|6| Armand

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Comme chaque endroit, il y a des règles à suivre, même le Royaume des Morts n'échappe pas à cette règle...

Je m'adossais à un mur, j'avais couru pendant dix minutes à travers les petits immeubles à moitié détruit, j'étais épuisé. Devant moi, à cent mètres, entre deux immeubles, des Sans Pupilles marchaient lentement, ils étaient inquiets, choqués et perdus. Peu à peu, des personnes venaient se joindre à moi, ils m'ont expliqué que je devais avoir un habitat, une maison, et étant donné que les places se faisaient chères, je devais essayer de parlementer pour en trouver une. Alors je marchais, marchais, vers je ne sais où. Quand soudain, un mort me tira le bras. Je me retournai et essayais de me dégager de l'emprise du mort en le repoussant :

- Mais qu'est-ce que...

- Clyde...

Alors je m'autorisais à le regarder et, je fus stupéfait de ma découverte : je reconnus ce visage. Celui de toujours... Celui que je n'avais pas vu depuis 4 ans. Il fallait que je le retrouve à l'autre bout du monde, il fallait mourir pour le revoir. Moi qui ne l'avait pas crus à propos de l'existence de ce monde, je devais bien admettre qu'il avait raison. Les mots ne suffisaient plus, alors nous nous embrassions chaleureusement. Au bout d'un moment qui me parut durer qu'un instant, nous nous dégageons l'un de l'autre et pûmes-nous regarder :

- Ça, par exemple ! Si on m'avait dit un jour que tu avais raison, je ne l'aurais pas crû ! Ravi de te revoir, Armand !

- Et moi donc, Clyde !

Je remarquais alors que son visage était sale, rempli de terres et de pourritures. Mais une chose me choquait le plus, c'était ses pupilles, il n'en avait pas, comme le reste des gens ici à l'exception de Malronge et de Clirk mon frère. En tout cas pour Armand, il était très heureux de me revoir, lui qui je le rappelle s'était suicidé 4 ans auparavant dans l'espoir de découvrir ce monde.

- Allez, ne reste pas ici, me dit-il, rentre, ce n'est pas luxueux, mais c'est tout ce que je peux te proposer...

Il me regarda un moment et ajouta :

- Qu'est-ce que je suis content de te revoir !

- Moi aussi Armand !

Je m'empressais alors de l'accompagner chez lui pour m'expliquer toutes les questions sans réponses qui trottaient encore dans ma tête.

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