CHAPITRE 11

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En me réveillant, la soirée d'hier me revint en tête... Je me levai et partis changer mes bandages. Plusieurs bleus étaient apparus sur mon ventre et un, très violâtre, à l'endroit où il y avait la coupure sur mon visage. Je m'habillai d'un pull noir et d'un jean ainsi que d'une écharpe rouge et d'un long manteau gris puis sortis de chez moi pour me rendre en cours.

Le vent glacial me piquait la peau et l'air sec m'irritait la gorge. Les arbres, dévêtus de leur feuillage, semblaient grisâtres et le ciel blanc rendait la ville d'autant plus triste.

Les cours furent passionnants, mais les professeurs me regardaient d'un mauvais œil et cela m'avait rendu un peu mal à l'aise... Je n'avais cours que ce matin et il était prévu que je mange avec Aaron ce midi. J'avais un peu peur de sa réaction, cependant, je brûlais d'envie de le voir. J'avais besoin de le voir, de le prendre dans mes bras et qu'il me réconforte.
Je m'installais à une table de la brasserie où nous nous sommes donnés rendez-vous, quand soudain, je me mis à tousser. J'étais pris d'une toux violente sans fin. Je sortis en vitesse du restaurant et m'appuyai sur un mur à côté. Je n'arrivais plus à reprendre mon souffle quand elle s'arrêta. Ma respiration était lourde et ma tête tournait.

Une main se posa sur mon épaule et j'entendis sa voix.

Aaron : Gaël, que t'arrive-t-il ? Tu vas bien ?
Gaël : Ça va, ne t'inquiète pas. J'étais pris d'une toux violente, rien de grave, je vais mieux.
Aaron : Tu es sûr que ça va ? Tu as le teint blanchâtre.
Gaël : Oui ça va, c'est bon.
Aaron : D'accord... mais avant que l'on aille manger, dis moi ce qui t'es arrivé au visage. Et ne me mens pas.
Gaël : Je... C'est... mon père.
Aaron : Tu ne m'avais pas dit que tu vivais chez ta sœur ?
Gaël : Oui je vis chez elle, mais je ne sais pas pourquoi... mais hier, mes parents étaient présents. Et Shannon n'était pas là... Je ne sais pas comment ils ont fait pour rentrer. Mon père m'a frappé... il m'a battu jusqu'au sang et m'a insulté.
Aaron : C'est ignoble. Quelle enflure ! Il n'a pas le droit de te faire ça ! Tu devrais aller porter plainte !
Gaël : Je... Je ne peux pas porter plainte... car même si ils m'ont fait du mal, je refuse de les dénoncer. Pouvons-nous rentrer dans la brasserie s'il te plaît ? J'ai froid et mes jambes me font mal.
Aaron : Oui bien sûr. Je n'essaierai pas de te faire changer d'avis, car je respecte tes décisions, mais réfléchis-y quand même.

On rentra et nous nous installâmes à la table à laquelle j'étais quelques minutes avant. Nous commandâmes et nous nous remîmes à parler. J'avais toujours froid et Aaron le remarqua à mes tremblements. Il se leva face à moi, posa ses lèvres sur mon front puis se retira.

Aaron : C'est bien ce que je pensais, tu es fiévreux. Tu as encore cours cet après-midi ?
Gaël : Non, je n'en ai pas d'autres.
Aaron : Très bien, alors je vais te raccompagner chez toi. Il faut que tu te reposes, tu en as besoin. Et si la fièvre persiste, je t'emmènerai chez le médecin. D'accord ?
Gaël : D'accord... Merci beaucoup !

On finit de manger puis nous allâmes chez moi. Le trajet fut compliqué et j'avais eu du mal à tenir tout le long, mais nous arrivâmes vite à la maison.

Le fait qu'Aaron s'inquiète pour moi m'avait fait plaisir... mais ma joie allait bientôt disparaître.

"À la couleur de tes yeux..."Où les histoires vivent. Découvrez maintenant