Rien n'est plus beau que le rouge, cette couleur pétante, synomyme d'amour mais aussi de sang. Pour Agathe l'amour n'existait pas, alors il ne lui restait que le sang. Et Dieu sait combien elle détestait la couleur de ce liquide rouge, Agathe.
{Magn...
Un délicat coup de pinceau armait sa frêle main. Elle donnait des coups ici et là, sur la toile vierge quelques minutes auparavant. De ses yeux bleus si perçants elle regarda sa palette de peinture posée à sa proximité. Son visage trahissait ses pensées ; elle hésitait. Son regard joua entre deux teintes colorées.
Pour elle, les couleurs n'étaient pas simplement des nuances plus ou moins vives, c'était des êtres à part entière. Chacune d'elle racontait sa propre histoire. Un récit digne de la plus belle poésie. C'était une partie de la vie. Chaque couleur possédait sa qualité et son défaut, son pouvoir et sa malédiction, ses amis et ses ennemis. Chaque être était une couleur et inversement chaque couleur était un être.
N'était-ce pas ainsi que le monde voyait la vie ? Apparement non. Mais pas pour elle, pas Agathe. Cette jeune peintre voyait la vie en couleur, que ce soit en noir, bleu, jaune, rose, vert, orange. Elle observait le monde cruel et dangereux en couleur. Elle les aimait toutes, plus particulièrement le bleu. Le bleu indigo. Cette société qu'elle jugeait comme merdique lui paraissait moins dure vue en bleu. Pourquoi ? Nul ne le savait.
Décidée, elle avait donc trempé son pinceau dans la belle peinture à la teinte des fonds marins. Lentement, avec une précision digne d'une peintre reconnue, elle commença à appliquer cette substance qu'elle aimait tant sur la toile.
Elle peignait avec les mains, bien sur, mais surtout avec son cœur et son âme. Elle laissait dans chaque tableau une petite partie d'elle même, bien cachée, dissimulée aux yeux de tous. Ce besoin, semblable à celui d'un chanteur, d'un écrivain ou de tellement d'autres, se faisait seul, elle ne décidait rien. Elle peignait juste.
Enfin, elle leva son très cher ami, le pinceau, et regarda son travail avec un regard indéchiffrable. Plusieurs longues secondes s'écoulèrent alors qu'elle restait immobile, comme figée. Puis, les comissures de ses lèvres s'étirèrent pour former un joli sourire dont elle seule avait le secret.
D'une vitesse égale à celle de la lumière elle se leva et dans un geste lent, presque ralenti, elle posa ses lèvres contre la toile colorée. Dans un deuzième mouvement, tout aussi naturel, elle les décolla, presqu'à contrecœur. Sur son visage, apparut un étrange sourire bleu qu'elle comptait bien garder. Parce que tout était plus beau avec un sourire, et encore plus avec un sourire coloré.
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
(Oui bon ici c'est de l'aquarelle, mais faites comme si c'était de la peinture)
***
Voici le début d'une nouvelle œuvre, une nouvelle poétique. Je vais essayer de poster le plus vite possible mais je ne vous promet rien ^^" En espérant que ce début vous plaise ;) Thelectricefolle
