Chapitre 10

3.5K 136 10
                                    

Trois jours plus tard, je suis toujours punie, et c'est un calvaire. Eduardo fait tout pour m'allumer, et cela me rend dingue !! Alors qu'une nouvelle journée se termine, je porte une petite robe blanche et Eduardo une chemise et un short de bain, je range la chambre tranquillement, quand Eduardo entre. Il me regarde de haut en bas, rigole et repart. Je ne comprends pas ce qui lui arrive. Puis, d'un coup, il est derrière moi, je me retourne et il m'embrasse, comme un drogué ayant besoin de sa drogue à tout prix. Il arrache ma robe et je déchire sa chemise. Il me porte et m'assoit sur la commode, il m'observe et rit. Il m'embrasse à nouveau et me pousse sur le lit. 

Le lendemain, je me réveille avant Eduardo, je suis contente, il est revenu tout seul, et la punition n'a pas duré longtemps même si, honnêtement, je mérite une punition jusqu'à la fin de ma vie. Je me lève, enfile sa chemise et je prépare un bon petit-déjeuner et ignore les appels sur mon portable. Le petit-déjeuner est prêt, j'écoute alors les messages laissés par Roberto : 

- Bonjour Joy, j'ai l'immense regret de t'annoncer que Jade a été abattu hier soir par les forces de l'ordre. Rappelles-moi s'il te plaît. 

Je reste immobile quelques secondes, puis je réalise l'annonce. Je hurle et je jette mon téléphone par la fenêtre. Eduardo descend en courant et me voit effondrée sur le sol, pleurant toutes les larmes de mon corps. Il se précipite vers moi et me prend dans ses bras. Je hurle, pas Jade, pas ma seule et unique meilleure amie. 

- Jade est morte...Eduardo...J'ai ruiné sa vie...Je l'ai tué...JE L'AI TUE !!

Je me débats, mais il me tient et répond : 

- Joy, Joy. Ce n'est pas ta faute... Tu ne l'as pas tué, ne dis pas ça. 

Il me serre fort, très fort. Tout ce dont j'ai besoin. 

- Eduardo, je mérite de mourir. Je ruine la vie de tout le monde. Je dois quitter cette vie pourrie.

- Non mais ça va pas de dire ça !! Et moi ? Et ton père ? On serait quoi sans toi Joy ? Tu es toute ma vie merde !!! Tu le comprends ça ou pas ?  

Je le regarde, ébahie par ses paroles et lui demande :

- Je suis toute ta vie ? 

- Oui Joy. 

Il me serre toujours, comme si j'allais disparaitre si il me lâchait. Je me blottis contre lui et il s'assoit avec moi sur le canapé, il me pose une couverture dessus et je me sens en sécurité dans ses bras. Je m'endors. 

Je suis réveillée environ deux heures plus tard par la douce odeur de pâtes à la carbonara. Eduardo prépare à manger, je n'ai vraiment pas faim, mais le voir se donner tout ce mal pour me faire plaisir me donne envie de manger. Alors je m'installe à table et il me dit :

- Tu devrais rappeler mon père. 

- Oui, tu as raison. 

Je termine mon assiette et j'appelle Roberto : 

- Bonjour Roberto, j'ai eu votre message. 

- Toutes mes condoléances. Elle a refusé de dire où vous étiez et elle s'est enfuie de l'interrogatoire avec une arme, ils n'ont pas cherché et lui ont tiré dessus. Elle a fait preuve d'un grand courage, et tu peux être fière de ton amie. 

- Merci Roberto, bonne journée. 

Eduardo m'embrasse le front et je me remets à pleurer. 

- Ses pauvres parents, comment vont-ils faire sans elle ? Oh non. Elle n'aurait jamais dû nous protéger, dis-je. 

- Tu sais bien que ce n'est pas ta faute. Aller, viens, habilles-toi, on va se promener sur l'île, j'ai quelque chose à te montrer. 

Je m'habille et le suis, l'île est vraiment magnifique, les arbres bougent avec le vent, le soleil est doux malgré la saison, c'est le paradis. Les chants des oiseaux sont plus satisfaisants que la plus belle des musiques. Au bout de trente minutes de marche, nous arrivons devant un endroit où l'eau de mer se faufile entre les arbres et ressort par l'autre côté de l'île, comme un mini-fleuve. Eduardo me porte et saute dans l'eau. Je ris pour la première fois depuis ce matin. L'eau est froide, mais ce n'est pas désagréable. Après s'être baigné, nous nous couchons sur le sable légèrement chauffé par le soleil. Nous discutons de tout et n'importe quoi. Nous rentrons, goûtons et allons nous baigner dans la piscine avant d'aller manger. 

Le lendemain, lorsque je me réveille, Eduardo n'est pas là. Je descends et le trouve à la salle de sport, il tape dans un punching-ball et je vois bien que quelque chose cloche. Son visage est très fermé, il est en colère. Je m'approche, lui enlève ses gants et il pose sa tête sur mon épaule en soupirant. 

- Ma mère vient de sortir de prison. 

- Oh...Et... Tu n'es pas content ? 

- Non, cette femme est une terreur ambulante, elle détruit tout sur son passage. Il ne faut en aucun cas qu'elle nous trouve. Elle nous dénoncera sinon... Si elle arrive ici, il faut l'enfermer. 

- Waouhh. De toute façon, je t'aiderai, promis, elle ne nous dénoncera pas. 

Il me tend des gants et me défie de le battre. 

- Je ne veux pas te faire mal hein...dit-il

- Pff, essaye ! 

Nous nous battons donc, pendant longtemps, très longtemps même. Nous sommes à forces égales, donc c'est le premier qui fatiguera qui perdra le combat. Pendant trente minutes, nous nous battons, puis Eduardo commence à tanguer, je profite de sa faiblesse et le fait tomber par terre. Il rigole et j'ajoute : 

- Je ne perds jamais les bagarres. 

- Bats-toi contre ma mère, et tu perdras. 

Sa mère a vraiment l'air terrible, je m'assois à ses côtés et lui demande : 

- Qu'as fait ta mère pour que tu la détestes autant ? 

- Des choses horribles. 

Il se lève et plonge dans la piscine, évitant le sujet de sa mère. Je réessaye donc le lendemain, mais il évite une nouvelle fois. L'après-midi, nous allons visiter l'Etna, nous achetons à manger, prenons des cours de plongée et achetons des livres. Puis nous passons devant un magasin de télévisions et regardons les informations pendant quelques instants. La présentatrice dit : 

- En ce moment, un débat est en cours. En effet, Guila De Luca, la femme d'un grand mafieux napolitain, a été libérée de prison hier. Elle a été interviewé sur beaucoup de chaines et dit devoir régler des problèmes familiaux avec son mari et son fils. Eduardo De Luca et sa petite-amie, Joy Mancini, ont prit la fuite et restent introuvables. Les renseignements sont à l'écoute de Guila, elle serait liée à la mort de la mère de Joy, Nadia en 2005...

Je regarde Eduardo et comprends mieux pourquoi il l'a déteste, elle est manipulatrice et destructrice. Nous rentrons à la maison et je dis à Eduardo : 

- Maintenant dis-moi tout à propos de ta mère. 

- Non, je n'aime pas en parler. 

- J'appelle ton père alors, lui il me dira... 

- Non !! J'ai été un accident !! Voila tout !

- Quoi ? 

- Ma mère est tombée enceinte par accident en 2001, et elle était déjà recherchée. Lors de l'accouchement, elle a failli mourir, elle est allée à l'hôpital, elle a été arrêtée juste après ma naissance. Depuis, elle m'en veut plus que tout et veut me faire aller en prison. 

- Mais, tu n'y es pour rien. Je ne comprends pas pourquoi elle t'en veux !!

- Je ne cherche plus à comprendre. Durant un an, en 2005, elle s'est évadée et n'a pas été immédiatement retrouvée, mais ils l'ont eu quand même. 

J'embrasse délicatement Eduardo et le réconforte. Nous mangeons, regardons un film et allons dormir.  

MafiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant