Fiction OrelxGringe - A Silent Voice.

Chapitre 10 - Je veux être ton ami.

En rentrant dans la classe, ils s'assirent à leurs bureaux et il parla normalement à ses potes. Rien ne semblait différent de d'habitude, c'était vraiment qu'un mensonge destiné à faire du mal au plus jeune et à faire douter ce dernier de sa légitimité à ses côtés. Il se tourna vers le fond de la classe où Jean, Luc et Julien étaient assis et il leur jeta un regard noir. Julien croisa son regard et lui lança un petit regard innocent. S'ils recommençaient, il aurait à en venir aux mains. Parce qu'il le savait, il ne pourrait pas se retenir s'ils essayaient de faire du mal à Aurélien. Il ressentait un besoin de le protéger, de faire son grand protecteur comme il lui avait dit en rigolant. Il signa le mot connard à Julien et rit en son fort intérieur en voyant le regard perplexe que celui-ci lui lança en retour.

« Connard ? rit Matthieu à ses côtés. Vraiment ?

— Quoi ? sursauta Guillaume en se tournant vers son ami.

— Tu viens de signer connard, non ?

— Tu connais ce mot en langue des signes ? demanda Guillaume, étonné.

— Ouais... On essaie d'apprendre avec Ablaye, expliqua Matthieu en haussant les épaules. Pour pouvoir parler avec Aurélien aussi, tu vois. Pour qu'il comprenne qu'on aimerait bien le connaître davantage, être amis avec lui... Et pas qu'il ait l'impression que tu es le seul à l'apprécier et que nous on s'en fout de lui... Mais Ablaye apprend que les gros mots, c'est chiant... soupira-t-il. Et du coup, il m'a apprit à dire connard.

— Vous apprenez vraiment la langue des signes ? demanda Guillaume, abasourdi.

— Ben ouais, comme je t'ai dit...

— Mais alors, vous l'appréciez réellement ? Vous en avez pas marre de lui ? dit-il en souriant.

— Euh... Pourquoi on en aurait marre de lui ? s'étonna Matthieu.

— Parce que c'est ce que ces connards de Julien, Jean et Luc lui ont dit il y a même pas une heure. Ils lui ont raconté que vous le détestiez parce que j'étais toujours avec lui maintenant et que vous vous sentiez délaissés par sa faute.

— Hein ? s'exclama Matthieu en semblant tomber des nues. Mais c'est faux. Tu le sais, j'espère.

— Ouais. Mais je t'avoue que j'ai douté un peu...

— Punaise, Gringe... soupira Matthieu d'un air réprobateur. Et tu lui as dit...? Que c'était des conneries ?

— Ouais mais je crois que ce serait encore mieux que tu lui dises toi-même.

— Putain... Et comment je fais ça moi ?

— En signant ? Et pas connard, s'teu plé. Il risque de le prendre mal, rit-il.

— Ok... Comment on signe J'aimerai être ton ami ? » demanda Matthieu d'un air hésitant.

Guillaume lui montra lentement les gestes à faire et Matthieu les reproduisit plusieurs fois avant de taper sur l'épaule d'Aurélien. Celui-ci se retourna et regarda Matthieu d'un air surpris en voyant que c'était son ami et non pas lui qui l'appelait. Le plus jeune regarda Matthieu avec une grande attention pendant que celui-ci signait lentement sa phrase et un petit sourire s'afficha sur son visage lorsque ce dernier eut terminé. Aurélien jeta un petit regard dans sa direction pour être sûr qu'il avait bien compris et Guillaume hocha la tête, un sourire sur les lèvres, avant de lui signer la même phrase à la troisième personne. Aurélien sembla heureux de cette nouvelle et signa merci à Matthieu qui comprit le signe, l'ayant appris avec l'intervenante qui avait arrêté de venir depuis longtemps maintenant. Aurélien signa la même phrase à son tour et Matthieu sourit en regardant Guillaume :

« Il veut bien être mon ami ?

— Ouep. »

Matthieu signa merci à son tour et sourit à Aurélien avant que ce dernier ne se retourne vers le devant de la classe, le professeur étant arrivé. Guillaume sourit distraitement en se disant qu'il avait été idiot de penser que ses amis puissent être jaloux d'Aurélien. Il n'y avait que lui pour éprouver des sentiments aussi bizarres à son encontre. Ses yeux se posèrent sur le haut du dos du plus jeune et il se perdit à observer ses mouvements légers alors qu'il écrivait le cours. Il soupira de frustration, se demandant comment il avait bien pu en arriver là.