26 novembre 2010

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26 novembre 2010

Et voilà, avec le temps qu’il fait ces derniers jours, il a fallu que je tombe moi aussi dans les griffes des microbes hargneux !

Hier, j’avais, semble-t-il, une tête de cadavre ambulant, ce matin, en guise de réveil matin, entre deux éternuements, j’ai reçu un coup de fil du boss qui m’a annoncé que j’étais virée si je venais travailler dans cet état aujourd’hui !

Donc, aujourd’hui, je traîne comme une âme en peine dans mon appartement, en regardant les premiers flocons tomber dehors.

C’est toujours un spectacle apaisant. Les flocons qui tombent délicatement, sans hâte. J’ai lu une fois, je ne sais plus où, que c’était des morceaux de nuages qui tombaient. Aujourd’hui, quand je les regarde, je me dis qu’effectivement, on dirait des bouts de nuages. Délicats, fragiles, froids, durs, légers … Des morceaux de vie suspendus entre ciel et terre.

Le temps ne défile pas, le silence de l’appartement n’est brisé que par le tic-tac monotone et imperturbable de l’horloge du salon. Même Eros ne se montre pas. Tout semble en suspens. Je suis là, un peu en dehors du temps et de la vie à l’extérieur, mon appartement ressemble à une bulle que la vie n’atteint pas aujourd’hui. C’est une sensation très déstabilisante !

Juste le temps d’un moment, je suis restée à regarder les flocons tomber, à regarder la ruche qui s’active sous mes fenêtres sans qu’aucun mouvement, aucun bruit ne vienne perturber le silence. J’écris ici tout en levant la tête régulièrement pour regarder dehors. Je ne suis décidément pas faite pour être malade.

Mon boss m’ayant interdit hier soir d’emmener des dossiers à la maison, je n’ai même pas de quoi m’occuper. Mon amant n’est bien évidemment pas dans les parages lorsqu’on le souhaite ! Bon, soyons honnête, je n’ai rien de sexy ou de glamour aujourd’hui dans mon vieux survêtement, mes grosses chaussettes de laine et mon nez rouge. Je ne fais pas un pas sans ma boîte de mouchoirs. Elle se vide progressivement sans que cela me soulage vraiment.

Puisque j’ai le temps, je vais parler ici d’un sujet qui me dérange quelque peu : le repas annuel au restaurant avec mon père pour Noël. Ma soeur va une fois de plus trouver le moyen de se désister et moi, je vais une fois de plus me retrouver coincée.

Tous les ans, c’est la même histoire. Toujours le même restaurant, toujours la même table, toujours les mêmes histoires ressassées. La seule donnée qui change chaque année est la pin-up qui est suspendue au bras de mon père à ce moment là. Et chaque année, j’ai l’impression qu’elle est plus jeune !

Quoi qu’il en soit, chaque année ce sont les mêmes reproches, les mêmes critiques, les mêmes rengaines. Pour assister à ce repas annuel tous les ans, je suppose que je dois être un peu masochiste.

L’année dernière, le repas a été agrémenté par un échange discret avec l’un des serveurs. Quelques clins d’oeil, un ou deux sourires et j’ai pu faire sa connaissance de façon très directe dans la petite pièce qui jouxtait les toilettes du restaurant. Je dois avouer que juste par ce détail, le repas a été très réussi !

Rapide mais long en même temps, j’ai été ravie de porter cette petite jupe assymétrique courte. Je pense que le serveur l’a appréciée lui aussi ! Je revois la scène avec un sourire, il ne devait pas imaginer ce qu’il allait vivre ce jour là lorsqu’il a pris son service ! Le pourboire a été payé en nature et très généreusement !

Cette année, très paradoxalement, j’espère qu’il ne sera pas là. Je n’aime pas les histoires qui se répètent, les impressions de « déjà vu ». J’aime vivre de nouvelles sensations, de nouvelles choses.

Vivre l’inconnu de façon intense, quel meilleur moyen pour pouvoir profiter de la vie ? Chaque moment est unique. J’essaie d’en capter et d’en vivre le maximum.

C’est ma philosophie : Vis tant que tu es en vie, après, tu ne pourras plus !

Des mots, une vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant