Chapitre 3 :

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En ce lundi 6 Août, alors que j'étais à la cantine avec mes amis et que je mangeais tranquillement, tout le monde se tût et regarda la porte. Ne comprenant pas ce qui pouvait se passer de si intéressant que ça, je regardai également. Un garçon assez grand, les cheveux bruns-noirs ébouriffés et les yeux marrons entrait. Il portait un sweat-shirt bleu et un jean troué, et il était à couper le souffle. Magnifique. Sa démarche prouvait qu'il ne manquait pas de confiance en lui, et j'aurai parié qu'il savait exactement l'effet qu'il faisait à chaque fille présente dans cette pièce. Il ne regarda aucune des filles qui le mataient et continua à avancer, les lunettes de soleil sur le nez à l'intérieur d'une cantine, et dans un pays où le soleil n'était pas souvent là. A ce moment précis, je me disais intérieurement : "il est tellement beau, mais je suis sûre que c'est un connard de renommée mondiale", sauf qu'apparemment, je ne l'avais pas uniquement pensé, mais je l'avais dit à haute voix. Mes amis me regardèrent, outrés par ce peu de violence qui sortait de moi et rigolèrent. Hugo ne loupa pas l'occasion et me dit : 

- Tu sais que c'est mon voisin de chambre ?! En réalité, il est super sympa et cool ! Je lui parlerai de toi, promis !! 

- Quoi ? Non !! Hors de question ! Si tu fais ça, je te tue et ne te parle plus !

- Je rigole ! Tu ne parles déjà pas beaucoup alors ne t'inquiète pas !! 

Je ne répondis pas, et ignorai sa petite provocation. Quelques heures plus tard, alors que je marchais en direction de ma chambre,  je croisai une Italienne aux longs cheveux châtains et aux yeux d'un bleu hypnotisant, qui me regarda bizarrement de haut en bas et qui rigola, mais maintenant, je m'en fichais, les pensées des gens me passaient au dessus de la tête. Juste après cette Italienne vulgaire mais magnifique, passèrent un groupe d'Espagnoles, toutes autant maquillées que dix personnes, qui me relookèrent méchamment. Je me demandais bien ce qu'il pouvait se passer avec moi. 

Le soir, au repas, Hugo arriva, tout joyeux et me dit :

- J'ai parlé à Eduardo !! Donc, je lui ai dit que tu aimerais l'avoir dans ton lit avant la fin du séjour et pleins d'autres choses pas très catholiques ! Et...Il veut te rencontrer !!!

- Pardon ?? Non mais Hugo, c'est pas possible, tu es un gamin ! Je vais devoir aller lui dire que ce n'est pas vrai. 

- Ah, c'était faux ?

Non mais quel boulet. Je ne voulais absolument pas lui parler, ce garçon ne m'intéressait pas du tout !! Je pris donc la cruche d'eau et la renversai sur la tête d'Hugo, pour ma propre vengeance et celle de Jade. J'étais terriblement énervée et je n'avais qu'une seule envie : rentrer dans ma chambre. Sauf qu'en me retournant, je heurtais ce cher Eduardo et lui renversai le restant de la cruche dessus. La honte...

- Oh ! Je suis désolée !! Oh non, je m'en veux tellement. Ton sweat est plein d'eau !! Oh merde. I mean, I am so sorry ! I'm so embarassed ! Your sweat-shirt is dead !!

- Don't worry ! Don't worry ! Ne t'inquiète pas ! Ne t'inquiètes pas !

- I come with you in toilets, come on. Je viens avec toi au toilettes, viens. 

Il me suivit sans dire un mot et j'entrais avec lui dans les toilettes, sans lui dire mon nom, pour éviter plus de honte. Mais il en avait décidé autrement :

- What's your name ? Quel est ton nom ?

- Joy... But, I don't want you in my bed ! I am not in love for you ! You are beautiful but no thank's. Mais, je ne te veux pas dans mon lit ! Je ne suis pas amoureuse de toi ! Tu es beau mais non merci !

- Ahh you are Joy ! I love your name !! And, don't worry, I knew it wasn't true ! Ahh tu es Joy ! J'adore ton nom !! Et ne t'inquiètes pas, je savais que ce n'était pas vrai !

Je me mis à sécher son sweat-shirt avec un pauvre sèche cheveux qui traînait, puis une fois fini, je lui dis :

- I am really sorry, I am so so stupid. Je suis vraiment désolée, je suis trop trop stupide !

Il ria et je fus hypnotisée par son sourire, chaque partie de son visage qui s'étirait lorsqu'il riait le rendait irrésistible. De près, il était encore plus beau que de loin. Il avait un visage parfait, sans imperfections, mais je retombais immédiatement de mon nuage et me disais qu'il devait avoir une copine et qu'en plus, il ne voudrait jamais d'une fille aussi moche que moi.  Avant qu'il ne parte, je ne pus m'empêcher de lui demander :

- Where do you live ? I mean in Italy ? Où habites-tu ? Je veux dire, en Italie ?

- Napoli. You ? Naples, toi ? 

- Marseille. 

Je lui dis au revoir, soupirai et me laissai tomber contre le mur, je posais ma tête dans mes genoux, et je me rendais compte à quel point je pouvais être stupide. 

Le lendemain, il y avait une énorme fête le soir même, et j'avais terriblement envie d'y être pour danser et tout évacuer. Je passais ma journée avec Jade, et plus le temps avançait, plus je me sentais bien avec elle. Malheureusement, je ne savais pas que cette soirée allait être la pire de tout les temps pour Jade et pour moi. 

Le midi, Eduardo me salua et me parla comme si l'on se connaissait depuis toujours, et cela me déplut légèrement, car il marchait et agissait comme un connard, alors qu'au fond, j'étais sûre qu'il était très gentil. Il demanda à prendre une photo avec moi et me proposa de manger avec lui, ce que j'acceptai volontiers. Je voulais absolument me faire pardonner pour l'eau, alors je mettais ma solitude de côté et j'y allais en souriant. Mais ma joie et ma bonne humeur retombèrent aussitôt quand je vis que j'étais donc forcée de manger avec les Espagnoles et les Italiennes qui m'avaient si mal regardé. Jade vit mon désespoir et s'installa à côté de moi. L'Italienne de toute à l'heure me regarda et me dit :

- Hello, my name is Chiara. I am 17 years old. You ? Salut, mon nom est Chiara. J'ai 17 ans. Et toi ? 

- Joy, 16 years old. Nice to meet you Chiara.  Joy, 16 ans. Enchantée de te rencontrer Chiara. 

Cette fille était très très belle, elle ne souriait jamais en montrant ses dents, probablement pour éviter d'étirer ses joues et de ressembler à un hamster. Certes, sans maquillage elle ne devait pas être si jolie, mais je devais admettre que le maquillage lui allait à ravir. Ses cheveux étaient coiffés à ravir, il n'y avait pas un cheveux plus haut que l'autre, et lorsque je pensais à mon teint qui rougissait vite, à mes cheveux courts mal coiffés, à mes mains d'hommes, j'avais clairement envie de sortir de cette table en courant tellement j'avais honte de moi. Puis, je vis sa proximité avec Eduardo, je devinais qu'elle souhaitait être bien plus qu'amie avec lui. Je voyais bien qu'elle me détestait. Elle me sourit faussement et dit à ses copines en Italien :

- Cette salope risque de me piquer Eduardo, je le sens. A éliminer ce soir !

Je souris intérieurement, je n'avais pas l'âge pour des gamineries comme ça, juste pour un garçon. A ce moment précis, j'étais bien contente de n'avoir rien dit à personne à propos de mon Italien parfait. Cette cachotterie serait bien utile. Eduardo m'interrompit dans mes pensées :

- Do you have Instagram ? Tu as instagram ? 

- Yes, here, take my phone. Oui, tiens, prends mon téléphone. 

Je lui tendis mon téléphone et il s'exclama :

- Waouhh. 3000 followers ! 

En effet, j'avais 3000 abonnés alors que j'étais seule et sans amis à l'école, mais c'était principalement des anciens amis italiens qui me suivaient. Je trouvai que les réseaux sociaux de nos jours étaient cruels et sans pitié, j'en étais la preuve vivante. Personne ne m'aimait au lycée, mais ces moutons me suivaient sur Instagram alors que je ne mettais rien sur mon compte, et que les seules personnes avec qui je parlais étaient mes amis Italiens que je ne reverrai plus jamais. 

L'après-midi passa rapidement, et le soir, j'enfilai une robe rouge moulante, très courte et mes converses. Je me maquillai légèrement, ébouriffais mes cheveux pour paraître rebelle, et je partais pour la soirée qui promettait d'être tourbillonnante. 

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