Chapitre 6 :

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Vicky m'accueille avec le sourire et me serre dans ses bras. Speed lui dit qu'il me récupérera après la réunion, puis s'éclipse sans un seul regard dans ma direction. Elle attend d'être seule avec moi en cuisine pour me dire :

— J'ai eu peur pour toi hier. Que s'est-il passé ? Tu frappais comme une tarée dans la fenêtre, puis tu as disparu... Personne n'a pu nous dire ce qui t'es arrivé.

— Des hommes sont venus me chercher pour me ramener à leur chef afin qu'il me tue. 

— Oh, merde ! Mais c'est terminé, la princesse a été sauvée des griffes des grands méchants par son prince ! Alors Speed sait que tu es innocente ! Bienvenue parmi nous ma belle, finit-elle par dire en me serrant une nouvelle fois dans ses bras.

— Je ne suis pas l'une des vôtres. Speed vient de me dire qu'il avait hâte que je dégage d'ici. Et pour tout te dire, je préfère quitter cet endroit au plus vite. Je ne suis pas bienvenue.

— Speed joue je gros dur, mais en réalité il est adorable. Il faut seulement apprendre à le connaître.

— Tu plaisantes ? Je n'ai jamais connu quelqu'un d'aussi énervant. Il vient de me menacer de m'enfermer avec un tueur parce que je lui ai tenu tête !

— Ah, il n'aime pas qu'on le pousse à bout. Mais il dit ça pour te faire peur, il ne le ferait pas. Toutes les filles en sont folles. C'est une bête de sexe, il est beau, fort et intelligent. 

— Je me fiche de tout ça. Tout ce que je vois, c'est qu'il est imbu de sa personne, immature et complètement taré.

— Crois-moi, tu changeras d'avis tôt ou tard. Bon, c'est pas que cette conversation m'embête, mais on a du boulot ! Les lendemains de soirées sont toujours difficiles. Il faut tout nettoyer avant midi.

Je scrute la salle et comprends qu'il va falloir mettre les bouchées double si l'endroit doit être impeccable pour l'ouverture. Elle me tend un sac poubelle et je commence à ramasser les déchets jonchant le sol, les tables et le bar.

Comment peut-on être aussi irrespectueux ? Pourquoi Vicky les laisse mettre autant le souk sans rien dire ? Est-elle toujours seule à remettre l'endroit en état ?   

Lorsqu'il n'y a plus rien à mettre à la poubelle, je remarque que Vicky a déjà ramassé toute la vaisselle et lavé la moitié des tables. Alors je commence à balayer la salle en chantonnant. Je chante toujours en faisant le ménage, c'est pour moi une façon d'apprécier ma tâche. Vicky reconnaît la chanson de Queen, Bohemian Rapsody, et me rejoint en sifflant. Chacune notre tour, nous choisissons une chanson et c'est ainsi que nous terminons le grand ménage dans le bar.

Il y avait très longtemps que je n'avais pas autant ris. Malgré la situation, j'ai l'impression d'avoir trouvé une amie et ça semble réciproque. Vicky a choisi cette vie, entourée d'homme auxquels elle se donne volontairement, mais cela ne l'empêche pas d'être naturelle et sympathique. 

— Bon, je crois qu'on a mérité une bonne bière ! me dit-elle en servant deux chopes.

— Non merci, je préfère un soda. Je ne bois pas de bière.

— Celle-ci est aux fruits rouges, goûtes-la, je suis sûre que tu vas aimer, insiste-t-elle.

J'hésite un moment, puis trempe mes lèvres dans la mousse et avale une petite gorgée.

— Alors ?

— C'est vrai que c'est bon, dis-je étonnée.

— Allez, à la tienne, chérie ! ajoute-t-elle en cognant sa chope contre la mienne.

Harley Club (Sous Contrat D'édition Avec PDME)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant