Harley Club (Sous Contrat D'édition Avec PDME)

Chapitre 8 :

Alex :

Je suis complètement perdue. Il semblait sincère, mais je ne peux pas croire que ce gars puisse être gentil. Il a tellement été froid et désagréable avec moi depuis mon arrivée, que je ne peux pas imaginer que ses paroles soient vraies. Il cache sûrement quelque chose.

Nous restons un long moment silencieux, à apprécier le calme et le bruit de l'eau. Je suis assise sur un rocher, tandis que Speed est debout, appuyé contre un arbre et nous regardons les cascades se mélanger. Cet endroit est absolument magnifique. 

Puis il se rapproche de moi et dit :

— On va rentrer maintenant...

Je hoche la tête et me lève pour marcher derrière lui jusqu'au parking. Nous faisons le chemin inverse et arrivons au club au moment où Vicky ferme le bar. Elle nous salue de loin et regarde la moto avancer jusqu'au garage d'un air étonné. Lorsque nous en sortons, elle est déjà dans sa voiture.

Speed avance vers l'immeuble et me fait signe de le suivre. Nous montons au premier étage et il ouvre une porte. Sur le palier, il n'y a que deux portes, alors que sur le mien il y en a six. Je suppose donc que son appartement fait trois fois la taille de mon studio. J'entre après lui et découvre un endroit plutôt sympa. La déco et les meubles sont modernes, la disposition des pièces est bien faite et même si c'est très masculin, j'adore le style. Il y a l'odeur de son parfum dans l'air et j'avoue que ça me fait une drôle de sensation d'être ici. Il me propose quelque chose à boire et m'invite à m'asseoir sur le canapé en cuir marron. Puis il me rejoint avec deux tasses de café qu'il pose sur la table de salon en verre. Je frissonne à cause du froid, je n'ai qu'un pull fin et je ne parviens pas à me réchauffer. Il le remarque et sourit.

— Qu'est-ce qui te fait rire ? je demande agacée.

— Toi. Tu trembles de froid, mais ta fierté t'empêche de me demander un peu plus de chauffage ou un autre pull, répond-il en se levant pour quitter la pièce.

Il revient quelques secondes plus tard avec une veste polaire et me la tend.

— Tiens, je ne voudrais pas avoir à appeler le médecin.

— Merci.

— Mélodie a mis des draps propres dans le lit de la chambre d'amis ce matin. Si tu veux, je peux te filer un survêtement pour dormir. La salle de bain est entre les chambres, tu peux y aller en première, j'irai ensuite.

— D'accord, je réponds timidement en me levant.

Je m'enferme dans la salle de bain et me change, puis démêle mes cheveux avec son peigne. Ensuite je mets du dentifrice sur mon doigt et frotte mes dents avec, à défaut d'avoir une brosse à dents. Lorsque je sors, il est au téléphone, alors j'en profite pour aller dans la chambre qu'il m'a fait préparer et me couche.

Je l'entends dire qu'il continue son enquête et que le club de Ricky sera bientôt exterminé, puis il dit à son interlocuteur que la sécurité doit être à son maximum demain, lors des obsèques de Billy. Après avoir raccroché, il reste silencieux quelques minutes, puis tape à la porte de ma chambre avant d'entrer sans attendre mon autorisation.

— Je suis venu te prévenir que demain nous avons rendez-vous au bar à neuf heures. C'est l'enterrement de mon père. Bonne nuit Alex...

— Je serai prête, tu peux compter sur moi. Je suis désolée pour ton père... il devait être cool. Bonne nuit Speed.

— Ses ennemis ne diraient pas ça, mais t'as raison, il était cool. C'était un exemple pour nous tous...

— J'aurais aimé le connaître. J'imagine que ta famille pense que tout est ma faute, je suis sincèrement navrée d'avoir été l'élément déclencheur de son meurtre.