On était comme des enfants. Mais de grands enfants !
L'histoire courte de deux abrutis.
◎ Montage couverture sur Canva ◎
«Merci de ne pas plagier, ça sort de ma tête, pas de la vôtre.»
On roule entre les voitures tranquillement. Le vent s'engouffre dans mes manches et refroidit mes bras. Kai a essayé de me faire peur en partant, et il a pensé que je l'implorerai de ralentir. Mais j'ai seulement ris, et il a du abandonné ses pics de vitesse à cause des voitures.
La nuit commence déjà à tomber, mais ce n'est que le début de la soirée. On sort de la ville, et le ciel orangé est splendide. Les ombres des arbres autour de nous sont à la fois mystérieuses et envoûtantes.
Une dizaine de minutes plus tard, il quitte la voie express, et il s'engage sur une route plus petite, et plus isolée. Les passages ici sont moins nombreux, ça se voit. À vrai dire, tant que je ne me retrouve pas à une soirée nulle avec de faux adultes alcoolisés, peu m'importe.
Le temps passe rapidement, et bientôt, on s'arrête. Nous sommes à l'orée d'un petit bois, je ne suis jamais venue par ici. Je descend de la moto, et j'enlève mon casque, avant de l'accrocher à guidon du deux roues, comme vient de le faire Kai. Puis je lui rend son sac, mais il décide de le laisser par terre, avec son véhicule.
— Tu m'emmènes où comme ça ? T'es pas un serial killer qui kidnappe ses proies comme ça, j'espère ? Il dit, et il se place derrière moi. Il pose ses mains sur les épaules, et m'oblige à avancer vers les arbres. — C'est pas dans mon programme du jour. On verra demain, fait-il contre mon oreille. Je sursaute, et je tourne la tête vers lui. Évidemment, mon nez se retrouve à quelques centimètres du sien, et je recule mon visage pour éviter de loucher. — Trop près, je dis en posant la paume de ma main contre son visage, pour l'éloigner de moi.
Il rit et s'excuse, puis il passe son bras autour de mon épaule. J'essaie de le dégager, mal à l'aise, mais il ne fait que resserrer son emprise. — Tu peux me lâcher ? je demande. Voyant qu'il n'a pas l'air de coopérer, je chatouille son aisselle et je peux enfin m'éloigner de lui. — C'est quoi qui te dérange ? — On est bientôt arrivé ? J'essaye de changer de sujet. — Dans une centaine de mètres. T'as pas répondu à ma question ! — Et on va faire quoi une fois là-bas ? — Olivia ! Pourquoi t'esquives ma question ?
Je soupire. — J'aime pas trop les contacts avec les autres, c'est tout.
Il me regarde comme si j'étais un extraterrestre. — Quoi ? Je suis bizarre ? J'ai pas le droit de ne pas faire comme les autres ? C'est pas ma faute, j'y suis pas habituée ! Je peux compter sur une main les câlins que j'ai fait ces cinq dernières années, je finis en riant. Sa mâchoire se décroche, et ça ne fait que renforcer mon envie de rire.
— T'es sérieuse ? Mais c'est la vie les câlins !* s'exclame-t-il en gesticulant. — C'est ta vie, pas la mienne, je le reprend. — Mais t'as dit que tu étais pas habituée... Je vais arranger ça !
Une lueur malicieuse scintille dans ses yeux, et je comprend immédiatement ce qu'il compte faire. Alors, je détale à toutes jambes pour lui échapper. Je ne peux m'empêcher de rire devant cette scène, parce que c'est complètement ridicule.
Quelques secondes à peine sont passées, et je me retrouve dans une minute clairière. Je ralentis un instant, avant de me faire plaquer au sol.
Je mange presque l'herbe, et le poids de Kai sur mon dos m'écrase. Il est pas gros, mais les muscles, ça pèse plus que la graisse... Pourtant, il ne semble pas pressé de se relever. — Bouge ! Tu vas me tuer par asphyxie si tu te lèves pas.
À mon grand étonnement, il se pousse, et alors que j'allais me mettre à genoux pour épousseter mon pull, il s'accroche à moi tel un koala à sa branche. Et comme il est plus grand et plus fort, on bascule sur le côté. J'ai l'air maline comme ça, coincée comme un rôti de veau dans son filet.
— Lâche moi ! — Je t'aurais lâcher si t'avais paniqué, ou un truc du genre. Mais t'en as rien à foutre en fait. Donc je vais profiter un peu, ricane-t-il en serrant encore plus ses bras autour de moi. — Pourquoi j'aurais paniqué ? C'est que toi. — Bah, selon moi, les personnes qui n'aiment pas les contacts ont sûrement eu un traumatisme avant.
— Ah ouais, donc je suis une traumatisée ? Désolée mais c'est l'inverse. C'est moi qui traumatise les autres. Et je viens de te dire que c'est seulement une question d'habitude. Bref, tu peux me lâcher maintenant ?
— Non. Profitons du spectacle plutôt. — Quel spectacle ? — Regarde le ciel.
Je pose donc ma tête contre son épaule pour regarder la voute céleste. C'est vrai que c'est beau de là où on est. Les arbres autour de nous deviennent des silhouettes sombres, alors que le ciel est parsemé d'une multitude de couleur.
— Bah c'est un ciel quoi, je dis, en souriant. — Gâche pas le moment ! — Excuse moi, Monsieur l'artiste. Fallait pas venir avec moi si t'as peur que je gâche un coucher de soleil. — Je voulais te le montrer à toi, donc c'est pour toi qu'il ne faut pas casser ce moment. Puis c'est trop beau, j'ai l'impression que quelqu'un a abusé sur la peinture et ll'eau et que ça a éclaboussé le ciel !
— Donc en plus de peindre, tu écris de vers maintenant ? — Tu me rends comme ça, j'y peux rien. — Niais ? — Non... — Idiot ? — Non ! — Euh... Imbécile ! — Mais non ! Tu comprends rien. Je pense que je t'aime.
Je crois que je viens de m'étouffer avec ma salive. J'ai bien entendu ? Bon pour l'instant, je vais essayer de répondre mon souffle, parce que j'ai cru que j'allais mourir.
C'est une blague, hein ? J'espère avoir un problème d'audition...
— Quoi ?
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Pour les non-bretons qui lisent ca : la voie express, c'est pareil que l'autoroute, sauf qu'on roule à 110km/h. :)
*La personne qui a dit ça se reconnaîtra quand elle lira 😂😂