Jaune Moutarde

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Nouveau jour, nouvelle heure, nouvelle peinture. Ainsi fonctionnait-elle, Agathe, jamais elle ne peignait deux fois dans le même jour. Elle pensait que cela enlevait la magie d'une toile, qui finie, mérite la plus grande attention, qu'elle soit réussie ou non. Les couleurs avaient besoin de temps pour s'apprivoiser, se disait-elle de temps en temps.

Avant de peindre, elle se vidait la tête, notre jeune femme. Elle s'allongeait dans l'herbe en été et sur un tapis moelleux en hiver, et ainsi posée, elle respirait lentement. Elle ne pensait plus qu'à cela, respirer. Elle restait dans cette position que tant pourrait juger étrange pendant un temps indéfini et différent à chaque fois. Tout dépendait de son besoin.

Cette chose faite elle se levait et se dirigeait, de son pas régulier, jusqu'à dans son atelier. Il était petit, très petit, mais pourtant chaque peinture le faisait grandir contrairement à ce que l'on pouvait croire. Cet atelier était son seul et unique repère à cette peintre en herbe. Elle s'y sentait merveilleusement bien. Elle se coupait du monde qu'elle détestait pour entrer dans le sien qu'elle vénérait.

Elle s'asseyait sur ce petit tabouret en bois, offert par son géniteur disparut, et regardait une à une ses toiles aux mille couleurs. Elle se souvenait de chaque œuvres comme si elles les connaissaît depuis toujours - ce qui n'était pas totalement faux. Elle les aimait toutes les unes plus que les autres. Peut être avait-elle une préférée, mais elle ne l'avait jamais montré.

Et l'instant magique arrivait, elle prennait son pinceau fétiche en main, et littéralement son cœur peigna. Il l'accompagnait toujours dans ses peintures, vers son monde, mais ce jour là Agathe peignait avec son cœur brisé. Peinée, elle regarda sa main faire des gestes amples qu'elle connaissait sur le bout des doigts. Elle ne contrôlait plus rien, elle peignait juste.

Elle leva son pinceau et contempla sa toile d'un air réprobateur. D'un geste sec, quoique agacé, elle plongea son outil de poils dans une peinture jaune. Jaune moutarde. C'était devenu sa couleur favorite. Elle voyait le monde, son monde en jaune. Elle observait la vie, sa vie en jaune. Le bleu indigo ne convenait plus, il ne pouvait réparer son cœur brisé.

D'un geste rageur elle fit des traits en long et en large sur sa toile déjà macculée. Ses doigts étaient devenus blancs tant elle les serraient autour de son pinceau, mais elle n'y fit pas attention, elle continuait de peindre. Finalement, elle jeta furieusement l'objet au sol et leva les bras au ciel dans une moue qu'elle seule pouvait afficher sur son beau visage. Elle fixa la toile un long moment et sortit de son avre de paix, devenu un lieu rempli de colère, d'un pas raide, laissant son chef d'œuvre seul, perdu.

*** Et bien en fait j'ai écris la suite en très peu de temps, donc je vous la poste, bande de chanceux va !! 😉J'espère que ce chapitre vous plaît 😊Thelectricefolle

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Et bien en fait j'ai écris la suite en très peu de temps, donc je vous la poste, bande de chanceux va !! 😉
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Thelectricefolle

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