Rien n'est plus beau que le rouge, cette couleur pétante, synomyme d'amour mais aussi de sang. Pour Agathe l'amour n'existait pas, alors il ne lui restait que le sang. Et Dieu sait combien elle détestait la couleur de ce liquide rouge, Agathe.
{Magn...
Elle baignait dans les pleurs, Agathe. Les larmes coulaient sur ses belles joues rougies. Elle devait peindre, absolument. Elle en avait besoin. Au fin fond d'elle même bouillonnait un étrange désir de prendre son pinceau et de se lâcher. Mais, elle avait déjà peint dans cette horrible journée, et jamais, ô grand jamais elle ne pouvait peindre deux fois entre le levé et le couché du soleil.
C'était une drôle de fille, Agathe, avec des principes bien éguisés. Peut être était-elle un peu trop perfectionniste ? Oui, sûrement. Elle était tiraillée notre belle artiste, entre désir et principes. On lisait sur son visage, habituellement si rayonnant, le doute et l'hésitation qui la consumaient. Elle menait un vrai combat intérieur.
Le dénouement n'était jamais très loin, n'est-ce pas ? La jeune femme se leva à une vitesse égale a celle d'un coup de vent et courut jusqu'à son atelier. Ce jour ci, elle ne se concentra pas sur sa respiration pour tout oublier, puisqu'au contraire, elle voulait se souvenir de tout et peindre son passé doux amer. Elle voulait seulement laisser, non pas son cœur peindre, mais son âme vidée, cette fois-ci.
Avec un air hagard elle fixa le tableau fait un peu plus tôt dans la journée et dans un instant de colère elle donna un violent coup de pied dedans. Puis, se sont ses mains qui multiplièrent ses coups. Elle avait mal, Agathe, mais la souffrance l'aidait à se souvenir. Elle se souvint de tout ce qu'ils lui ont fait, de tout ce qu'elle avait sûbit.
Ses beaux yeux ses posèrent sur la toile jaune gisant au sol, désormais bien abîmée, et elle éclata en sanglots. Elle hoquetait, pleurait, reniflait. Elle avait détruit un de ses tableaux. Les remords l'envahirent comme un mauvais poison, la culpabilité lui sera le ventre. Agathe, notre belle Agathe avait achevé une de ses toiles, mais pas au sens propre, non. Elle n'était qu'une folle brisant ses propres peintures avec le seul prétexte que son cœur est brisé, pensait-elle anéantie.
Après tant d'émotions de passage la rage s'installa en elle, une rage intense et sans limite. Elle prit une nouvelle toile, un pinceau et sa palette encore pleine de peinture de ses mains tremblantes, et elle se mit à peindre comme elle n'avait jamais peint de sa vie. Ses gestes étaient secs, trop secs pour être vraiment controlés.
Ses yeux étaient écarquillés, ses lèvres se pinçaient, signe qu'elle était concentrée, ses mains tremblaient énormément, mais elle n'y prêtait pas attention. Elle était partie, Agathe, dans son monde, peut être ? Loin de cet endroit qu'elle considérait comme affreux, qu'elle détestait, qu'elle méprisait. Elle oubliait tout, enfin pas totalement. Elle peignait juste.
D'un coup, elle se redit compte qu'elle n'avait même pas prêté attention à la couleur qu'elle avait prise. Une honte pour elle, qui les considérait comme des êtres à part entière. Elle inspira longuement et observa son pinceau, dans l'espoir que ce ne soit pas une certaine couleur.
Son outil était macculé d'une substance verte. Verte pomme. Elle soupira de soulagement, Agathe, ce n'était pas cette fameuse teinte. Mais elle trouva que le vert pompe était une très jolie nuance de vert. Et étrangement regarder son pinceau coloré appaisait notre peintre. Elle se concentra sur sa respiration pendant quelques instants et retourna à son travail par la suite.
Son âme peignait, en vert pomme, couleur qui rassurait notre protagoniste. Une fois son travail - plutôt celui de son cœur - fut terminé elle le regarda pendant un certain laps de temps, et elle colla son front à son œuvre, comme si ses épaules n'avaient plus la force de porter sa tête. Elle resta comme ceci un bon moment, seule son souffle rapide permettait de savoir qu'elle ne dormait pas.
Enfin, elle se décolla de la peinture et partie, sans un regard, le front couvert d'une jolie couleur verte, synonyme d'espoir. Parce que oui, Agathe espérait toujours, même quand son cœur était en miettes elle savait que la flamme se rallumerait un jour ou l'autre. Il fallait seulement que quelqu'un est le courage de le faire.
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(Toujours de l'aquarelle, mais je trouvais que l'image représentait bien ce que je voulais ^^)
*** Voici donc le 3ème chapitre, déjà, j'espère qu'il vous plaît ! La suite arrive bientôt normalement ^^
Et au fait, merciiiiiii beaucoup pour tous vos commentaires sur le début de cette nouvelle !!! Ça me fait super plaisir ❤
