Fiction OrelxGringe - A Silent Voice.

Chapitre 1 - Un nouveau surprenant.

Guillaume était à moitié endormi sur son bureau lorsque son voisin de classe Ablaye donna un coup de pieds dans sa chaise, le sortant brusquement de son inertie. Il se redressa vivement sur sa chaise et jeta un regard perdu et ensommeillé à son ami :

« Hein ? Quoi ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

— Le dirlo, mec. » répondit seulement Ablaye en chuchotant, faisant un signe de tête vers la porte de la classe qui venait de s'ouvrir.

Effectivement, Guillaume reconnut le directeur dans l'entrebâillement de la porte et fronça les sourcils. Pourquoi était-il là ? Est-ce que les boloss avaient encore fait de la merde ? Il jeta un œil par-dessus son épaule afin de regarder Jean, Julien et Luc, les trois terreurs de la classe. Même du lycée tout court en fait. Lorsqu'il s'était aperçut au début de l'année qu'ils avaient redoublé comme lui et qu'il se retrouvait encore une fois dans leur classe, il avait bien faillit faire un scandale dans le bureau du directeur afin qu'il ne le change de classe. Mais heureusement pour lui, ses meilleurs potes avaient eux aussi raté leur passage en terminale et ils se retrouvaient tous les trois dans la même classe. C'était chiant. Mais au moins, ils étaient ensemble. Il avait vraiment envie de se concentrer en cours cette année et d'arrêter les conneries parce qu'il ne voulait pas tripler sa première, mais vraiment pas. C'était déjà bien trop la honte d'être en première à l'âge de dix-sept ans — bientôt dix-huit en février — alors pas question de se laisser aller à la facilité. Mais avec ses potes à ses côtés et les teubés de service dans sa classe, ce ne serait pas si facile.

Enfin, se dit-il en soupirant intérieurement, ça ira... Je suis plutôt bon élève après tout. Seulement un peu flemmard mais ça ira cette année, je m'en sortirai. Il se retourna, tournant son attention sur le directeur qui s'était avancé a l'intérieur de la classe. Il fronça les sourcils en voyant qu'il n'était pas seul et qu'il était suivit d'un garçon qui avait l'air un peu plus jeune qu'eux. Il jeta un coup d'œil à Ablaye à ses côtés et vit qu'il était aussi surpris que lui. Il se tourna furtivement vers Matthieu, assis derrière lui, et celui-ci haussa les épaules signifiant qu'il ne savait pas qui était ce garçon. Guillaume se retourna lorsqu'il entendit la voix grave du directeur s'adresser à la classe entière :

« Les enfants, je sais que vous avez déjà commencé les cours depuis quelques jours mais je vous présente votre nouveau camarade de classe. Il s'appelle Aurélien et il est malentendant. »

En entendant ça, Guillaume jeta un regard perplexe à Ablaye. Qu'est-ce qu'un malentendant faisait scolarisé dans une école dites normale ? Ablaye sembla comprendre sa question à son regard et haussa simplement les épaules.

« Aurélien est légèrement plus jeune que vous, il a sauté une classe lorsqu'il était en primaire. J'espère que vous l'accueillerez bien, comme l'un des vôtres. »

Guillaume vit alors le directeur presser légèrement l'épaule du garçon et celui-ci lui jeta un regard timide, semblant comprendre ce qu'il voulait. Il fouilla un instant dans son sac à dos et Guillaume le vit avec surprise en sortir un carnet. Le garçon ouvrit le carnet avant de tourner ce dernier dans leur direction et ses yeux s'agrandirent en voyant qu'il y avait des choses écrites sur une des pages blanches du carnet.

Enchanté de faire votre connaissance. Je suis content d'être dans votre classe.

Guillaume écarquilla encore plus les yeux en le voyant tourner doucement les pages de son carnet.

S'il-vous-plaît, utilisez ce carnet pour parler avec moi. Je serai heureux de pouvoir en apprendre davantage sur vous.

Le garçon ferma alors le carnet et baissa brièvement les yeux avant de regarder la classe d'un air intimidé.

« Bien, je vais vous laisser reprendre votre cours maintenant. » annonça le directeur et ce dernier sortit de la classe après un dernier sourire au garçon.

Le professeur de Mathématiques soupira silencieusement et se tourna vers le garçon, lui désignant une place vide juste devant Guillaume. Il lui dit, en parlant lentement et un peu plus fort que normalement, qu'il pouvait aller s'asseoir à cette place. Matthieu se pencha en avant et vint lui taper sur le dos. Guillaume regarda par-dessus son épaule et haussa les sourcils, lui demandant silencieusement ce qu'il voulait.

« Qu'est-ce que tu en penses de toute cette histoire ?

— Trop bizarre. » répondit-il simplement avant de se retourner afin d'observer le garçon qui était en train de sortir ses affaires de cours devant lui.

Le garçon était plus petit que lui. Normal, se dit-il dans un rire intérieurement. Il a... quoi ? Quinze... Seize ans ? S'il a sauté une classe. Alors que moi j'en ai déjà dix-sept... Le garçon avait les cheveux mi-longs et noirs, descendant jusqu'à ses épaules, lui donnant un aspect presque féminin. Ceux-ci étaient fins et semblaient vraiment doux. De dos, il avait l'air assez svelte. Presque frêle et même...

Le garçon se retourna soudain vers lui et lui lança un regard interrogateur. Il rougit en se demandant s'il avait senti son regard sur lui et s'injuria mentalement de son indiscrétion. Le garçon lui sourit alors doucement, un petit air timide sur le visage, et Guillaume vit alors à quel point il avait les traits fins et doux. Il avait de grands yeux marrons et sa peau blanche était légèrement rosée sur les joues. Il vit qu'il avait de longs cils noirs, l'hypnotisant presque. Il hocha la tête lorsqu'il se rendit compte qu'il n'avait pas répondu à son sourire et rougit de plus belle en se disant qu'il était en train de passer pour quelqu'un d'impoli. Le sourire du garçon s'agrandit lorsqu'il lui offrit un petit sourire maladroit et celui-ci se retourna alors. Guillaume soupira alors de soulagement, soulagé qu'il se soit retourné et ne le regarde plus. Il vit du coin de l'œil Ablaye le regarder et quand il se tourna vers son ami, celui-ci lui fit un clin d'œil, un grand sourire moqueur sur les lèvres. Guillaume leva les yeux au ciel, exaspéré de ses sous-entendus, et enfouit sa tête dans ses bras croisés sur son bureau afin de continuer sa sieste.