.Part 4.

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Je me sens coupable. C'est de ma faute. Je n'aurais pas dû paniquer et me dépêcher d'allumer CE FOUTU TELEPHONE ! Je me retournais puis... Les pompiers étaient avec leur montre à la main... Ils ont annoncé : « heure du décès : 10h49 ».

Mon, enfin notre monde s'écroulait en un battement de cils. Notre histoire d'amour n'était plus qu'une violente illusion. Dans le camion d'ambulance, je tenais fermement ma tête entre mes mains. Je ne voulais plus de contact avec le monde extérieur après cela. Le vide était une source importante de réconfort pour moi. Je ne désirais plus que la rejoindre, tout là-haut.

Je n'aurai pas de motivation pour me lever tous les matins, acheter à manger pour mon enfant. Sans elle je ne suis plus qu'un corps sans âme.

Le suicide était une issue simple de ce cauchemar. Mais avant, je ne pouvais pas m'imaginer sans mon enfant. Nous avions décidé après tout de vivre une vie normale et de l'élever comme des parents normaux et aimants. Notre promesse ne devait pas être vaine.

Le tuer. Me tuer. C'est ce que j'avais désormais en tête.

Il ne souffrira pas. Du moins pas moralement : il n'aura pas le temps de réagir car il eut une trop courte vie.

Maintenant ? J'eus vite un scénario en tête.

Moi : excusez-moi ? Peut-on s'arrêter une minute ? Il faut que je vomisse. Dis-je d'un faux air fébrile.

Infirmière : Vous ne pouvez pas vous retenir ? Nous sommes bientôt arrivés monsieur.

Moi : non...Je ne peux pas.

L'ambulance s'arrêta à l'endroit où je l'avais prémédité. Dans un sentier peu fréquenté. J'allais aux alentours des arbres pour trouver une branche ou un caillou pointu qui pourrait me permettre de percer le récipient d'huile de l'ambulance. Fort heureusement, j'en trouvais un rapidement et me dirigeais vers le camion. D'un mouvement vif je perça le réservoir d'huile. Instantanément, celui-ci commençait à se vider.

Conducteur : il y a un problème, le réservoir d'huile est perforé. Cria soudain le conducteur.

Moi : C'est moi qui l'ai percé.

Conducteur : mais vous perdez la boule ou quoi ?

Moi : Donnez-moi les clés.

Conducteur : pardon ? Nan mais c'est quoi votre problème là ?!

Moi : DONNE MOI LES CLES OU JE TE BUTE ! TU NE SAIS PAS A QUI T'AS AFFAIRE CONNARD ! Retorquai-je d'un ton ambigu.

Il me les céda finalement. Je les enfermais dans l'ambulance puis ils commençaient à crier. La panique qu'ils ressentaient et qu'ils me faisaient ressentir pouvait être perceptible à plusieurs kilomètres. Ils sentaient la peur.

Infirmières : que faites-vous ? Votre enfant est dans l'ambulance ! Vous ne pouvez pas nous laisser ici !

Moi : ne vous inquiétez pas. Je vais faire encore « pire ».

Je pris un briquet puis mis le feu à l'ambulance. Des cris effroyables émanaient de celle-ci. Je priais pour qu'aucune personne ne passe aux alentours. Même si la chance que cela se produise était quasi-nulle. En quelque minutes, un immense brasier apparut devant mes yeux. Je ne pus m'empêcher de pleurer. Pas parce qu'ils sont morts brûlés vifs, non. Parce-que ce cauchemar va s'achever.

Je séchais vite mes chaudes larmes puis profita de mes derniers instants sur terre. Je pris une grande bouffée d'air frais. C'était une des premières fois que je respirais de l'oxygène. Avant, ma vie était rythmée par dormir, alcool, drogue, alcool, manger, à découvert, trafic de stupéfiants etc. Pas une vraie vie. Je ne valais plus la peine de rester sur terre.

Je marchais comme un mort vivant jusque mon lieu de libération : un pont qui recouvrait presque une rivière, asséchée. Je passais une jambe, puis l'autre au-dessus des barrières de sécurité de celui-ci. Ainsi, je rejoindrais les miens.

Point de vue de Henry

6 ans plus tard...

Ma petite sœur, qui n'était âgée que de quelques heures à peine est morte brûlée vive, accompagnée d'infirmières et d'un chauffeur. Cela, je l'ai appris par le biais de la directrice de mon foyer. Ça a été presque un soudain traumatisme. Je m'étais juré de tuer tous ceux qui n'avaient pas sauvé ma petite sœur. Les infirmières et le chauffeur présents avec elle ? C'était déjà fait. Mes parents ? Déjà fait. Il ne me restait plus que les pompiers, mais je n'étais pas sur qu'ils soient en vie et puis je ne savais pas leurs identités.. Ainsi que les voisins du dessus, du dessous et d'à côté qui avaient sûrement entendu des cris, des bruits inhabituels mais qui ne se sont même pas déplacé pour aller aider ou même demander s'ils avaient besoin d'aide à mes ex-parents. Bande de lâches. Heureusement pour moi, ils ont tous signé un contrat attestant qu'ils devaient rester dans leur appartement 15 ans et s'ils avaient le malheur de vouloir contredire celui-ci, ils se feraient expulser de la ville immédiatement. Les joies de l'immobilier !

Heureusement pour moi, je possédais un ordinateur dans ma chambre. Je recherchais le lieu où une femme était morte dans son propre appartement, dans la région où nous nous situions. Bien-sûr, ma recherche aboutit rapidement. J'avais maintenant réussi à trouver l'appartement où ma mère était morte. Il fallait que j'y retourne. Je notais l'adresse sur un morceau de papier, puis sorti. Je remarquais juste après par la fenêtre qu'une alerte « disparition » avait été déclenchée. Je rentrais précipitamment regarder ce qu'il s'était passé. Un certain Hugo et Benjamin avait disparu après qu'ils aient voulu rentrer chez eux, ne se sentant pas bien à cause de « leur allergie aux cacahuètes ». J'étais fier de ce que j'avais accompli.

J'allais donc dans l'appartement de tous nos maux familiaux. Je regardais sur la boîte aux lettres puis cherchait le prénom de ma mère. Trouvé ! Je montais les marches deux par deux puis stoppa ma course en arrivant sur le palier. Je n'en croyais pas mes yeux. La porte était délabrée et couverte de graffitis. Sur le paillasson étaient posés des mots et des fleurs.

Mes chers voisins,

Cette nuit-là j'ai entendu du bruit.

Je ne me suis pas déplacé parce que je me suis dit que vous étiez encore en train de faire la fête ou d'organiser une énième « soirée chicha », comme disent les jeunes.

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Salut.

Je ne pensais pas écrire ça un jour mais désolée. Désolée de ne pas avoir pris votre tabac et votre alcool car ils sont périmés désormais.

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Je n'ai rien à dire. RIP ? Non, vous ne le méritez pas.

La haine m'envahit. Des larmes coulèrent sur mon visage désormais déformé par la colère. J'étais en pleine crise d'hystérie. Je me mis à déchirer tout ce qui se trouvait sous mes yeux. Bande d'ordures ! C'est décidé, ils mourront, et leurs familles entières aussi !

Une vie non préméditéeWhere stories live. Discover now