Tarot Cards ► Rémus Lupin [vf]

XII. FELICITY DÉTESTE PRÉ-AU-LARD

-N'oublie pas de mettre un pull, il va faire froid dehors.

-Qui es-tu, ma mère ? demanda Lanelle en grognant quand elle attacha ses cheveux dans une queue-de-cheval approximative.

Hailey lança un regard noir à Lanelle, son visage une telle incarnation de la méchanceté que Felicity voulût se cacher sous ses couvertures.

-Je mettrai un putain de pull si je veux mettre un putain de pull.

-Bien, répondit Hailey en posant ses mains sur ses hanches. Crève de froid, alors. Je ne fais que te prévenir.

Quand Hailey s'empressa de sortir du dortoir, Lanelle laissa échapper un soupir de soulagement.

-Dieu merci. Je perdais des neurones avec elle dans les parages.

Tout de même, Lanelle attrapa un pull rose et la passa par-dessus sa tête.

-Flick, si tu viens à Pré-au-Lard avec nous, tu vas devoir sortir de ton lit.

-Je ne vais pas à Pré-au-Lard. Et s'il te plaît, Lanelle, pour la dernière fois : ne m'appelle pas comme ça.

Lanelle regarda Felicity avec un sourcil levé. La blonde était toujours dans son lit, sous toutes ses couvertures chaudes et moelleuses. Felicity avait passé sa matinée à se convaincre qu'elle n'irait pas à Pré-au-Lard au cas où elle y croiserait Remus avec la fille mystère. Elle ne supporterait pas de le voir avec quelqu'un d'autre. Elle refusait. Elle préférerait sortie avec Severus Rogue que de voir Remus heureux avec quelqu'un d'autre.

-Tu es un peu ridicule. Remus n'a invité personne, j'en suis sûre. Alors sors ton cul de ce lit et viens avec moi.

Tirant sur la forteresse de couvertures de Felicity pour laisser la blonde boudeuse savoir qu'elle n'avait aucun choix, Lanelle mit une pichenette sur le front de Felicity en ignorant son petit cri de douleur.

(Il allait sans dire que Felicity n'avait pas d'autre option que de sortir du lit. Lanelle n'arrêtait pas de lui mettre des pichenettes sur le visage et à chaque fois que Felicity se cachait dans ses couvertures, Lanelle les tirait.)

Quand les deux filles fûrent habillées, Lanelle attrapa le poignet de Felicity et la tire hors du dortoir, de la salle commune puis dans le château. Felicity se sentait un peu comme un objet, mais elle ne protesta pas quand elles se mirent en rang pour quitter le château. Lanelle lui lança un regard mauvais quand la blonde enfonça ses talons dans le sol pour ne plus pouvoir bouger, mais Lanelle était assez forte grâce au Quidditch pour la faire bouger sans trop d'efforts.

-Johanna et Fiona nous rejoindront pour le déjeuner. Je suis d'accord pour te laisser trente minutes chez Scribenpenne. Trente minutes, c'est tout. Après ça, on ira à Honeydukes puis probablement chez Zonko...

Mais Felicity avait arrêté d'écouter Lanelle. Tout ça parce qu'elle avait vu Remus Lupin. Assez pathétique, maintenant qu'elle y pensait. Il l'avait remarquée aussi, cependant, et agitait sa main d'une manière qui donna à Felicity l'impression que son corps était fait de coton.

-Oh, il y a Remus, fit Lanelle en agitant sa main en retour. Et il vient vers nous.

Oh. Ceci expliquait donc l'étrange sentiment paralysant qu'elle ressentit soudainement. Elle criait intérieurement à ses jambes de bouger, d'arrêter de s'ancrer au sol et de courir dans une tentative d'éviter Remus pour le reste de la journée. Cependant, les choses ne se passaient que rarement comme le voulait Felicity, et il fût près d'elle avait qu'elle n'aie le temps de cligner des yeux.

-Hé, fit-il d'une voix joyeuse qui fit fondre Felicity. Où allez-vous ?

La bouche sèche, Felicity ne parvint pas à répondre. Heureusement, Lanelle sembla comprendre le regard vide de Felicity et se précipita au secours de son amie.

-On se dirigeait vers Scribenpenne. Malheureusement, je dois aller chercher un cadeau d'anniversaire pour mon petit-frère à Zonko. Est-ce que tu pourrais accompagner Flick ?

Felicity tourna sa tête vers son amie à la vitesse de l'éclair, sa bouche grande ouverte. Elle essaya de secouer discrètement sa tête, mais Lanelle s'en fichait clairement.

-Bien sûr, répondit Remus avec un sourire chaleureux. Aucun problème.

-Tu es un amour, Remus, fit Lanelle en poussant Felicity vers lui tellement fort que la blonde faillit tomber.

Heureusement (ou malheureusement parce qu'elle eût du mal à respirer), Remus l'attrapa dans ses bras avant qu'elle ne puisse tomber sur le sol.

-A plus tard, Flick.

-Ne-ne m'appelle pas comme ça, murmura-t-elle d'une voix trop faible pour que Lanelle ne l'entende.

Mais Remus l'entendit, lui. Il lui sourit et s'assura qu'elle soit stabilisée avant de la lâcher, l'absence de ses doigts provoquant une vive sensation de froid sur la peau de Felicity.

-Salut, fit-elle en espérant que sa voix n'était pas trop criarde.

-Salut, répondit-il en montrant le chemin vers Scribenpenne. Prête ?

-Tu n'es pas obligé de m'accompagner, promit Felicity en secouant sa tête. Lanelle est juste stupide.

-J'ai envie de marcher avec toi, rétorqua Remus en haussant les épaules.

Felicity vit le bout de ses oreillers virer au rose, et elle se demanda s'il avait froid. Avant de faire quelque chose de stupide, comme lui proposer de réchauffer ses oreilles pour lui, elle hocha la tête et se dirigea vers la boutique. Elle entendit les pas de Remus derrière elle et se promit d'être calme. Elle allait être cool. Elle allait être sereine.

Ce qui, bien sûr, fût gâché à la seconde ou Remus lui sourit à nouveau et elle fût convaincue que le sourire qu'elle lui offrit en retour ressemblait plus à une grimace tordant son visage de manière très laide.

-Je ne suis pas seulement venu dire bonjour, fit-il d'une voix nerveuse. Je me demandais quelque chose.

-Hmm, répondit-elle, n'ayant pas confiance en sa propre voix.

-Je me demandais si ça te dirait de me rejoindre pour le déjeuner plus tard. Aux Trois Balais.

Un son embarrassant sortit de sa gorge alors qu'elle fixait le paysage face à elle, sachant qu'elle tomberait sûrement si elle le regardait. Il laissa échapper un petit rire.

-Est-ce que c'était un oui ? demanda-t-il.

Felicity hocha la tête.

-Super ! s'exclama-t-il d'une voix enjouée. Super. Et bien, eur..., allons à Scribenpenne, alors.

S'il te plaît, se dit-elle. Comme si je pouvais me concentrer sur quoi que ce soit quand tu es là. Franchement, Remus, sois un peu plus sensible.