Chapitre 4 - Le retour en vélo.

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Cela faisait plusieurs semaines qu'il aidait Aurélien à rattraper son retard en cours. En fait, lui, il trouvait qu'il s'en sortait bien. Compte tenu du fait qu'Aurélien était malentendant et lui disait qu'il avait du mal à bien suivre en cours... Ce dernier écoutait attentivement tout ce qu'il lui disait et, une fois qu'il lui avait expliqué une chose, celle-ci était en général très vite acquise. Ils parlaient aussi d'autres choses, s'éloignant du sujet des cours et apprenant ainsi à faire la connaissance l'un de l'autre. Ils échangeaient grâce au carnet et, souvent, il lui disait de lire sur ses lèvres. Il avait vite compris que la bibliothèque ne serait pas le lieu idéal et se demandait où est-ce qu'ils pourraient étudier pour pouvoir parler franchement sans déranger les autres. Parce qu'il savait qu'Aurélien parlait. Juste... il n'en avait pas envie au lycée et c'était compréhensible. Surtout à la bibliothèque. Il ne saurait pas stabiliser sa voix afin de parler a voix basse, ne l'entendant pas ou du moins trop peu.

***

Un jour, Guillaume resta un peu plus tard après les cours dans l'enceinte de l'école à discuter avec ses potes et les salua avant de partir chercher son vélo. Quand il arriva là où tout le monde rangeait son vélo avant de rentrer dans le lycée il vit Aurélien assis sur le petit rebord du trottoir. Il lui sembla qu'il avait l'air abattu et il s'approcha de lui, surpris de le voir ici. Aurélien dut voir ses pieds quand il s'arrêta devant lui parce qu'avant même qu'il puisse lui taper sur l'épaule, celui-ci releva le visage. Il le vit cligner des yeux parce qu'il était dos au soleil et il se dit que peut-être il ne pouvait pas bien le voir ainsi. Il s'accroupit alors et Aurélien parut se détendre en le reconnaissant.

« Qu'est-ce que tu fais là ? » lui demanda Guillaume en faisant attention à bien parler lentement afin qu'il puisse lire sur ses lèvres.

Il le vit hésiter avant de se pencher vers son sac afin de prendre son carnet et il l'arrêta, attrapant doucement son poignet.

« Non, réponds-moi en parlant s'il-te-plaît. »

Il avait envie qu'il puisse être libre de s'exprimer lorsqu'ils n'étaient que tous les deux et, aussi, il avait envie d'entendre sa voix encore une fois. Aurélien prit un air embarrassé, détournant le regard, et il pensa rapidement que peut-être il ne voudrait pas. Mais Aurélien retourna son regard sur lui et hocha la tête, lui faisant comprendre que c'était d'accord.

« Mon... vélo... dit-il d'une voix un peu tremblante. Il a crevé. »

Guillaume se tourna vers le vélo à ses côtés et avança une main pour toucher la roue.

« Effectivement... marmonna-t-il avant de se tourner vers lui afin qu'il puisse lire sur ses lèvres. Effectivement, il est crevé... Comment ça se fait ?

— Je ne sais pas. Il ne l'était pas ce matin, dit Aurélien en fronçant les sourcils et Guillaume se dit que ça se voyait qu'il faisait vraiment des efforts pour ne pas buter sur les mots et pour bien les prononcer.

— Donc tu ne sais pas comment rentrer, c'est ça ?

— Je peux envoyer un message à ma... grand-mère.... ou alors rentrer à pieds... Je sais pas encore...

— Si tu veux je peux te ramener ? proposa Guillaume en lui montrant son vélo. Il y a assez de place pour qu'une personne puisse monter à l'arrière.

— Vraiment ? dit Aurélien d'un air étonné.

— Ouais, allez viens. » lui sourit-il en se levant et il lui tendit la main.

Aurélien hésita un instant avant de prendre sa main et Guillaume l'aida alors à se relever. Il détacha son vélo et se retourna vers Aurélien qui avait encore l'air un peu indécis.

« Donne moi ton adresse, dit-il. Ou sinon, tu m'indiques.

— Je t'indique ? répéta Aurélien et Guillaume sourit.

— Oui, je sais que t'en es capable. Qu'est-ce que tu en dis ?

— O-Ok... Je vais essayer. »

Guillaume monta sur son vélo et lui indiqua où il devait s'asseoir à l'arrière. Aurélien s'assit sur le rebord métallique sur lequel d'habitude il accrochait son sac et Guillaume lui toucha l'épaule pour qu'il le regarde.

« Accroche-toi à moi, d'accord ? »

Aurélien hocha la tête et attrapa doucement son pull de ses mains.

« Bien accroché ? demanda-t-il dans un sourire. Bien, alors c'est parti. Par où je vais ?

— Tout droit pour l'instant... lui répondit Aurélien de sa voix un peu tremblante et il sourit.

— Ok ! T'as intérêt à bien m'indiquer, hein. »

Aurélien hocha la tête d'un air sérieux et il se tourna afin de partir, se concentrant sur le fait qu'il doive équilibrer son corps pour maintenir le vélo droit vu qu'ils étaient deux sur celui-ci et non qu'un comme d'habitude.

Fiction OrelxGringe - A Silent Voice.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant