CHAPITRE 5

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Après avoir mangé, je mis le numéro d'Aaron sur mon portable puis partis me coucher. La nuit fut glacial et douloureuse, car des souvenirs me revinrent en tête...
Le lendemain, étant donné que nous étions samedi, j'avais proposé à Aaron que l'on aille se balader ensemble. Le temps était froid, mais le soleil était, cependant, visible dans le ciel.
On s'était retrouvé vers 11h, sur un quai près de la Seine. L'eau était agitée, noire et semblait froide.
J'étais vêtu d'un jean bleu foncé, d'une chemise blanche par-dessus laquelle j'avais mis un pull fin gris clair. Je portais aussi un bomber noir et une écharpe rouge bordeaux. Aaron, lui était habillé d'un pantalon jaune safran, d'un t-shirt blanc et d'une veste bleue. Quand je vis son sourire, je sentis mes joues s'enflammer et mes lèvres ne purent s'empêcher de sourire à leur tour. Notre journée se passa dans la joie. Entre les brasseries pour boire du thé et les boutiques, ces moments passés entre nous furent magiques pour moi et le temps de nous séparer était arrivé. Nous nous étions dits au revoir et à lundi.
Pendant le trajet de métro pour rentrer, j'éprouvais un sentiment bizarre, un sentiment que j'avais déjà éprouvé avant, quand j'étais plus jeune. Mon cœur avait commencé à se serrer dans ma poitrine lorsque l'on s'était séparé et la douleur persistait. Je ne voulais pas que cette journée ce termine, je ne voulais pas me séparer d'Aaron...
Je crois que j'avais commencé à éprouver un sentiment, qui m'est interdit, je n'avais pas le droit d'aimer... on m'avait interdit d'aimer jusqu'à tant que je "guérisse", mais je n'étais pas et je n'avais jamais été malade. Ma famille -sauf Shannon- se trompait, ce n'est pas une maladie d'aimer quelqu'un du même sexe que nous. Pourquoi est-ce que je les répugne autant ? Pourquoi est-ce qu'ils ne veulent pas m'accepter comme je suis ? Pourquoi, bien que je leur avais déjà dit que je n'étais pas malade et que je ne souhaitais pas "guérir", continuent-ils de me voir comme un monstre ? Mais après tout... n'est-ce pas ce que je suis ? Un monstre ? Je n'avais pas été l'enfant que mes parents on souhaitait, je les avais blessés, j'avais blessé les membres de ma famille, je les terrifiais et répugnais, je n'avais fait que mentir au monde entier en cachant mes blessures... J'aurais préféré ne pas naître... Mais, c'est bizarre, maintenant que je me disais ça, je me mettais mis à penser à Aaron et mon cœur avait commencé à s'emballer... La couleur de ses yeux me hantait... C'était à la couleur de ses yeux que j'avais enfin compris... Je l'aimais...

Mais il t'est interdit de l'aimer.

"À la couleur de tes yeux..."Où les histoires vivent. Découvrez maintenant