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Enfin.
J'ai quitté la ville.
Je déteste Séoul.
Je pensais mourir asphyxiée dans les rues noires de monde, poignardée par les regards haineux.
Ici, je respire. Personne ne me connais, je peux être qui je veux, même si je reste celle qui me fixe dans ce miroir.

Park Lizzy, 17 ans. Coréenne et française.Yeux marrons, cheveux noirs de jais.
8:35

J'ajuste ma tenue avec empressement et sort en courant de chez moi. Je cours jusqu'au lycée. Le paysage défile à toute allure grâce à la rapidité de mes enjambées. Haletante, je toque à la porte de ma classe.

-Bonjour, excusez-moi du retard.

-Donne moi ton nom et va t'asseoir.

-Park Lizzy.

-Ne t'avises pas de revenir en retard.

-Oui monsieur.

Je m'assoie à la première place que je voie libre, au dernier rang. Je traverse la classe sous les chuchotements et regards curieux.
Je me dirige vers la chaise, les joues en feu, sous les yeux inquisiteurs des autres élèves. Mon voisin de classe me fixe. Son regard insistant finit par me gênée et je me tourne vers lui. Il est terriblement beau, cependant, il a une étrange lueur dans le regard, quelque chose d'un peu effrayant et déstabilisant, quelque chose de...mauvais. Je le regarde droit dans les yeux, comme j'en ai l'habitude. Il soutint mon regard, j'engageais la conversation:

-Salut.

Il m'adresse un sourire narquois. Je crois que je vais me contenter de cette réponse.

-Euh...ok, comment tu t'appelles?

-Je pense que t'as pas besoin de le savoir.

Sa voix suave m'était familière, son visage aussi d'ailleurs. L'étrangeté de sa réponse parue infime par rapport au sentiment de déjà vu qui m'inondait.

-Tu me dis quelque chose...On s'est pas déjà vus ?

Il se pencha vers moi, le tissu soyeux de son uniforme effleurant ma jambe nue.

-Jcrois pas nan.

-Pourquoi tu veux pas me dire comment tu t'appelles ?

-Parce que tu ne poses pas les bonnes questions.

Je haussais les sourcils. Je ne souhaitais pas continuer la conversation avec lui,mais une partie de moi voulais relever le défis inconscient qu'il m'avait donné.

-Je finirais bien par le savoir. He toi !

Mon voisin de devant se retourna.

-Comment s'appelle ce mec ?

-De qui ?

-Bah mon voisin !

-Je vois pas de qui tu parles.

-Bah le garçon qui est à côté de moi, comment s'appelle t-il ?

-Je sais pas, je l'ai jamais vu.

Un éclat de rire me tira de mon étonnement.. Un rire si familier et glacial à la fois qu'il me donna le vertige.

Kim Taehyung, il s'appelle Kim Taehyung.

-Tu t'appelles Kim Taehyung.

Je n'en revenais pas que se soit moi qui ai dit ça. Comment je le savais? Pourquoi le prof ne l'avait pas entendue quand il avait rit? Pourquoi mes camarades ne semblait pas le connaître ?

-Et toi tu t'appelles Lee Jenn.

Oui, j'avais vraiment l'impression que je m'appelais comme ça, et ça me terrifiais,parce que ce n'était pas mon nom. Pourtant je ne le contredit pas. Un noeud se forma dans mon ventre.

-Mais qui es tu ?

-Enfin tu te mets à poser les bonnes questions.

-Rép...

DRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIING!!!!!!
Toute la classe se leva. Je rangeais mon cahier et m'apprêtais à reposer une question à l'inconnu, mais il était déjà partit. Je m'élançais dans le couloir pour le retrouver. Le couloir était désert, mis à part une silhouette adossée contre le mur, Taehyung.

-Où sont passé les autres ?

-Tu n'en a pas marre de poser des questions bêtes ?

Encore ce sourire narquois et supérieur. Le noeud dans mon ventre sembla se serrer. Tout ce qui se passait paraissait appartenir à une toute autre réalité, comme floutée.

-Et toi t'en a pas marre de jouer aux énigmatiques ?

Il était étrangement proche de moi. Je reculais mais le mur m'en empêcha. Il avança encore. Il mit un bras contre le mur, pour m'éviter de fuir, peut-être. Son visage n'était qu'à quelques centimètres du mien. Il effleura mon corps de sa main, ce qui me fit frissonner.

-Dégage tes mains, c'est pas parce que tu te crois canon que t'as le droit de me toucher.

Il rit de nouveau et planta son regard dans le miens avant de mettre une mèche de cheveux derrière mon épaule. Son regard me glaça, j'avais...peur. Pas une peur habituelle, une peur délicieuse, une peur attirante. Je me sentais prise dans les filets d'un danger bien trop désirable pour être habituel.

-Occupe toi de tes affaires et ne pose pas trop de questions.

-Pourquoi ?

-Tu commences mal.

Il posa sa main sur ma taille et je le repoussais.

-Me touche pas.

Il sourit de nouveau. Je tournais la tête vers l'horloge, une petite brise me fit frissoner et quand je regardais devant moi, il n'était plus là.

Lethal Shadows K•TH{tome 1 finit}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant