.Part 9.

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Il se redirigea ensuite vers le restaurant où se trouvait l'AS, l'air serein, comme si rien ne s'était passé. Il inspira une grande bouffée d'air frais et soupira longuement. Il entra dans le restaurant. Ce restaurant était sûrement pour les mafieux. Il y avait à peine une dizaine de tables, des murs séparant une salle de poker et une porte reliant à une pièce servant à la culture de canabis. Quand on y entrait, de la fumée de cigarette flottait dans toutes les pièces. Tous les hommes étaient accompagnés de femmes voire de jeunes femmes en tenues très, ou trop légères. Certains d'entre eux portaient des chapeaux, d'autres des cravates et certains des lunettes de soleil, faisant disparaître leurs regards chargés d'histoires aussi sordides les unes que les autres. Henry s'était lancé dans ce commerce sur un coup de tête. Jusque là, il avait réussi à survivre grâce à des âmes charitables, grâce à des poubelles remplies de restes, grâce à des ponts, grâce à des asiles de nuits, de soupes populaires et grâce au vandalisme. Il volait de l'argent pour pouvoir s'acheter ce dont il avait besoin. A l'âge de quinze ans, il avait intégré un petit clan du quartier qui volait des sacs de grand-mères et de femmes, enceintes quelquefois. Eux étaient plus âgés, certains avaient bien cinq années de plus qu'Henry. Ils étaient des illetrés qui n'avaient connu que la violence. La majorité d'entre eux avaient été abandonnés ou leurs parents avaient été tués ou s'étaient suicidés. C'est grâce à cela qu'Henry a compris qu'il devrait sûrement intégrer un autre clan. Alors lorsqu'il est allé dans cette rue étroite ou l'AS fumait et guettait, il se disait que mourir n'était qu'à un pas, mais qu'il s'en foutait. Il voulait vivre. Se venger de tous ceux qui l'avaient fait souffrir. C'est-à-dire le monde entier. Ils osaient avoir une belle vie ! Quelle bande de pourritures !

Alors lorsque Henry entra dans ce restaurant, il était déterminé. Déterminé à tuer le plus de monde possible, tout en sachant qu'il serait protégé, assuré par un gang.

Il se dirigea vers la table où était assis l'AS accompagné d'un autre homme.

Henry : je suis prêt.

Il avait interrompu leur conversation. Ou plutôt leur trafic. L'homme accompagnant l'AS le regarda mal attentionnellement. Après tout, de quel droit pouvait-il interrompre ce qu'ils faisaient ?

L'AS : tiens, Henry ! Je te présente Jel, un de nos collaborateurs !

Il disait ça comme s'il était heureux de la présence d'Henry.

Jel lui tendit la main à contre-coeur, et Henry la lui serra violemment. Son réflexe fut de se détacher de son emprise immédiatement.

Jel : putain t'es con ou quoi ? Dit-il en agitant sa main.

Henry s'approcha de lui tel un lion qui cherche sa proie. Il était totalement menaçant. Il le fixait avec une intensité incroyablement froide et pouvait le tuer à n'importe quel moment. Le gars commençait à vaciller.

Jel : non mais mec ! C'est bon là ! Arrête ton cirque ! Cria-t-il beaucoup moins confiant.

Henry : ne me tends plus jamais la main, « Jel ».

Jel se jetta sur lui. Il mit Henry à terre et était à cheval sur lui. Il commença par se laisser faire. Puis Henry tourna la tête vers l'AS. L'AS lui hocha la tête. Lorsque l'homme commença à lever son poing pour essayer de le frapper, Henry ne bougea pas. Lorsque son poing fut à deux centimètres à peine de son nez, il l'intercepta d'une main et jetta l'homme à un mètre de haut alors qu'il était couché. Tout le monde fixait désormais la scène. L'AS alluma une cigarette et expirait la nicotine tout en analysant la scène. Le gars avait brisé une armoire dans sa chute. Il était désormais à terre, sur le dos. Henry s'approcha de lui et lui adressa un sourire plein de haine. Il leva son pied et appuya sur le cou de mec qui se débattait telle une mouche dans une toile d'araignée. Partout sur son front, ses veines semblaient pouvoir éclater d'une minute à l'autre. Alors il appuyait d'avantage et voulait lui écraser toute la gorge pour qu'il n'ouvre plus sa gueule.

L'AS : STOP !!

Henry relâcha directement son pied malmenant la gorge de Jel. Jel se tourna en se tenant la gorge. Il toussa très fortement et avait beaucoup de mal à retrouver une respiration normale. Il suffoquait même sans le pied d'Henry sur sa gorge.

L'AS : Henry ! Personne ne t'a demandé de le buter putain !

Henry : et alors ?

L'AS se mit à rire fortement, comme toute les spectateurs présents dans ce restaurant.

L'AS se leva et fit une tape affectueuse dans le dos d'Henry.

L'AS : tu sais que je t'apprécie de plus en plus toi ?

Nan, bien-sûr que je voulais que tu le butes. Depuis des années cet emmerdeur traîne par ici, en se croyant le plus balèze !

L'AS sortit une arme et la pointa sur Jel.

Jel : NON ! Je.. J'ai des mioches putain ! Tu peux pas faire ça ! Putain, putain ! Tout ça à cause d'un enfoiré qui est arrivé putain !

Non, sérieux, fais pas ça !

Hurlait-il effrayé et surtout paniqué.

Jel se mit à genoux et commença à pleurer. Il tenait sa tête entre ses mains.

L'AS donna l'arme à Henry.

Il s'avança vers Jel et tira ses cheveux pour voir sa gueule. Il chialait tel un gamin. Henry se mit à rire.

Henry : tu ressembles à tes mioches dis-donc !

Tous les autres mafieux rièrent à leur tour, y compris l'AS.

Henry posa le flingue entre les deux yeux du pauvre homme qui continuait à chialer.

Il appuya sur la gachette.

Une vie non préméditéeWhere stories live. Discover now