43: Tu restes avec elle..?

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Narrateur Antoine Griezmann:
Paris, 13 novembre 2020:
Après une longue semaine de déménagement, nous sommes partis quelques jours à Paris. Aujourd'hui est un jour particulier pour la France, pour ma femme, pour ma sœur et pour ma famille. Il y a cinq ans jour pour jour, celle qui a volé mon cœur sauvait des dizaines de personnes grâce à son sang froid. C'est avec une immense fierté que je peux dire qu'elle est une héroïne pour notre pays. Nous sommes actuellement devant la salle de concert, avec ma sœur et son copain. Les enfants sont gardés par Fabien et Abby, ce qui nous a permis de venir nous recueillir. Chaque année, Sonia se met à pleurer, se sentant coupable de ne pas avoir pu sauver tout le monde. Ses anciens collègues sont à ses côtés et j'essaye de la soutenir comme je le peux. Elle a fait un travail formidable malgré tout ce qu'elle peut penser. Je passe mon bras autour de ses épaules et la colle à moi sans parler:
Sonia: J'aurais dû sauver tout le monde...
-: Tu ne pouvais pas Sonia. Tu as déjà sauvé tellement de vies que tu ne devrais même pas penser à ce genre de choses.
Bertrand: Une femme qui a eu le cran d'entrer dans cette salle c'est ce que la France retient de toi Sonia. Crois-moi que peu importe ce que tu penses, tu représentes la force féminine. Il lui sourit Je suis fier d'avoir eu une jeune femme comme toi dans mon équipe. Tes enfants sont fiers de toi et ton mari également.

Elle lui fait un petit sourire avant de se blottir dans mes bras. Je lui caresse le dos et les cheveux puis elle ferme les yeux:
-: Je suis certain que dans trente ans, quand on racontera ça à nos petits-enfants, ils seront eux aussi très fiers de toi.

Un léger rire sort de sa bouche et j'essaye, comme je peux, de la taquiner:
-: Tu auras les cheveux tout gris et des rides partout sur le visage mais tu seras toujours la plus belle des femmes.
Sonia: Antoine..!
-: Tu veux qu'on retourne chez ton frère? Tu as l'air épuisée et je n'aime pas ça.
Sonia: Je veux bien rentrer...

Elle agrippe mon bras avant de refermer les yeux:
-: Sonia, mon ange, tout va bien?
Sonia: Ça tourne un peu...

Je la porte comme une princesse avant de la mettre dans la voiture. Je préviens ma sœur et file à l'hôpital avec ma femme. Je ne sais pas ce qu'il lui arrive mais elle est vraiment mal. J'attrape sa main:
-: On va faire quelque chose Sonia. Tu vas serrer ma main toutes les cinq secondes pour que je sois sûr que tout aille assez bien pour toi.

Elle exerce quelques pressions sur mes doigts et nous arrivons très rapidement à l'hôpital. Je tiens ma princesse dans mes bras et un brancardier vient me voir:
Brancardier: Monsieur je peux vous aider?
-: Oui! Ma femme est consciente mais elle n'ouvre pas les yeux...
Brancardier: Je vais l'emmener faire quelques examens. Je reviendrais vers vous quand j'en saurais plus. En attendant, vous pouvez remplir les papiers à l'accueil.

Je hoche la tête avant de lui confier ma femme. Il pousse le brancard avant de disparaître de ma vue. J'en profite pour remplir les fameux papiers d'admission de ma femme. J'appelle ensuite Hugo pour le prévenir de l'état de sa mère:
Hugo: Papa? Vous rentrez quand avec maman?
-: Maman a fait une sorte de petit malaise.
Hugo: Elle va bien? Les bébés aussi?
-: Elle est avec les médecins.

Je l'entends pleurer de l'autre côté du téléphone et j'essaye de comprendre pourquoi:
-: Hugo... Chéri, ne pleure pas s'il te plaît.
Hugo: Je ne veux pas perdre maman...
-: Tu ne vas pas la perdre d'accord? Il renifle Elle était consciente quand elle est arrivée à l'hôpital. Et tu connais maman. C'est une battante.
Hugo: Tu restes avec elle..?
-: Je reste avec elle, c'est promis. Tu t'occupes de ton petit frère et de ta petite sœur avec tonton et tata pendant notre absence.
Hugo: Tonton est au courant?
-: Je te confie la mission de lui dire. Je vais essayer de trouver maman dans cet hôpital.
Hugo: Je t'aime papa.
-: Je t'aime aussi fiston.

Je raccroche avant de partir à la recherche de ma femme. J'aperçois le brancardier de tout à l'heure et m'approche de lui:
-: S'il vous plaît? Il se tourne vers moi Est-ce que je peux voir ma femme?
Brancardier: Bien sûr. Je vais vous emmener dans sa chambre et appeler le docteur.
-: Merci.

Nous prenons l'ascenseur et arrivons au deuxième étage. J'y vois plusieurs femmes enceintes mais aussi des bébés. Je dois être à l'étage maternité. J'entre dans la chambre de ma femme et remercie mon accompagnateur. J'embrasse le front de Sonia qui se repose avant d'envoyer un message à Hugo pour le rassurer. Quelques petits coups sur la porte se font entendre et une jeune femme en blouse blanche entre dans la chambre:
Médecin: Monsieur Griezmann? Je hoche la tête et serre la main qu'elle me tend Je suis le médecin qui s'occupe de votre femme. Elle a eu une petite baisse de tension. Ne vous inquiétez pas, il s'agit d'une chose assez fréquente chez les femmes enceintes de jumeaux. Elle doit vivre pour trois et elle peut rapidement se fatiguer.
-: Je lui demande de se reposer. Elle est têtue...
Médecin: Et bien je suis de votre côté si je puis dire. Votre femme n'aura pas d'autre choix que de se reposer un maximum pendant la fin de sa grossesse mais aussi de travailler le moins possible ou de le faire assise.
-: Je suis ravi d'entendre ces choses. Elle sourit Comment vont les petits..?
Médecin: Parfaitement bien. Ils sont en pleine forme.

Elle sourit avant de me tendre l'échographie de Sonia et de sortir. J'admire cette petite image. C'est la voix de ma femme qui me sort de mes pensées:
Sonia: On est où..?
-: À l'hôpital. Tu m'as fait une de ces peurs...
Sonia: Je vais bien Antoine.
-: Tu dois te reposer le plus possible d'accord?
Sonia: Je pourrais me reposer avec toi?
-: Bien sûr. Dès qu'on rentre tu feras la sieste dans mes bras.

Un sourire se forme doucement sur son visage. Je lui embrasse le front avant de lui donner l'échographie. Elle la regarde attentivement puis passe sa main sur son ventre:
Sonia: Ils vont bien?
-: Ils sont en pleine forme. Ce sont des petits guerriers. Ils n'ont peur de rien.
Sonia: Je suis soulagée. J'ai eu très peur pour eux quand ma tête a commencé à tourner...
-: Il faut que tu te reposes.

Je lui attrape la main et dépose quelques baisers dessus. Elle finit par se rendormir, trop épuisée par cette longue journée.

{Tome 3} Une vie transformée à jamaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant