TOME 2

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After Him.


"Pour moi, me mutiler est une sorte de soulagement. Je ne sais pas pourquoi, je me sens tellement mieux quand je le fais. Je sais, c'est stupide, je sais qu'un jour je pourrais en mourir mais c'est la seule façon que j'ai trouvé pour me faire du bien."

Je copie les mots, les phrases que la rouquine me dit.

"Tu sais, Jessy, il y a d'autres façons de se faire du bien. Tu pourrais sortir plutôt, non ?"

Elle est assise en tailleur, elle tripote l'élastique qu'elle a autour de son poignet. Nous nous sommes déjà vus deux fois. Elle n'a jamais voulu croiser mon regard.

"Vous savez, docteur Tomlinson, sortir seul, ce n'est pas cool. Je ne suis pas aimée à mon lycée. Me faire du mal et la seule façon que j'ai de me libérer.

- Et chez toi, comment ça va ?

- Ma mère s'en fout littéralement de moi. J'ai l'impression qu'elle ne m'a jamais voulue, voire même jamais aimée. Puis maintenant qu'elle sort avec ce Kevin, c'est encore pire qu'avant, surtout qu'on est parties habiter chez lui, donc j'ai du changer de lycée. Avant, j'avais quelques amies. Mais il a tout foutu en l'air.

- Tu as essayé d'en parler à ta maman ?

- Vous avez déjà essayé de parler à un mur ? Eh bien, avec elle, c'est pareil. Personne ne me comprend. J'ai l'impression que tout le monde me déteste.

- Et ce garçon, Justin. Tu m'as bien dit qu'il te plaisait ? Alors, va lui parler. Tu risques quoi, après tout ?

- C'est le plus beau garçon du lycée ! (Elle lève le regard vers moi mais le rabaisse directement.)

- Jessy, pourquoi tu ne me regardes jamais dans les yeux ?

- Je... Hum... Quand je le fais à la maison, Kevin me frappe. Il dit que regarder un homme dans les yeux est une sorte d'irrespect.

- Jessy, moi je ne te veux aucun mal, d'accord ? Je suis là pour t'aider. (Je fronce les sourcils et regarde mes notes.) Depuis combien de temps te mutiles-tu ?

- Six mois.

- Depuis combien de temps habitez-vous avec ton beau-père ?

- Sept mois."

Je regarde la jeune fille. La cause de sa dépression, c'est sûrement son beau père.

"Jessy... Avant qu'il y ait ce Kevin, tout allait bien dans ta vie ?

- Oui. Enfin, quelques soucis avec ma mère, on se disputait souvent mais comme chaque personne se disputera avec sa mère.

- Jessy, il faut que je transmette ton dossier à une assistante social ainsi qu'à la police. Ton cadre de vie n'est pas bien pour toi. Ton beau-père te frappe et il n'a pas le droit.

- Mais, et ma mère ? (Elle lève le visage apeuré.)

- Jessy, si je ne fais rien, je risque d'avoir des problèmes pour non-aide à personne en danger.

- Mais non, s'il vous plaît. Il me tuera...

- Jessy, tu seras mise en structure et il aura interdiction de s'approcher de toi. Tu pourras voir ta maman, mais je ne peux pas te laisser dans ce foyer. Alors, tu veux bien qu'on appelle à deux ?"

Elle hoche doucement la tête. Je prends mon téléphone et appelle les personnes dont elle a besoin. Une fois cela fait, l'assistante social prend la jeune fille sous son aile ; elle reviendra me voir d'ici une semaine.

Je dépose ensuite le dossier de la jeune fille au bureau de Stacy.

"Niall a fini ?

- Oui, il est dans son bureau. Il t'attend pour prendre un verre au bar.

- Très bien, tu peux y aller. On va fermer.

- D'accord. Bonne soirée, Louis."

Nous nous faisons la bise puis elle s'en va. Je vais donc rejoindre mon ami dans son bureau.

"Salut, dis-je en m'asseyant sur le fauteuil des patients.

- Hey. Alors, la petite Jessy ?

- J'espère que tout ira mieux pour elle.

- Madame Eurtman s'est enfin décider à quitter son mari.

- Enfin ! Comme tu n'étais pas là la semaine dernière, je l'ai eu en rendez-vous et elle n'était vraiment pas bien."

****

Les gens parlent, les chaises et les tabourets en bois super désagréables grincent, les boules de billard tapent les unes sur les autres. Je déteste ce bar.

"Les gars, que puis-je vous servir ?

- Un whisky et un verre de tequila s'il te plait." demande mon ami.

Je regarde mes mails sur mon téléphone portable nerveusement : rien.

"Louis, tu te fais du mal. Tu n'auras plus de nouvelles de lui."

Je ne regarde pas mon ami et attrape le verre de whisky pur que le serveur vient de me servir pour le boire cul-sec. J'en demande un autre, puis un autre, puis encore un autre. Au fil des verres, je sens mes yeux commencer à brûler. Et c'est comme ça chaque soir depuis cinq mois. Mon ami m'aide à me lever de ma chaise et m'aide à rentrer chez moi.

"Allez mon Louis, il faut que tu décuves pour demain."

Je ne réponds pas et m'endors directement.

"On dit souvent qu'il faut régler ses problèmes avant de régler ceux des autres, mais comment pouvons-nous régler nos problèmes si les problèmes des autres nous aident a oublier nos problèmes ?"


Pour découvrir la suite, je vous invite a allez consulter mes œuvres et d'ajouter a votre bibliothèque le tome 2 merci beaucoup !

Love u

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 29, 2018 ⏰

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Patient 165998. (Larry Stylinson)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant