Agathe n'était ni en colère, ni triste ou joyeuse, elle n'avait pas non plus peur, elle ne souffrait pas. A vrai dire elle ne ressentait aucune émotion, juste un vide immense et glacial qui envahissait la moindre cellule de son corps. Son muscle vital battait si lentement qu'en temps normal cela aurait dû lui faire peur. Mais la peintre était dans une bulle de néant sombre et sans une once de vie.
De ses yeux gris reflétant cet étrange atmosphère qui régnait autour d'elle elle regarda son placard possédant toutes ses peintures. Elle connaissait le nombre exact de tubes, le nom de chaque couleur, et quel tableau elle avait peint avec. La jeune femme savait aussi que son rangement comportait douze couleurs. Enfin onze puisqu'une n'est plus sortit de ce placard depuis qu'elle avait peint un seul et unique tableau avec. Un tableau qui a eu le droit à un avenir pire que celui fait avec le jaune pâle.
Elle détestait cette couleur du plus profond de son être. Cette simple nuance dont certaines personnes ont peur a détruit Agathe. Et vous savez ô combien elle est sensible notre peintre en herbe. Un petit rien l'atteint comme un grand tout la touche. Elle avait beau essayé de passer outre tout ça, jamais elle ne réussi à ignorer les murmures désobligeants, les remarques rabaissantes, les insultes humiliantes. Jamais elle n'a su oublier sa trahison, pardonner son erreur.
Cette couleur lui rappelait son passé le plus sombre et le plus caché aussi. Les seules personnes qui en connaissaient l'existence étaient les principaux concernés. Mais, Agathe possédait une force dissimulée, et dans un élan de courage elle attrapa le seul tube de peinture qu'elle n'avait pas utilisé plus d'une fois. Grâce un geste qu'elle connaissait par cœur son pinceau se retrouva dans sa main droite, prêt à obéir à l'âme de sa propriétaire.
Agathe peignait, comme tout les jours, c'était sa passion après tout, mais ce mardi là c'était différent. Elle ne peignait pas comme d'habitude, à en juger parce ces coups de pinceau à la fois rageurs et teintés de mélancolie, la jeune peinture en devenir faisait comme si c'était la dernière fois. Et oui, on aurait vraiment pu croire qu'elle ne tiendrait plus jamais ce pinceau dans ses doigts. Pourquoi avait-on cette impression ? Tout simplement parce qu'elle peignait en dégageant une telle douleur, et une nostalgie sans égale. Cela est dur à comprendre sans avoir la scène sous les yeux, peut être même à imaginer. Mais, notre chère Agathe dégageait toutes ses émotions d'une manière involontaire.
Elle leva son bras et observa son tableau minutieusement, mais au fond d'elle elle savait que cette toile n'était pas terminée, et qu'elle ne le serait probablement jamais. Elle ne voulait pas que ce tableau soit seulement une partie d'elle même, non, elle souhaitait s'y glisser entièrement. Rester dans ce tableau pour toujours, qu'il soit vraiment elle, pas juste un morceau trié sur le volet.
Alors Agathe fit ce à quoi elle même ne s'attendait pas. Elle se leva d'un bond et se dirigea vers un petit endroit où elle planquait toutes ses petites choses qui ne doivent pas être utilisées. Ne le niez pas vous savez bien de quoi il s'agit. La jeune femme prit de ses frêles mains une de ses lames argentées que dont tant se servent pour créer une souffrance intense, et pour une fois ne l'utilisa pas pour découper dans ses tableaux. À la place se fut sa peau qui se retrouva avec une entaille ensanglantée.
Les gouttes de sang coulaient lentement sur sa peau blanche et elle refoulait le besoin vital de compresser la plaie, le liquide devait couler, point final. Son cœur se mit à accélérer, faisait-elle une connerie ? Peut être, peut être pas. En fait elle s'en fichait, Agathe. Le sang s'échappait toujours de son corps si faible, mais elle se fichait de ça aussi. Vraisemblablement elle se fichait de tout, cette jeune fille aux allures si intrigantes. Alors quitte à ce foutre de tout autant faire de l'idée qu'elle avait en tête quelque chose de matériel ; comme un tableau.
Elle approcha sa main de la toile déjà bien colorée, enfin colorée d'une seule couleur, et déposa l'endroit de la plaie sur une surface vierge. Elle appuya de toute sa force et le liquide rouge visqueux se mélangea à la teinte préalablement étalée. Le rouge sang. Cette couleur qui a détruire Agathe quand il a brûlé le seul tableau qu'elle avait peint avec cette nuance. Elle détestait cette couleur qui représentait un amour perdu, un amour meurtrier, un amour poison. Et pour la première fois de son existence Agathe avait peint un tableau mélangeant son monde imaginaire et sa vie brisée, son sang et son amour. Et cette toile elle s'était promit de ne jamais s'en séparer, tout simplement parce que cette peinture c'était elle et uniquement elle.
FIN
(comment pouvais-je finir sans aquarelle xD)
***
Wow... C'est la fin de "Rouge Sang"... C'est tellement énorme, j'en reviens pas.
Je suis tellement heureuse de vous publiez le dernier chap' pour ce début de cette année 2019,qui commence si bien qu'elle ne peut pas être mauvaise ^^
Cette nouvelle poétique signifie tout pour moi, de toutes c'est ma préférée et de loin. Par contre je ne serai dire pourquoi.
Je tiens juste à vous remercier, pour vos avis toujours adorable, je ne pensais sincèrement pas que cette nouvelle allait autant plaire (oui, tout le monde sort ça, mais c'est vrai).
Je me suis lancé (comme à chaque fois 😅) comme ça sans aucune idée globale.
Mais, je pense que ne pas avoir tout écrit et tout posté d'un coup à été vraiment bénéfique (de toute façon je n'aurai pas pu faire sans).
J'espère vraiment que vous l'avez aimé (même si je connais la réponse 😁).
Et je le redis mais merci beaucoup, sans vous pour me motiver (oui, vous me motivez 😂) je n'aurai certainement pas eu le courage d'écrire cette nouvelle et aurai laisser tombé en plein milieu (du moi tout craché ^^').
Et pour la petite anecdote, à 23h59 j'étais en train d'écrire ce chapitre :)))) même peut être à minuit aussi 😅🤣
Allez je vous laisse, bizzzz et bonne année à tous 😘
Il_lu-s_ion ❤️
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Rouge Sang
Short StoryRien n'est plus beau que le rouge, cette couleur pétante, synomyme d'amour mais aussi de sang. Pour Agathe l'amour n'existait pas, alors il ne lui restait que le sang. Et Dieu sait combien elle détestait la couleur de ce liquide rouge, Agathe. {Magn...