16 mai 2011

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16 mai 2011

On peut faire des rencontres étonnantes dans des lieux originaux. Sous un abribus un jour de pluie, dans la salle d’attente d’un aéroport lors d’un vol retardé, dans un restaurant pendant d’un dîner ennuyeux, près de la machine à café après un rendez-vous important ou tout simplement devant sa boite aux lettres.

Les gens sont tous étonnants si l’on se donne la peine de regarder vraiment. Chacun a leurs particularités, des petits riens qui font qu’ils sont eux. Parfois, j’observe cette vie survoltée qui m’entoure et les personnes qui se croisent sans réellement se voir. J’essaie d’imaginer quelles peuvent être leurs pensées, leurs rêves, leurs vies. Cette jeune femme qui court, craint-elle de manquer un rendez-vous amoureux ou est-elle en retard pour assister au match de base-ball de son fils ? Ce vieil homme qui regarde avec attention autour de lui, cherche-t-il quelqu’un ou est-il perdu ?

Souvent lorsque je vois quelqu’un qui manque de patience, qui s’énerve vite lorsque les choses ne vont pas comme il le voudrait, je souris car je me vois moi-même. Car en somme, nous sommes tous plus ou moins des miroirs, notre image se reflète souvent à travers d’autres personnes.

J’aime évoluer dans des mondes radicalement différents. Lorsque je suis chez moi, dans la serre tropicale du toit ou tout simplement dans l’immeuble, c’est calme et reposant. On y trouve une douceur de vivre qui s’efface dès que l’on franchit la porte d’entrée. A peine un mètre devant la porte et c’est un autre monde.

Jeudi dernier, j’ai croisé l’un des habitants de l’immeuble près des boîtes aux lettres. Il rentrait juste et je l’ai vu se ruer à l’intérieur en vociférant. Mais il n’avait pas fait deux enjambées qu’il était tout sourire et calmé. Je suis restée médusée face à un tel changement radical. Il m’a saluée en passant à côté de moi et j’ai croisé le regard du portier qui se tenait de l’autre côté du hall. Il a eu un léger sourire qui semblait dire que c’était normal, habituel.

Je suis remontée dans mon appartement pensive, me demandant si j’étais ainsi, si mon comportement changeait de cette manière en fonction des lieux où je me trouvais. J’ai décroché le téléphone et ai demandé à l’une de mes amies si elle avait une heure à tuer. Toujours partante pour faire quelque chose, elle était disponible et nous nous sommes donné rendez-vous à l’entrée du parc qui se trouve à deux blocs de mon immeuble pour courir.

Un survêtement, des chaussures de jogging, une petite bouteille d’eau et mes clefs et je suis partie d’un bon pas.

Ces petites séances de jogging sont toujours conviviales et le meilleur moyen de discuter avec ses amies. D’emblée, j’ai mis le sujet à l’ordre du jour et lui ai demandé si mon comportement variait en fonction des gens ou des lieux. Ce à quoi elle m’a répondu en riant que j’étais une spécialiste en la matière du volte-face comportemental !

Je sais donc à quoi m’en tenir désormais et gare à celui ou celle qui me croisera au mauvais moment !

Des mots, une vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant