Point de vue Maya :
Je me réveille tranquillement dans mon lit avec le chant des oiseaux... Non c'est faux. On est samedi mais comme j'ai oublié d'éteindre mon réveil hier soir, c'est l'alarme stridente de mon portable qui me tire de force des bras de Morphée.
Avec ma main je tatonne le sol à la recherche de celui qui vient de me réveiller. Rien.
- Mais la ferme portable de merde...
Ma main s'arrête enfin sur mon portable. J'éteinds la sonnerie et repose mon portable par terre. Après dix minutes à chercher le sommeil il faut se rendre à l'évidence: Morphée est reparti sans moi.
Il est quelle heure? 6 h 15. Génial pour un week-end... Je me redresse dans mon lit. Qu'est ce que je pourrais faire de bon matin sans réveiller toute la maison?
Je regarde autour de moi. Il me reste quelques cartons de bibelots à déballer. Je me lève péniblement, enfile mes chaussons et allume ma guirlande lumineuse histoire d'y voir sans pour autant me détruire les yeux, encore ensommeillés.
Je range une à une toutes mes affaires en essayant de faire le moins de bruit possible. Je me cogne néanmoins plusieurs fois contre les murs, peu habituée aux dimensions de ma nouvelle chambre.
C'est en perdant au pierre feuille ciseau avec mon frère que j'ai hérité de la plus petite chambre de l'étage... Mais au moins j'ai un balcon.
- Qui est le crétin qui a eu l'idée de mettre un mur ici?
Finalement, vers 7 h 30 tous mes cartons sont déballés et leur contenu rangé. Il ne reste plus qu'à mettre en place le charleston de ma batterie. Cette dernière est entreposée à côté de ma guitare électrique et son ampli. Pour faire simple ma chambre se résume à : un lit simple, un bureau et son tabouret rangé dessous, ma batterie, ma guitare et son ampli. En gros il me reste environ un mètre carré inoccupé. Si je rajoute un instrument je dors sur le balcon.
Finalement je décide d'aller dans la cuisine pour rafler un peu de nourriture. Je descends les escaliers sur la pointe des pieds et ... me casse la figure sur le chat.
- Obiwan ! Dors pas dans l'escalier!!
Bilan : dix minutes plus tard, tout le monde et réuni autour du petit déjeuné vu que les miaulements stridents du chat les ont tirés du lit.
La tête de mon petit frère encore à moitié endormi est vraiment hilarante. Ses boucles blondes sont écrasées sur son front et il a la marque de l'oreiller sur la joue.
- Ari fait gaffe tu vas baver sur ta tartine si tu continues...
- Quelle idée aussi de se lever aussi tôt un samedi matin.
Il me lance un regard noir, bientôt imité par ma mère et ma belle mère.
- Oups ?
Je finis mon petit déjeuné en quatrième vitesse avant que leur envie de meurtre ne prenne le dessus. Je monte m'habiller et sors prendre l'air. Quand je passe la porte d'entrée je me tourne vers la maison voisine et remarque que les volets sont déjà ouverts malgré l'heure matinale.
Je décide de faire un tour du quartier histoire de me dégourdir les jambes. Les maisons sont flambantes neuves, seules la mienne et celle de Gabriel sont occupées, les autres n'ont pas encore trouvé de propriétaire. Celle de Gabriel et son père à d'ailleurs l'air d'être plus vieille que les autres et son design est différent. Elle était sûrement là avant l'implantation des autres maisons.
En marchant, je passe devant la petite forêt qui longe le lotissement. Quand je tends l'oreille j'entends le bruit du vent sifflant dans les branches qui se dénudent à l'approche de l'hiver. Il fait vraiment froid d'ailleurs, j'aurais dû prendre une écharpe. Je remonte ma veste le plus haut possible et continue ma ballade.
C'est vraiment très différent de mon ancien quartier. Avant j'habitais dans la banlieue parisienne, les immeubles étaient empilés les uns sur les autres et ceux qui avaient la chance d'avoir une maison ne disposaient pas de jardins. Je vivais avec mon père et mon frère. L'appartement était plutôt spacieux mais cette ville m'étouffait à petit feu.
Quand Ari et moi avons appris que maman aménageait avec Rebecca, sa nouvelle femme, à la campagne, on n'a pas hésiter. Bien sûr, quitter notre père a été compliqué mais je ne regrette en rien mon choix. Et je pense qu'Ari est ravi de pouvoir voir les étoiles autrement qu'à travers les nuages de pollution urbaine.
Je m'arrête de marcher pour laisser passer une maman canard et ses petits. Je les regarde avancer avec leur superbe déhanché jusqu'à une petite mare où ils font de joyeux plongeons. Finalement quand je rentre à la maison, la matinée est déjà bien avancée.
Rebecca et ma mère sont assises l'une contre l'autre sur le canapé, mon frère allongé sur leurs genoux.
- Eh ! Je suis jalouse moi! Pourquoi je participe pas au câlin familial ?!
Ma mère me tire la langue en guise de réponse et mon frère l'imite.
- Becky dit moi que tu es de mon côté toi au moins !
- Tu sais que je t'adore Maya ... mais je crois que j'aime encore plus la grasse mat' et tu l'as ruinée!
- Mais ! Peux on oublier cette histoire s'il vous plaît?! C'est la faute du chat pas la mienne!
Comme s'il avait compris ce que j'ai dit, Obiwan feule dans ma direction.
- Génial... puisque tout le monde me déteste je monte dans ma chambre miniature.
Je tourne les talons dans un geste théâtral et marche d'un pas lent jusqu'aux escaliers. J'entends les autres étouffer un rire dans mon dos. Je décide dans rajouter une couche.
- La mal aimée s'en va puisque c'est comme ça...
S'en est trop. Maman et Becky éclatent de rire.
- Aller viens la mal aimée. Câlin familial.
Je me jette littéralement sur le canapé, manquant d'assommer Ari. Étalée sur les jambes de ma mère, je pose délicatement ma tête sur le ventre rond de Becky.
- T'es pas encore né mais je t'aime déjà toi.
Finalement, le week-end passe à une vitesse phénoménale. Pourquoi il ne peut pas en être de même avec les cours?
Pour une fois je ne suis pas en retard ... du moins pas trop. Lorsque j'arrive en classe la prof n'a pas fini de faire l'appel.
- Maya Kéros.
- Présente! Désolée pour le mini retard!
Je prends place à côté de Gabriel malgré les chuchotements des autres élèves. Je crois qu'ils ne comprennent pas pourquoi je m'entête à devenir son amie.
- Salut Gab !
- Bonjour Maya.
- Ça t'ennuies je t'appelle Gab?
- Je préfère quand on m'appelle par mon prénom.
- T'es pas drôle... Gaby? C'est mieux ?
Il lève les yeux aux ciel mais je remarque un sourire naissant sur ses lèvres.
- Si tu veux Maya. Si tu veux...
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Hey ! Ce chapitre est un peu plus plat que les précédents mais il sert à poser le décor. Je voulais savoir : qu'est ce que vous pensez de Maya et de sa famille?
Et de Gabriel (même si on en parle très peu dans ce chapitre) ?
Aussi je vais essayer de poster sur cette histoire à horaire fixe chaque semaine. Du style tous les dimanches ou tous les mercredi, faut que j'y réfléchisse!
Ciao !!
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La fille au chignon bleu
Teen FictionIl était très exactement onze heures trente huit et dix-sept seconde quand elle est entrée dans ma vie par la petite porte bleu de la salle d'anglais. Onze heures trente huit et dix sept seconde quand mon monde a été ébranlé. ○○○○○○○○○○○○○○○○○○○ Ga...