Me voilà plongé, en plein cœur de la guerre. Je regarde tout au tour de moi, je me trouve devant un énorme portail possédant des rondins de bois en guise d'encadrement et positionné en croix sur chaque porte, des barbelés électrifiés sur toute la hauteur des portes et tout au long du chemin de ronde. Des miradors en bois à vue d'œil, tous les vingt mètres voir moins. Personne dans les environs, pour que je puisse demander où je me trouve, je me dirige vers une descente en terre qui m'oblige a traverser les bois. Toujours personne dans les environs. Je continue mon périple, dans cette forêt. J'atterris sur une route, je croise quelques personnes, je me dirige vers elles, mais en me voyant arriver vers elles, elles prennent peur et fuirent. J'avais beau leur dire que je ne leur voulais aucun mal, rien y faisait elles ne comprenait pas un mot. Je me regarde de haut en bas, je porte les mêmes vêtements que je portais, quand je suis allée me coucher et mes pieds sont couverts de boue, une vraie souillon. N'ayant rien pour pouvoir changer d'habits, je continue sur cette route, j'arrive à une gare. Sur le panneau, était inscrit Rothau, tout en essayant de me rappeler où j'avais pu voir ce nom. Je regardais tout autour de moi, encore une fois, en espérant pouvoir me rappeler où j'avais vu ce panneau. Quand je me stoppais, je savais où j'avais pu voir cette pancarte, sur le trajet menant à l'ancien camp, que nous venions de visiter en famille. Tout en tentant de calmer, la peur qui montait peu à peu, je pris conscience de l'environnement, où je me situais, mais en quelle année ? Le camp dans lequel j'avais déjà fureté était déjà bâti, ce qui voulait probablement dire que la sablière de granit rose avait été découverte, elle aussi. Si je suivais mon raisonnement, alors je me trouvais dans les années 1940 à peu près et que l'Alsace était de nouveau allemande.
Je continue mon périple dans le bourg de cette commune et me retrouve à la gare, quand un train luxueux arriva, des hommes habillés de tenues militaires moitié vert kaki moitié grise en descendent. Je n'arrive pas à les apercevoir, je suis trop loin, mais une chose dont je suis sûre, ce transport appartient à des soldats allemands, à la vue des couleurs des tenues. Peu après un autre train arrive, cette fois-ci, c'est des hommes qui en sortent, leurs corps sont décharnés, leur regard est vide. Ils sont si maigres, que certains d'entre eux ne tiennent même plus sur leurs jambes. Ils sont vêtus de vêtements à rayures, et en guise de chaussures des chiffons enroulés autour des pieds retenu par des bouts de ficelle. Ils ont tous la tête rasée et portent un calot. Sur leur poitrine, une rangée de numéro est cousu, mais impossible de lire le moindre matricule, avec en dessous un triangle pour les identifier. Tandis que d'autres portaient des habits de ville.
L'homme venant de descendre de cet attirail de fortune s'écroule à bout de forces. Il ne peut plus se relever de lui-même. Un de ces compagnons de misère tente de lui venir en aide, mais sans s'y attendre un coup de crosse s'abat dans le creux de sa nuque. Le voilà, lui aussi à terre, du sang coule. Et celui qui s'est écroulé... Est abattu d'une balle dans la nuque. Ne m'attendant pas à une telle horreur, un cri d'effroi sorti, me voilà dans de beaux draps... Moi qui ne voulais pas me faire remarquer. Le soldat ayant abattu le pauvre, se tourne vers moi, toujours son arme à la main. À ce moment-là, la peur prend le dessus, mon corps veut prendre la fuite. Mais ma tête en a décidé autrement, je le regarde dans les yeux pour ne pas dévier son regard rempli de haine. Son index se positionne sur la gâchette, j'en suis persuadée, je vais mourir mais celui qui semble être le plus gradé d'entre eux lui ordonna :
« Baisse ton arme immédiatement !
- Elle doit mourir, elle en a trop vu... mon commandant.
- Non ! Elle est jeune et à l'air d'être en bonne santé. Elle est différente des autres qui étaient dans les autres convois. »
Il me chercha du regard et il hurlait, mais n'ayant jamais connu la langue allemande, je me tenais cachée. Le soldat placé à sa droite, prit la relève en hurlant la même chose en français de sortir de ma cachette, si je tenais réellement à la vie. Je sortis de mon abris pour ne pas attiser sa colère qui pourrait m'attirer des ennuis, bien que j'en ai déjà pas mal. Il m'examina de la tête aux pieds et me posa des questions quelque peu étranges :
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Never forget the past
Ficción histórica"N'abandonne pas. Tu n'as pas le droit d'abandonner, tu t'es donné corps et âme pour me connaître et me sauver." Voilà une phrase bien encourageante, quand on se retrouve plonger dans une époque qui n'est pas la nôtre. Nathanaëlle, vingt-cinq ans...