Seule, recroquevillée en position fœtale sur le parquet de son atelier, Agathe pleurait. Les cheveux en bataille, les yeux bouffis, les joues rouges et humides, les cernes sombres, elle laissait les larmes dévaler son corps. Ses barrières avaient sautées, elle pouvait évacuer, notre belle Agathe.
Les yeux grand ouverts, elle contemplait les grosses gouttes salées s'écrouler sur le bois aux défauts multiples. Sa tête lui faisait atrocement mal, sa gorge la piquait. Seule sa respiration rapide, marquée par de violents hoquets, trahissait le fait qu'elle ne dormait pas. Elle ne faisait que pleurer. Son front était perlé de nombreuses gouttes de sueur, qui ne semblait pas pour autant la déranger.
Elle pleurait de rage, de désespoir, de colère, de déception, de chagrin. Ses sentiments étaient mêlés, emmêlés même, dans un nœud de pensées plus noires les unes que les autres. Son cœur tapait contre ses côtes si fort qu'elle en pleurait aussi pour cela. La douleur, la souffrance, la consumait petit à petit, lentement, comme pour la torturer. Ses beaux yeux gris ne reflétaient plus la joie intense qui les habitait auparavant, seulement la rage et la haine y brillaient désormais.
Doucement, comme si elle portait toute la misère du monde sur ses frêles épaules, elle se mit sur ses pieds plus tremblants que jamais. Elle était secouée de sanglots, si désespérés qu'ils en feraient frémir n'importe qui. Sa peine était visible ce jour là plus que jamais. Dans une vaine tentative elle attrapa son pinceau, avant de le reposer aussitôt, comme s'il était aussi chaud que de la lave.
Le cœur n'y était pas, mais elle voulait peindre, pas par obligation, non, juste parce que pour une fois sa tête avait prit les commandes et souhaitait utiliser ce pinceau et cette peinture. Celle ci qui était d'ailleurs très représentative du brouillon qui créé dans le cerveau de notre protagoniste ; du noir. Du noir terriblement foncé pour paraitre réellement réalisable. Non, il était plus sombre que cela, il était obscur. C'était un noir pronfondément obscur. Il faisait presque peur à Agathe. Mais elle prit son courage a deux mains et commença à peindre.
Elle n'avais jamais appliqué la couleur aussi timidement, comme si elle avait peur de peindre. Elle était vraiment sur ses réserves, et cela ne lui apportait rien, bien au contraire. Ses coups de pinceau n'étaient pas du tout assurés, à vrai dire, sa main tremblait. Une douleur étrange, mais surtout intense, lui compressait si vilainement la poitrine qu'elle avait du mal à respirer normalement.
Et puis, au fur et à mesure, ses gestes se faisaient du plus en plus sur d'eux, son corps avait reprit de sa vitalité. Ses iris, aupparant passées de grises à noires avaient retrouvées leur éclat habituel. Son pinceau peignait comme à chaque fois désormais, elle était partie dans son monde. Cela dit, il devait certainement être plus sombre qu'à l'accoutumé puisque ses traits se crispèrent involontairement.
Elle resta là, à peindre, aussi pendant plusieurs heures, refaisait son tableau maintes et maintes fois. Elle lui trouvait à chaque fois un nouveau défaut, différent des précédents. Mais, jamais elle ne s'arrêtait. Elle voulait finir sa toile, coûte que coûte. Et elle allait y arriver, pour la simple et bonne raison que la détermination était omniprésente.
(Encore de l'aquarelle, mais ce dessin correspond tellement ♡•♡)
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Et hop un nouveau chapitre !
J'espère qu'il vous a plu, personnellement, j'ai adoré l'écrire ^^Thelectricefolle ♡
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Rouge Sang
Short StoryRien n'est plus beau que le rouge, cette couleur pétante, synomyme d'amour mais aussi de sang. Pour Agathe l'amour n'existait pas, alors il ne lui restait que le sang. Et Dieu sait combien elle détestait la couleur de ce liquide rouge, Agathe. {Magn...