mais je ne comprends pas tout ce qu'ils disent. Ils semblent parler d'ennemis, d'armes et d'argent, mais avec la cloison qui nous sépare, je ne parviens pas à interpréter la totalité de leur conversation.

Soudain, le véhicule s'arrête et les portes s'ouvrent. Il fait nuit et nous sommes uniquement éclairés par un spot, alors je ne vois pas où ils m'ont emmenée. Cependant, lorsqu'ils sortent le pauvre homme de l'arrière de la camionnette, j'entends les hurlements d'une femme qui court vers nous, et je comprends que nous sommes chez eux. Sur leur territoire.

- Billy ! Non, Billy, tu ne peux pas m'abandonner, ouvre les yeux... Billy !

- On est arrivés trop tard, Nina... lui dit le gros moustachu qui m'a cogné un peu plus tôt, en la serrant dans ses bras.

- Non, il n'est pas mort... c'est impossible... Emmenez-le voir le doc, dit-elle en pleurant.

- Maman, c'est terminé. Ces enfoirés ont profité qu'il était seul pour s'en prendre à lui. On va s'en occuper, je te le promets. Laisse-nous régler ça s'il te plaît, la calme son fils d'un ton détaché.

- Billy... je t'en prie... Réveilles-toi...

- Allez, viens Nina, on va aller à l'intérieur pour les laisser faire ce qu'ils ont à faire.

Sky, le moustachu costaud qui m'a frappé, l'emmène en direction d'un entrepôt en essayant de la calmer. Mais la femme a perdu le contrôle de son corps, elle se débat en criant jusqu'à ce que tous les deux disparaissent de notre vue. Malgré la situation dans laquelle je me trouve, je comprends sa douleur. Il y a quelques années, j'ai découvert les corps de ma mère et de mon frère, après un accident de voiture ; et je sais à quel point ça fait mal. Quand on rentre de l'école à pied avec des copines et qu'un poids lourd fonce tout droit sur une voiture, pour ensuite l'engloutir, et qu'on s'aperçoit qu'il s'agit de la voiture de sa mère ; on court pour voir l'étendue des dégâts dans l'espoir que les passagers n'aient rien. Seulement, dans mon cas le choc a été fatal et les deux passagers ont perdu la vie. Alors, même si je n'ai connu son mari que quelques minutes, j'ai mal au cur. J'ai de la peine pour cette famille déchirée et sans que je ne m'en aperçoive, des larmes coulent sur mes joues.

- Qu'est-ce qu'on fait de la fille ? demande le jeune qui m'a trouvé dans le fossé.

- Attache-la dans la salle d'interrogatoire, on s'en occupera demain, lui répond Speed.

Quoi ? C'est quoi ce bordel ? Pourquoi ils ont une salle d'interrogatoire dans un garage ? Qui sont ces personnes ? Dans quoi suis-je tombée ?

Je tente de me débattre quand deux hommes que je n'avais pas encore vu jusque-là mattrapent pour me faire sortir du véhicule, mais ils me maîtrisent avec une telle force, qu'il m'est impossible de me dégager de leur emprise. Ils me portent jusqu'à l'intérieur du grand entrepôt et marchent jusqu'au fond, puis l'un des deux ouvre un porte en fer. Ils me posent ensuite sur une chaise, puis le plus mince des deux attrape une corde et m'attache.

- Lâchez-moi, je n'ai rien à voir dans cette histoire ! Laissez-moi partir ! je m'énerve.

- C'est pas à toi de décider, chérie, me dit le grand mince.

- Mais qu'allez-vous faire de moi ? Je ne vous serai d'aucune utilité !

- Si tu ne fermes pas ta gueule, je te coupe la lange. Et crois-moi, ce ne sont pas des menaces en l'air, me dit le gros moustachu en me montrant un couteau qu'il vient de sortir de sa poche.

Je hoche la tête pour lui montrer que j'ai bien compris et laisse un flot de larmes couler sur mes joues. Une fois tous mes membres attachés, ils se retournent et s'apprêtent à sortir de la pièce.

- Hé, vous n'allez pas me laisser ici ?

Aucun d'eux ne me répond et ils partent. J'entends un bruit de clés et leurs pas lourds s'éloignent. La pièce est plongée dans le noir et le silence total. Je réfléchis à une solution pour me sortir de ce foutoir, mais aucune ne me vient en tête. La corde est trop serrée, il m'est impossible de bouger. Je suis soudain prise d'une envie d'aller aux toilettes, alors j'appelle à l'aide, seulement, ils ont tous déserté les lieux.

Je suis seule, attachée, dans un endroit lugubre et apparemment, j'y resterai un bon bout de temps.





Bonjour chers lecteurs !

Alors, que pensez-vous de cette nouvelle histoire ?

Vous verrez dans la suite qu'il y a beaucoup d'action et aussi de la romance. J'attends vos réactions. N'hésitez pas à me communiquer vos avis, cela aide et motive énormément !

À très vite !

Harley Club (Sous Contrat D'édition Avec PDME)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant