3 : La bague aux doigts

118 15 10
                                    

Nos différences ethniques ne changeaient rien à notre relation. Nous étions, et nous sommes ce qu'il y a de normal ; deux personnes qui s'aiment et ne se sépareraient pour rien au monde.

Le temps était passé et nous avions mûri dans la richesse intellectuelle, avant de décider d'emmenager ensemble.

Tu avais créé un petit atelier dans notre appartement, en plus du magasin que tu partageais avec Halley, une jeune peintre hongroise à ses premières expositions. Moi, je bossais dans une moyenne entreprise de vente de produits ménagers qui évoluait à une vitesse infaillible.

Nous avions nos coutumes du soir ; à mon retour du travail, après s'être douchés et avoir mangé, nous nous installions sur le balcon, le regard dans la nuit, et nous nous racontions nos journées qui passaient de l'humeur grognon d'Halley chaque matin, ainsi que de la nouvelle sécrétaire du patron, assez pimbêche, spécialement placée par l'épouse du directeur général pour éviter que l'ancienne ne séduise son cher époux.
Il était vrai que mademoiselle Dufret était fort jolie... ce qui avait ravivé sa jalousie.

 
Ainsi donc, nous avons passé huit années de nos vies dans ce petit appartement. Tu avais connu mes parents lors de leur passage à Bruxelles, et moi ton grand-père lors de la fête de Noël, dans le centre-ville de Paris.

Mais nous ne connaissions pas le chez-soi de chacun.

Et ce soir d'orage, avec ce temps de merveille - pour moi, tu m'as prise la main et a lentement glissé une bague à mon annulaire gauche.

— Maggie, veux-tu m'épouser ?

En fait, on ne pose pas vraiment la question à une Maggie qui a déjà un catalogue entier de robes blanches dans sa galerie téléphonique.

Cœurs InterraciauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant