LIKE CHILDREN [Terminé]

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— On fait quoi ? me demande-t-il en posant son verre sur la table basse, qui me sert également de table de chevet.
— Tu peux rentrer chez toi, je réponds, en me laissant tomber sur mon lit. J'ai fini mon jus de fruit et je n'ai qu'une envie : dormir.
— J'ai la flemme.
— Mais bien sur. T'avais la flemme de me porter jusqu'ici aussi ?
— Mais c'est parce que c'était drôle.
— Parle pour toi. Bon, je vais dormir, soit tu pars maintenant, soit tu ne fais pas de bruit. Sinon je te tue.
— Ok... Bah je vais dormir aussi alors. T'es pas drôle.

Il est vraiment sans gêne. Je me retiens de le dégager de mon lit, et je me glisse sous la couverture. Je le sens bouger, et je l'interromps :
— Tu restes sur la couverture, merci.
— J'suis pas un chien, je sais me tenir !
— J'm'en fou.

Puis je ferme les yeux, et je glisse une main sous ma tête. Face au mur, mon souffle ralentit, et sans m'en rendre compte, je m'endors.

Je suis réveillée par un bruit. Un verre vient de tomber par terre, et je m'assieds brusquement sur le matelas. Kai dort encore, et son bras dépasse à moitié du lit. Il a dû donner un coup dans le verre qu'il avait posé sur la table basse. Quel boulet. En plus il ne s'est même pas réveillé. Je range intérieurement avant de me lever pour chercher de quoi ramasser les dégâts.

Je vais dans la cuisine, et j'attrape une pelle et une balayette. Je prend les gros morceaux de verres directement à la main pour les mettre sur la petite pelle, et lorsque j'ai fini, je passe un coup de balayette sur le sol pour enlever les plus petits éclats.

Kai bouge, et un bruit étrange sort de sa bouche. Je me retiens de rire, et je décide de l'embêter. Je vais d'abord tout jeter à la poubelle, puis je m'empare de mon téléphone. J'ouvre messenger, et je m'amuse à prendre des photos de lui avec les différents filtres. J'en ai presque les larmes aux yeux, et toutes les photos prisent sont envoyés à ma soeur, qui est actuellement en Chine pour un stage.

Soudain, il ouvre les yeux et se redresse. Si soudainement que nos fronts se heurtent. Il pousse un cri de douleur et de surprise alors que je pose une main sur ma tête.
— Putain ! Mais personne se lève comme ça !
— Qu'est ce que tu faisais au dessus de moi aussi ? Tu voulais m'embrasser peut-être ?

Je ris, avant de lui montrer l'une des photos, où sa tête était adorablement rétrécie et des étoiles tournaient autour de ses cheveux. Si mignon et si viril...
— Je prenais juste quelques photos dossiers.
— Tu peux me demander si tu veux des photos, je t'en envoie quand tu veux.
— Non, merci. Au fait, tu viens de me casser un verre, j'exige réparation.
— Pour un verre ? T'es sérieuse ?
— Bah ouais.

Il soupire. Je crois que je commence à l'agacer à toujours répondre à tout. Tant mieux.

— Bon d'accord. Mais on sort.
— Quoi maintenant ?
— On vient de dormir toute l'après midi. On peut bien sortir un peu.
— Mais j'ai la flemme...
— Faut que je te traîne ?

Je marmonne que non, et que s'il ose me toucher, je lui fais une prise de karaté dont il se souviendra. Il n'a pas besoin de savoir que j'en ai jamais fait. Du toute façon, s'il tente quoi que ce soit, je cours dans la cuisine et je lui plante une fourchette dans la cuisse.

Je l'informe que je vais me changer, et me brosser les dents. S'endormir après avoir bu quelque chose de sucré n'est pas très agréable, j'ai la bouche pâteuse.

Je prends une rapide douche et je change de vêtements. Je viens de me rendre compte que je me suis endormie avec mon t-shirt sale. Beurk.

Je sors de la salle de bain, j'ai les cheveux encore humide, et ils mouillent mon pull dans le dos. Mais c'est pas grave.

— Bon, on y va ?

Il est dans la cuisine, assis à la table, et train de regarder le vide. C'est presque flippant. Je pose une main sur son épaule pour le faire réagir, et il sursaute si violemment que je sursaute à mon tour. Mais je suis derrière lui, alors il ne m'a pas vu. Heureusement.

— Quoi ?
— On part ? Je croyais qu'on sortait.
— Ah, oui. Tiens, shampooing à la pomme ?
— Sans blague. Bouge toi sinon je sors pas.

Il se lève, et après avoir reprit ses affaires, il sort de l'appartement. Je le suis, et je ferme la porte à clef. On redescend les escaliers, et je lui suis.
On retourne vers la fac, et on croise pleins d'étudiants qui rentrent chez eux. Et nous, comme deux cons, on y retourne. M'enfin, c'est pas comme si on allait aller en cours.

On arrive enfin devant l'imposant bâtiment et je continue de suivre Kai. Il part dans le parking souterrain, et il s'approche de sa moto.
— On va où avec ça ?
— On sort de la ville. Je te montre un endroit cool !
— On rentre pas trop tard par contre, j'ai pas envie d'aller avec une tête de zombie en cours demain.
— Comme tu veux.

Il me passe un casque, qui se trouvait sous le siège, et enfile le sien. Je l'appelle et lorsqu'il se tourne vers moi, je le cogne avec ma tête. Nos deux crânes rebondissent sous le choc, et je lâche un petit rire.

— J'ai toujours eu envie de faire ça, désolée !
— Et après, c'est moi le gamin...
— J'ai jamais dit que j'en étais pas une.

Il me passe son sac à dos, et je met mon sac, plus petit, devant moi. Il s'installe, et je saute derrière lui, presque impatiente. La dernière fois que je suis montée sur un deux roues, c'était avec mon oncle, lorsque j'avais dix ans. Ça remonte donc à loin. Et je ne pourrais jamais ravoir cette expérience avec lui, malheureusement. Je me sens nostalgique en repensant aux moments que j'ai partagé avec lui.

Puis je secoue la tête, et j'enroule mes bras autour de la taille du coréen. Je vois à peine au dessus de son épaule lorsque je suis assise derrière lui.
— T'es prête ?
— Ouais, quand tu veux.
— Tiens toi bien, on va prendre la voie express.
Pour lui répondre, je sers un peu plus mes mains contre son ventre. C'est parti pour une sortie je ne sais où, avec un asiatique fou.

Un autre petit chapitre.

Vous trouvez comment Kai ?

Et Olivia ?

J'espère que ça vous plait. :)