Samir

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Je sonne à la porte et attends que l'on m'ouvre.

Quelques secondes plus tard, la porte s'ouvre et une jeune femme apparait devant moi.

Environ 25 ans, longues jambes, taille fine, longs cheveux noirs, de jolis airs d'origine asiatique : une très belle fille.

Elle me regarde mais ne me laisse pas entrer. J'attends et la regarde. Le silence et l'attente se prolongent.

Gêné, je finis par demander :


- Je viens pour la plomberie, je peux entrer ?


- Euh oui ... Bien sûre ... Pardon.


Elle a l'air confuse, un peu dans les nuages, comme profondément perdue dans ses pensées. Mais elle est encore plus jolie avec cet air insouciant sur le visage.

Elle ouvre plus grand et me laisse entrer dans son petit appartement avant de refermer la porte derrière moi. En passant à côté d'elle, je sens comme une odeur de fleur, une odeur douce et en un sens rassurante que je ne parviens pas à identifier.


D'un rapide coup d'œil, je découvre un appartement petit mais qui semble très confortable, en totale adéquation avec l'odeur de fleur : simple et agréable, comme naturel.

Elle m'indique la salle de bain au bout du petit couloir blanc, en face de la porte d'entrée. Elle me suit jusqu'à la petite salle d'eau et me montre les tuyaux sous la baignoire.


- C'est de là que ça coule. Hier soir tout allait bien mais ce matin il y avait de l'eau jusqu'à la porte et un peu dans le couloir. J'ai tout épongé ce matin et j'ai mis une serviette le long de la baignoire pour que ça absorbe ce qui continue d'arriver. Si vous avez besoin de quelque chose demandez moi je serais dans le salon.


- Merci, je vais voir ce que je peux faire pour arranger ça.


Sur ce, elle me laisse et je me met au travail.


*

*     *


"Vous voulez un café ?"


Une voix me parvient du couloir et rompt le silence dans lequel j'étais plongé. Depuis une demie-heure, seuls les bruits de la tuyauterie m'entourent. J'en avais presque oublié chez qui j'étais.

Je me redresse et me tourne vers le cadre de la porte, où se tient la belle jeune femme.


- Un café ?


Je n'ai pas l'habitude qu'on me le propose : la plupart des gens font leur vie sans se soucier de ce qu'on fait. Tant qu'on répare et qu'on ne casse pas, ils se foutent pas mal de comment on s'en sort ou de savoir si on a besoin d'une pause.


- Un café, un thé ... ou autre ... Ça fait une heure et demie que vous êtes baissé là, à essayer de réparer cette fuite ... Je me disais simplement qu'une pause et un café vous ferait du bien.


Elle est belle, belle et agréablement surprenante. Je la regarde encore un peu avant de répondre.


- Avec plaisir, je viens de terminer mais j'avoue qu'un café avant de reprendre la route ne serait pas de refus. Ce n'était pas très difficile à réparer, il fallait juste un moment pour accéder au bon tuyau mais maintenant ça ne coulera plus.


Elle sourit.


- Merci.


- Mais de rien.


Elle sourit encore et part vers la cuisine pendant que je range mes outils. Cette fille est vraiment belle.


*

*     *


- Au revoir et merci encore d'avoir réparer ça.


- De rien, c'est mon travail.


Elle sourit et ferme la porte. Je commence à descendre les escaliers, prêt à reprendre la route. Je m'arrête. Pourquoi ne pas tenter le coup après tout ? Si ça ne marche pas, je ne la reverrai jamais et si ça marche, j'aurais bien fait de le lui demander.


Je remonte en vitesse les quelques marches que j'avais descendues. Je sonne et la porte s'ouvre après quelques secondes.


- Vous ... Vous avez oublier quelque chose ?


- Oui ... Enfin, non ... Pas vraiment ...


Je suis un peu gêné de faire ça comme ça. Généralement je m'entends bien avec les gens, je ne suis pas nerveux, je prends les choses comme elles viennent et je m'adapte. Mais là, j'appréhende étrangement sa réaction.


- Je me demandais si vous accepteriez de prendre un café avec moi un de ces jours.


...


- Un café ?


- Un café.


Je me surprends moi-même. Ma voix est résolue, déterminée c'est bizarre. Je ne la connais pas, mais alors pas du tout et pourtant je tiens à ce rendez-vous. Je tiens à la revoir. En tout cas je tiens à essayer.


- Vous m'en avez offert un, à mon tour maintenant.

Parlez-moi de la pluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant