2 mai 2012

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2 mai 2012

Beaucoup de temps a passé depuis la dernière fois que je suis venue écrire ici. Peut être trop de temps. Je trouvais qu’il était difficile de venir écrire régulièrement. Pas assez de temps dans mon emploi du temps surchargé. Pas l’envie. Et je pensais pas le besoin. Hors, il se trouve que c’est tout le contraire. Le temps, je pourrai le trouver un soir ou lorsque j’attends en salle d’embarquement à l’aéroport ou encore quelques minutes grappillées lors de vacances. Le besoin, il est là.  Besoin de se vider la tête, besoin de relativiser, besoin de d’exister.

J’existe bien-sûr. Mais chez moi, au bureau, dans ma vie quotidienne. Ici, c’est une autre vie, une vie qui n’existe pas réellement, une vie éphémère, une vie d’illusion, une vie sur le web. Alors, je reviens aussi doucement que je me suis éclipsée.

Que dire après tout ce temps ? Raconter mes journées ? Mes dossiers ? Non, je ne peux pas, je suis tenue par le secret professionnel. Ceci dit, le professionnel commence parfois à devenir pesant. Les disputes et prises de bec incessantes au bureau m’électrisent d’un côté mais m’usent d’un autre. La dernière en date était pour un dossier mal rangé et une réunion mal organisée. Sauf que ce n’est pas mon job. Je n’archive pas. Je n’organise pas. Moi, je gère la mauvaise humeur de mon boss. Une mauvaise humeur qui va en s’empirant ces jours-ci. Il va falloir lui trouver une occupation très rapidement ou il va me rendre les secrétaires et chefs de service complètement hystériques. Tout le monde est déjà à cran. Pourquoi en est-on arrivés là ? Et comment ? Je ne sais pas. Ce que je sais, c’est que les portes claquent. Les cris fusent ainsi que les menaces de licenciement. Les secrétaires s’éclipsent régulièrement aux toilettes pour revenir les yeux rouges.

L’explication, je ne l’ai pas. Ce qui s’est passé, je ne sais pas encore. J’étais à l’étranger depuis plusieurs semaines pour conclure un contrat et voilà qu’en rentrant, j’ai l’impression d’être dans un champs de mines. Chacun marche sur des oeufs. Il y a une bombe à retardement dans la société et visiblement, tout le monde en est conscient, elle est prête à exploser. Cette bombe, c’est mon boss. Une grenade sans goupille, une bombe avec minuteur enclenché. Choisissez l’image que vous voulez mais le résultat est le même. Il va exploser mais personne ne sait quand.

Impossible de lui faire aligner deux mots d’affilé, sa conversation et ses ordres sont presque uniquement des monosyllabes. Personne n’ose plus entrer dans sa tanière. Moi, je n’y fais même plus attention. Je rentre, je pose un dossier avec des commentaires ou liste de choses à faire sur un post-it puis je prends ce dont j’ai besoin sans même m’occuper de lui et je sors.  Mais deux longues semaines de ce régime commence à user les nerfs. Ceci dit, je ne lâcherai pas mon morceau, il ira ronger un autre os que moi.

En attendant, ces quelques lignes m’ont permis de pouvoir voir la situation sous un autre angle et d’y mettre un peu d’humour. C’est imparable pour détendre ma tension nerveuse.

Des mots, une vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant