10: Tu n'es pas mon père!

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Narrateur Sonia Lopez:
Madrid, 1er février 2020:
Accompagnée des enfants, qui sont plutôt bien couverts je dois dire, je suis dans les tribunes du Wanda Metropolitano. Le match contre Barcelone a débuté il y a quelques minutes et je crois que tout le monde a hâte qu'il se termine. Heureusement que nous sommes à l'abri car il pleut des cordes. Je crois que si ce n'était pas le cas, je ne serais pas venue. Malía est dans mes bras, comme apeurée par ce qu'il se passe autour de nous. Ses grands frères essayent de la rassurer tant bien que mal:
-: Bébé? Tu me dis pourquoi tu me serres comme ça?
Malía: Peur maman...
-: Pourquoi tu as peur?

A ce moment là, quelqu'un me frappe doucement l'épaule et je sursaute. Je me retourne rapidement et protège ma fille comme je le peux:
-: Ne t'approche pas de nous.
Nicolas: Laisse-moi parler aux garçons!
-: Jamais!
Nicolas: Je suis leur père, j'ai le droit de les voir!
Malía: Elle hurle et pleure Veux papa!!!
-: Princesse... Écoute-moi... Elle me fixe en pleurant Tu vas aller voir marraine en attendant que maman termine avec le monsieur.
Hugo: Vient bébé. Le monsieur n'est pas gentil.

Le plus âgé de mes trois enfants l'attrape avant de s'éloigner. Mathéo les accompagne en se retournant plusieurs fois vers moi:
-: Je ne veux pas que tu fixes ma fille. Tu lui as fait peur!
Nicolas: Je veux voir mes fils!
-: Ce ne sont plus tes fils depuis que tu les as abandonné. Noémie arrive vers Laisse-nous tranquille maintenant.
Noémie: Est-ce que tout va bien Sonia?
-: Oui... Ne t'inquiète pas.
Nicolas: Je m'en prendrais à ta fille dans ce cas.
Hugo: Touche à un seul cheveu de ma petite soeur et je te réduis en poussière!
Nicolas: Ce n'est pas ta petite soeur.
Hugo: C'est ma petite soeur que tu le veuilles ou non! C'est celle qui a redonné le sourire à maman et papa quand ils allaient mal alors maintenant pars!
Nicolas: Ne me parle pas sur ce ton!
Hugo: Tu n'es pas mon père! Tu ne me dis pas ce que j'ai à faire!
Nicolas: Et qui est ton père alors? Cet abruti sur le terrain?!

Je n'ai pas le temps de réagir que la main de Mathéo est déjà sur la joue de mon ex-mari. Il nous a rejoint pendant que Hugo et Nicolas se disputaient:
Mathéo: Tu ne parles pas de papa! Lui au moins c'est un homme!
Noémie: Elle s'adresse à Nicolas Vous devriez partir.
Nicolas: Je ne partirais pas temps que je n'aurais pas discuté avec mes fils.
-: Tu n'as pas le droit de les nommer comme tels! Tu n'as aucune autorité parentale sur eux et si tu ne l'as plus, c'est qu'il y a eu de bonnes raisons. Maintenant pars loin de moi, loin de nous!

Il tourne les talons et repart. Je ne devrais pas m'énerver mais là, je suis obligée. Mathéo et Hugo ont eu de bonnes réactions même si la violence ne résout rien. J'aurais préféré qu'ils emploient des mots plus doux mais la claque qu'a reçu mon ex-mari était plus que méritée:
Noémie: C'était qui ce mec?
-: Le père biologique des garçons...
Noémie: Ils n'ont pas l'air de l'apprécier.
-: Il les a abandonné en quelque sorte et c'est surtout Antoine qui les a éduqué. Il leur a fait faire plus de choses en quatre ans que Nicolas depuis leur naissance.
Mathéo: Il t'a fait mal maman?
-: Non mon chéri. Ne t'inquiète pas, il n'a rien fait.
Hugo: On a laissé Malía avec Bea. On voulait être sûrs qu'il ne te touche pas.
-: On a un match à regarder et une équipe à soutenir les enfants. On reparlera de ça avec papa.

Ils hochent la tête et nous repartons nous asseoir. Noémie s'installe à ma gauche et les garçons derrière moi. J'attrape Malía qui est dans les bras de sa marraine avant de l'embrasser très fort:
-: Personne ne te fera peur ou mal ma princesse. Je te protègerai toujours.

Elle se colle à moi et met son pouce entre ses lèvres. Elle s'endort doucement et je la laisse faire. Si elle a décidé de s'endormir maintenant c'est parce qu'elle se sent en sécurité. Je me souviens que la soirée de Noël avec les joueurs de l'Atletico et leur famille n'avait pas été une partie de plaisir. Malía luttait pour ne pas s'endormir parce qu'elle avait réellement peur du Père Noël. Heureusement, Mathéo et Hugo lui avaient chuchoté quelques mots qui l'avait fait sombré au pays des rêves. Le match est bientôt terminé et je me sens bête de l'avoir raté juste pour m'engueuler avec mon ex. J'aurais aimé voir Antoine se défouler pendant plus d'une heure et demi mais finalement, je ne l'ai vu qu'une heure à peine parce que mon ex-mari est venu:
Beatriz: Tu nous dois des explications, tu le sais?
-: Je peux vous en parler après? J'aimerais quand même voir Antoine jouer un peu...
Beatriz: Bien sûr.

Mathéo et Hugo, qui sont juste derrière nous, caressent les cheveux de leur petite soeur. Je suis heureuse de voir qu'ils s'entendent si bien tous les trois mais je redoute déjà le moment où je vais annoncer à ma fille que les garçons ne sont pas totalement ses frères. J'espère qu'elle ne nous en voudra pas. Je tourne la tête et l'écran m'indique qu'il ne reste que quelques minutes. J'ai hâte de retrouver mon mari et de le serrer très fort contre moi. Quelqu'un vient s'asseoir près de nous quand le coup de sifflet final retentit. Je suis surprise de voir Amelia. Elle nous salue rapidement avant de baisser la tête:
-: Tout vas bien Amelia?
Amelia: Tu connais l'homme avec qui tu t'es engueulée..?
-: C'est le père des garçons et aussi mon ex-mari.
Amelia: Elle se met à pleurer Je suis terriblement désolée Sonia... Je ne voulais pas te faire mal je te le jure sur Lucas et tu sais à quel point je l'aime...
-: Amelia, explique-moi ce qu'il se passe...
Amelia: En deux mille dix, il est... Il est venu vers moi pour me demander si j'avais un briquet... Je fumais à cette époque... On était en boîte et ça a vite dégénéré. J'étais légèrement bourrée mais lui était encore sobre, il m'a embrassé encore et encore. Je le repoussais mais l'alcool était plus fort que tout... Elle essuie ses larmes Je suis tellement désolée d'avoir fait ça... Il avait juré qu'il n'était pas en couple, qu'il n'avait pas d'enfants, il n'avait même pas d'alliance... Il a profité de mon état Sonia... Je ne savais plus comment penser et je me suis laissée faire...
Hugo: Maman... En deux mille dix tu étais...?
-: J'étais enceinte de Mathéo et visiblement trop conne pour m'apercevoir de ce qu'il faisait...
Amelia: Si je pouvais revenir en arrière et tout changer, je le ferais... Si j'avais su qu'il était marié et qu'il avait des enfants, je l'aurais repoussé même si l'alcool ne m'aidait pas...
-: Ne t'excuses pas Amelia. Je ne t'en veux pas. C'est du passé maintenant et je suis avec Antoine. Je suis heureuse avec lui et je sais aussi que j'ai dû être prise pour une conne de nombreuses fois.
Amelia: On s'est seulement embrassé... C'est déjà beaucoup mais je ne vais pas plus loin avec un homme que je ne connais pas et encore moins quand je ne suis pas dans mon état normal.
-: Je ne te reproche rien Amelia. Je ne te crierais pas dessus comme je l'ai fait sur sa nouvelle copine. Vous vous êtes embrassés et c'est tout. Tu n'es pas tombée enceinte de lui ou autre chose. Ça ne changera pas notre amitié.
Amelia: Je comprends mieux pourquoi tout le monde t'apprécie. J'ai beaucoup de chance de t'avoir comme amie.

{Tome 3} Une vie transformée à jamaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant