Lettre 5

517 178 59
                                    

Mercredi 13 octobre

Clara,

Zoé et moi, nous sommes allées au cinéma cet après-midi. Nous avons choisi le film à l'affiche la plus ridicule. Dans la salle, il n'y avait que des personnes âgées. Et vraiment, nous avons bien ri !

Le film était nul, mais si tu nous avais vues ! Les larmes ont roulé sur mes joues et, pour une fois, ce n'était pas de ta faute.

Je ne t'en veux plus, Clara, d'être partie. Je sais que tu aurais voulu rester. Je ne suis pas non plus en colère contre Zoé et ses parents. S'ils s'en vont, c'est qu'ils ne se sentaient pas à leur place ici.

Je n'ai pas peur pour Zoé. Je sais que, pour elle, tout va bien se passer.

Mais moi, je ne peux m'empêcher de trembler. À l'idée que je serai seule au collège. À l'idée qu'il n'y aura personne pour me réconforter.

Personne pour m'amener à l'infirmerie. Personne pour expliquer ma situation aux professeurs, après une crise de larmes. Personne pour me protéger des regards des autres. Personne pour me dire que je suis une fleur. Personne pour me serrer dans ses bras. Personne pour juste se tenir à mes côtés.

Juste moi. Et les autres.

J'aimerais que l'on me réponde. Que tu me répondes.

J'aimerais que quelqu'un me regarde dans les yeux, m'affirme un mot, une phrase.

« Moi. Je serai là. »

J'aimerais que ce quelqu'un, ce soit toi.

Louison

Flocon de Neige Où les histoires vivent. Découvrez maintenant