Chapitre 14 - Je t'aime.

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Aurélien avait eu droit à des points de suture et il avait appelé Janine pour la prévenir d'où ils se trouvaient. Celle-ci s'était immédiatement inquiétée mais il l'avait vite rassurée en lui disant que c'était trois fois rien et qu'il était à ses côtés. Il lui avait demandé d'aller se coucher même s'il savait qu'elle n'en ferait qu'à sa tête et attendrait le retour de son petit-fils dans tout les cas. Après le coup de fil, il était entré dans la chambre où Aurélien était en train de se reposer et maintenant ils se dévisageaient en silence, Aurélien allongé sur le côté par-dessus les draps du lit et lui, assis dans la chaise placée à côté de celui-ci.

Comment tu te sens ? signa-t-il en se rapprochant du plus jeune et en prenant sa main dans la sienne.

Ça va, répondit Aurélien mais il vit que c'était faux dans ses yeux.

Ne me mens pas, s'il-te-plaît. Pas à moi.

J'ai mal, avoua Aurélien après une hésitation. Mais ça passera, comme tout.

« Pourquoi tu t'es pas défendu, Orel ? dit-il en soupirant, serrant plus fort sa main dans la sienne.

Je n'aime pas me battre. Je ne veux pas, rectifia Aurélien toujours en signant. Et je n'aime pas que tu le fasses aussi.

— C'est grave ce qu'ils ont fait là, t'en es conscient ?

Oui mais toi aussi. Tu risques l'exclusion temporaire s'il te dénonce.

— Rah, mais arrête un peu de t'inquiéter pour moi. Je peux me défendre, sourit Guillaume en glissant ses doigts dans les cheveux du plus jeune pour coincer sa petite mèche blanche derrière son oreille. Puis j'en mourrai pas, hein, si je suis exclu quelques temps. »

Aurélien le dévisagea en silence et lui offrit un petit sourire. Il ferma les yeux et Guillaume continua de caresser ses cheveux tendrement pour l'apaiser en attendant la personne dans cet hôpital qui leur dirait qu'ils pouvaient partir.

***

Deux heures plus tard, ils étaient enfin rentrés chez Aurélien. Celui-ci lui tendit sa veste lorsqu'il fut à l'intérieur et Guillaume la prit en pensant que c'était sûrement la chose la plus niaise qu'il avait jamais faite de son entière existence. Prêter sa veste à quelqu'un pour le réchauffer. Mais Aurélien grelottait lorsqu'ils étaient sortis de l'hôpital et il s'était sentit obligé d'insister pour qu'il mette sa veste, prétextant qu'il n'avait pas froid alors qu'en réalité il était totalement frigorifié. Janine accourut littéralement dans le hall d'entrée en les entendant et prit Aurélien dans ses bras avant de le couvrir de baisers.

« Qu'est-ce qu'il t'est arrivé, mon grand ? Je me suis fait un sang d'encre... »

Aurélien haussa les épaules et Janine le regarda tendrement avant de se diriger vers Guillaume et de le prendre à son tour dans ses bras.

« Heureusement que tu es là, Guillaume... Je ne te remercierai jamais assez pour ce que tu fais au quotidien pour mon petit-fils. »

Guillaume lui offrit un petit sourire quand elle se recula et lui dit que c'était normal.

« Tu restes dormir ici ce soir, annonça-t-elle. Hors de question que tu rentres en vélo chez toi à cette heure heure-ci de la nuit. »

Guillaume acquiesça en avisant par la fenêtre la nuit profonde qui était tombée depuis des heures déjà sur la ville. Aurélien toucha doucement l'épaule de sa grand-mère et lui dit en signant que vu que c'était décidé ils allaient dormir maintenant. Le plus jeune le regarda et lui fit signe de le suivre en lui souriant doucement.

***

Lorsqu'ils furent en pyjama, qui consistait d'un simple tee-shirt et d'un short pour Aurélien et d'un tee-shirt trop grand à lui et un jogging qu'il lui avait prêté pour lui, ils s'allongèrent dans le lit d'Aurélien et restèrent à se dévisager silencieusement grâce à la faible lumière de la lampe posée sur la table de chevet d'Aurélien.

« Orel, tu es sûr que ça va ? Pourquoi tu ne me parles plus ? demanda Guillaume d'un air soucieux.

— Ça me fait mal de parler, expliqua simplement le plus jeune. Quand j'ouvre la bouche, ça tire sur mon oreille... continua-t-il en montrant sa mâchoire. Et ça me fait tellement mal...

— Viens-là. » souffla Guillaume en ouvrant ses bras en grand.

Aurélien n'hésita pas avant de se blottir contre lui et il caressa tendrement ses cheveux afin de tenter de l'apaiser. Il se mordit la lèvre inférieure avant de céder et de murmurer Je t'aime contre ses cheveux.

« Qu'est-ce que tu dis ? murmura Aurélien qui était déjà sur le point de s'endormir. J'entends pas... »

Guillaume sourit et le répéta une deuxième puis une troisième fois avant de fermer les yeux lorsqu'il se rendit compte qu'Aurélien avait succombé à l'appel du sommeil et se laissant tenter à son tour.

Fiction OrelxGringe - A Silent Voice.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant