CHAPITRE 7

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Gaël : Euh... si tu veux...
Aaron : Si tu ne veux pas, ne te force pas. Ce n'est pas grave.
Gaël : Ne t'inquiète pas... j'ai confiance en toi. Alors... par quoi commencer... depuis que j'étais petit, mon père me battait. Des fois pour aucune raison, il avait juste envie de se défouler... ma mère ne disait rien, elle se contentait de me regarder avec un regard empli de haine et de dégoût... Je me souviens encore de ses yeux marrons, presque noirs, aussi froid que de la glace. Face aux autres personnes, elle était gentille, mais lorsque qu'il n'y avait plus personne... elle se mettait à m'insulter... Ce fut très compliqué pour moi... Au collège, les élèves me considéraient comme un fantôme. Pour eux, je n'existais pas. La seule personne pour qui je comptais, était ma sœur... c'était elle qui me soignait le soir, c'était elle qui m'a éduqué et c'était encore elle qui m'a aidé... En troisième, une personne m'a remarqué. C'était un nouvel élève, il s'appelait Elyo... et se fut la première personne que j'ai aimée. Mon amour était réciproque et on passait beaucoup de temps ensemble. Mais un soir, alors qu'il me ramenait chez moi, on s'était embrassé devant ma maison... et mon père avait ouvert la porte à ce moment... ce soir-là, il pleuvait... c'était un soir de printemps. Il avait menacé Elyo, l'insultant de tous les noms... puis il m'avait fait rentrer en me tenant les cheveux avec poigne. Il m'avait jeté sur le sol du salon, devant ma mère, mes grands-parents et mes cousins... cette semaine-ci, ma famille était présente pour l'anniversaire de mon père. Je leur dis alors que j'aimais Elyo et que c'était un garçon... ma mère s'était mise à pleurer et mes grands-parents s'étaient éloignés de moi. L'un de mes cousins s'était approché et avait dit "Tu es malade ! Il faut vite qu'on t'emmène dans un hôpital ! Tu as une maladie grave et je ne veux pas que tu nous contamines !". Mon père s'approcha à son tour en me criant "Sale ordure !"... ce soir-là, ils s'étaient tous mis à me frapper... ma sœur n'était pas là... Je baignais dans mon propre sang, le sol froid me donnait mal à la tête et mes coupures et brûlures me faisaient horriblement mal... Le jour d'après, Elyo n'était pas venu au collège et ce fut comme ça pendant plus de deux semaines... au bout d'un moment, je décidai d'aller le voir chez lui, ce fut sa mère qui m'ouvrit. Elle avait les yeux rouges, signe qu'elle avait pleuré, et tout en me regardant dans les yeux, elle m'annonça qu'Elyo était mort... renversé par une voiture le soir même où mon père l'avait menacé...

Des larmes s'étaient mises à couler sur mes joues et ma vue commençait à se brouiller.

Gaël : Quand j'étais rentré chez moi, mon père m'attendait sur le seuil, les bras croisés. Il m'attrapa par les cheveux et me balança à nouveau sur le sol puis me frappa jusqu'au sang avant de me jeter dehors... ma famille venait de m'abandonner. Avec chance, j'avais mon portable sur moi, je pus donc appelé ma sœur et elle était venue me chercher. Depuis, je vis avec elle, j'ai oublié mes sentiments pour Elyo avec le temps, mais je ne l'oublie pas complètement. Voilà, tu sais tout, si tu veux partir car je te dégoûte, vas-y. Je ne t'en voudrais pas...
Aaron : Donne-moi une bonne raison pour te laisser... Je ne te laisserai jamais ! Tu comptes vraiment beaucoup pour moi, alors ne va même pas penser que je t'abandonnerai ! Tu as dû traverser des moments plus horrible les uns que les autres et ça t'as détruit. Mais retiens bien cela, ta famille, sauf ta sœur, n'est composé que de connard, alors ne les écoutes pas ! Tu n'es aucunement malade ! Ou alors je le suis aussi !

Je fus surpris de ce qu'il venait de dire. J'avais peut-être une chance, aussi petite soit-elle, que mes sentiments soient réciproques...

"À la couleur de tes yeux..."Où les histoires vivent. Découvrez maintenant