Je passe de l'eau sur mon visage rageusement. J'ai du yaourt partout. Même dans les cheveux, et cette odeur entêtante de lait au fraise commence à m'insupporter. À l'aide de plusieurs feuilles de papiers, qu'on utilise pour sécher nos mains, je lave mon pull.
Des personnes rentrent dans la pièce, et je me dépêche de nettoyer le désastre. Toute envie d'aller en cours cette après midi s'est envolée, et je ne me vois pas me présenter dans cet état. De tête, je sais que ces matières de ne sont pas très importantes, et je pourrais toujours demander à quelqu'un de me faire passer ce qu'ils auront écrit.
J'envoie juste un message à Anna pour la prévenir de ne pas me chercher, puisque j'ai décidé de rentrer chez moi. Puis j'attrape mon sac, et je me dirige vers la sortie. Il y a un vent léger, et mes vêtements étant mouillés, je frissonne. Je déteste Jessica.
— Je te dépose quelque part ?
Ma mâchoire se sert, et je fais volte face pour me retrouver devant Kai. On a déjà parlé ensemble pleins de fois, et c'est un garçon sympa, mais aujourd'hui, il n'a pas arrêté de me suivre et je commence à m'énerver.
— Non. Et pour l'amour du ciel, arrête de me coller. C'est insupportable !
— Je te colle pas ! On se croise par hasard !
— Te fiche pas de moi ou je t'en colle une. Fou moi la paix.Et je pars en marchant d'un pas rapide. J'évite les passants dans la rue, jusqu'au moment où une main agrippe mon épaule. On me tourne contre mon gré, et je me trouve de nouveau face à Kai, qui sourit. Encore.
Sans réfléchir, je lui donne un coup de pied dans le tibia, et il me lâche. J'en profite pour déguerpir pendant qu'il gémit de douleur. J'aurais pu frapper ailleurs, mais je me suis retenue. Ça aurait été trop méchant.
Et alors que je ne m'y attendais pas, deux bras me soulèvent et je me retrouve à un mètre quatre-vingts du sol, sur l'épaule de cet asiatique fou. Je crie, je me débats pour qu'il me lâche, mais la seule chose qu'il fait, c'est rire. Je lui donne des coups de poings dans le dos, mais il n'a pas l'air de réagir. Alors j'abandonne et je me laisse faire.
C'est la première fois depuis longtemps qu'on me porte. C'est souvent moi qui doit le faire. Je n'ai pas l'habitude de me retrouver dans cette position, alors je me sens gênée.
Les gens que l'on croise voient d'abord mes fesses, et lorsqu'ils nous dépassent, je peux voir leur visage hilare. Ils rigoleraient moins si j'étais en position de les frapper. Alors je les fixe de mon regard le plus noir, et je réussis à les faire cesser de rire. Intérieurement, je me sens partiellement victorieuse, mais je garde mon visage de façade pour fusiller du regard chaque personne qui se marre.— Tu me poses quand au sol ? Pas que je m'ennuie mais bon...
J'ai posé mon coude contre son dos, et ma tête sur ma main.
— Je sais pas, tu habites où ?
— Quoi ?!
— Je voulais t'emmener chez toi mais je sais pas où tu vis.
— Bravo l'artiste. Pose moi par terre maintenant.À contre coeur certainement, il me lâche, et mes pieds retrouvent enfin la terre ferme. Puis je met en marche, direction mon appartement.
— Tu mériterais des claques, tu sais ?
— Pourquoi Jessica s'acharne sur toi ? C'est pas la première fois en plus...
— Pour rien. C'est pas intéressant et ça ne te regarde pas.
— Mais je veux savoir moi !
— Bah tu le sauras pas.On avance en silence, et mon sac se balance au rythme de mes pas. Bientôt, on arrive devant l'immeuble qui abrite mon appartement. Je ne sais pas si je devrais continuer à marcher jusqu'à ce qu'il soit découragé, ou si je m'arrête devant la porte. Il saurait où j'habite et je ne sais pas si c'est une bonne idée.
Mais je sais que je risque d'avoir la flemme de faire ne serait-ce qu'une centaine de mètres de plus alors que mon lit et mon ordinateur m'attendent.Je me stoppe net, arrivée de la porte. Il ne s'en rend pas tout de suite compte, et il continue d'avancer de quelques pas avant de remarquer que je ne suis plus à côté de lui. Je souris lorsqu'il se retourne, étonné.
— Je vis ici, je dis en désignant les fenêtres au dessus de ma tête.
— T'aurais pu me prévenir, j'ai l'air con là.
— T'as toujours l'air con, je souris. Remarquant que son visage change, et qu'une mauvaise idée est en train de germer dans sa tête, je change de sujet.
— Tu veux monter ? Je te sers un truc à boire ?
— Ok !C'était rapide comme réponse. C'est comme s'il n'attendait que ça. Je lève les yeux au ciel, puis j'attrape mes clefs pour ouvrir la porte de l'immeuble.
Nous montons, et seul le bruit de nos pas résonne dans les escaliers. Après deux étages, je m'approche d'une porte et je l'ouvre à son tour.Lorsque j'invite Kai à rentrer, il ne se fait pas prier. Il pose ses affaires sur la première chaise qu'il croise et il fait un tour de l'appartement. Ce n'est pas très grand, mais c'est convenable pour une personne. Une petite cuisine fermée, une salle de bain avec une douche, des toilettes séparés et un salon que j'ai transformé en chambre.
— C'est le bordel, il rit.
— J'ai rangé hier !
— Bah on a pas la même définition de ranger.
— J'm'en fou, c'est chez moi. Si t'es pas content, tu pars !
— À quel moment tu arrêtes d'être agressive ?
— Jamais...
Il soupire, et part s'allonger sur mon lit. Ses pieds dépassent, et ça me fait me sentir ridiculement petite. Mais je me dis qu'au moins, j'ai chaud aux pieds quand je dors ici, et j'ai pas besoin d'acheter un lit plus grand et qui coûte plus cher.— Tu veux boire quoi ? je crie en allant dans la cuisine.
— J'sais pas, t'as quoi à me proposer ?
— De l'eau et du jus d'fruit...
— Super choix. Je suis en plein dilemme.
— Bon, je prend ce qu'il reste du jus de fruit, comme ça t'as pas besoin de choisir, je le nargue.
— Je rigole ! Je vais prendre ton jus d'fruit, ok ?Mais je suis déjà revenue dans ma chambre, avec un verre dans chaque main.
— J'avais déjà choisi pour toi, je dis en lui tendant la boisson.
Il rit, et prend une gorgée.
— N'empêche, c'est le bordel.
— Ta gueule.Voilà voilà. Chapitre super intéressant lol
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LIKE CHILDREN [Terminé]
Roman pour AdolescentsOn était comme des enfants. Mais de grands enfants ! L'histoire courte de deux abrutis. ◎ Montage couverture sur Canva ◎ «Merci de ne pas plagier, ça sort de ma tête, pas de la vôtre.»