Rouge Sang

Vert Émeraude

Le dos droit, en équilibre sur son pied droit un peu vacillant Agathe avait les yeux clos. Son cœur cognait à une allure folle contre sa cage thoracique déjà bien amochée. Il battait parce que la jeune peintre était envahie par la peur, une peur étrangement glaciale qui gagnait petit à petit chaque parcelle de son corps. Aucun paramètre ne pouvait justifier la présence de cette frayeur soudaine.

Elle se tenait dans cette position pour essayer de se calmer et donc, si son corps le permettait, peindre. Elle ne voyait que du noir profondémment sombre derrière ses paupières. Et c'était ce noir qui la faisait trembler, il ne contenait aucune joie, pas même un soupçon, juste les ténèbres.

Agathe pensa alors au bonheur, enfin plutôt aux formes qu'il prenait pour elle, et des multitudes de pensées se mirent à fuser dans son esprits. Une en particulier eu le droit à sa plus grande attention, un sapin, cet arbre que l'on coupe pour cette fête devenue si commerciale. Après tout, il symbolisait la destruction pour cette espèce immonde qu'on nomme l'humain. Du moins, c'était ce que pensait notre belle jeune femme. La plupart du temps Agathe pensait juste, si on peut vraiment dire que telle chose est juste et une autre fausse bien entendu.

Oui, pour la peintre le sapin représente le bonheur, même si elle pense qu'il signifie aussi la destruction. Vous ne comprenez pas, n'est ce pas ? C'est très simple, les sapins sont coupés pour décorer des maisons, amuser des enfants, donc par conséquent créer le bonheur. Comme quoi la joie se trouve partout si elle peut être provoquée par une triste destruction. Agathe avait conscience de tout cela et savoir que tu des gens pouvait être heureux avec un simple sapin la rendait heureuse également. Et oui, le bonheur des autres provoquait la joie chez elle. Cela consistait sûrement une autre raison pour laquelle les gens ne cherchaient pas à l'approcher. En dépit du fait qu'il est doté de la parole l'humain n'est pas très intelligent, et ça on le découvre tous un jour ou l'autre.

Agathe, qui était toujours dans son étrange position, posa son pied au sol dans un vif mouvement et se dirigea à la hâte vers son placard abritant ses précieuses peintures. Elle en sortit une, l'admira quelques secondes - enfin si c'est bien de l'admiration qu'elle lui porte - puis la reposa à sa place. Elle fit ce manège avec plusieurs teintes jusqu'à trouver la bonne ; un vert émeraude qu'elle aimait tout particulièrement.

Ceci fait elle prit à la volé son pinceau touffu, un pot en verre qu'elle remplit d'eau et s'installa sur son tabouret attitré. Elle commença à peindre et avec sa grâce innée on aurait très bien pu immortaliser le moment pour en faire en magnifique cliché. Mais, malheureusement - et au grand bonheur de la jeune fille - elle était seule. Et personne ne viendrai jamais dans son atelier qui, lui aurai bien voulu un peu de visite. Agathe refusait catégoriquement d'emmener qui que ce soit dans son lieu privilégié, peut être parce qu'elle ne faisait assez confiance en quelqu'un pour l'inviter, ou juste qu'elle n'avait personne a amener. Elle ne se plaignait jamais de la solitude, Agathe, elle vivait avec.

Une fois son sublime tableau terminé elle ne le fixa pas pendant un long laps de, ni pendant un court d'ailleurs, elle ne l'embrassa pas non plus. Et encore moins elle l'enroula de ses longs bras. Elle se leva juste, et sans un regard pour sa toile, qui pourtant en méritait, elle se dirigea d'un pas décidé vers la porte décorée de taches de peinture. Elle l' ouvrit de ses délicats doigts avec une seule chose en tête ; trouver un sapin comme celui qu'elle a peint en ce mois de septembre.

(c'est encore de l'aquarelle, mais regardez moi ce beau dessin !)

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Voilà pour ce chapitre qui comme le précédent a un peu tardé, j'en suis désolée.
J'espère qu'il vous plaît quand même ^^
Il_lu-s_ion ❤️