Chapitre Quinze

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Écrit par Cennis

Chapitre Quinze

- Les nausées sont les symptômes les plus alertant. Normalement, la prescription d'antiémétique se fait lorsque des nausées apparaissent, mais dans ton cas, je préfère ne pas prendre de risque. Nous ne savons pas quelles seraient les conséquences mélangé avec le Zydrate. Ton rythme de sommeil pourrait également être affecté. À quel point, je n'en suis pas certain, mais prépare-toi à... (un soupir), Alois, tu n'écoutes pas.

Non. C'était amusant de voir la voix de Claude passer d'apaisante à irritante selon l'humeur d'Alois. À cet instant, c'était comme entendre Soma chanter. Crayon à papier, voici tympan. Tympan, voici crayon à papier.

Il pleuvait vraiment des cordes. Une véritable averse, même pour l'Angleterre. La fenêtre du bureau de Claude était tellement mouillée qu'Alois ne pouvait voir que le vert et le marron flou qui constituaient les jardins alors qu'il était résolu à éviter ce regard désapprobateur. La manière que les gouttes avaient de tomber contre la vitre était hypnotique, les bruits qu'elles faisaient lors de l'impact beaucoup plus intéressants que le monologue de Claude sur les vomissements.

Mais cela ne voulait pas dire qu'il allait se taire, évidemment.

- Si tu te sens étrange et dans le mauvais sens du terme, tu dois me prévenir sur le champ. Est-ce bien compris, Alois ?

La moue constamment présente qu'il ne savait probablement pas qu'il affichait se changea en un rictus.

- Sur le champ ? Alors tu viendras dès que je te demanderai ?

Il regarda Claude en face pour la première fois durant cette séance. Comme toujours, il n'y avait rien sur son visage alors qu'il regardait Alois, seulement cette méticuleuse neutralité qu'il montrait à tous. Bon sang, ça l'énervait.

L'hésitation de Claude se fit voir, inspectant l'expression d'Alois, et ce dernier s'assura d'être aussi neutre que Claude. Ils pouvaient être deux à jouer à ce jeu là.

- ... Si nécessaire, oui.

Devait-il toujours parler aussi formellement ? C'était comme parler à ce foutu Spock.

- Même au beau milieu de la nuit, lorsque tous les autres petits enfants sont allés se coucher ? Ma porte est verrouillée. Comment suis-je censé t'appeler ?

Ah-ha, était-ce de l'exaspération qu'Alois avait aperçu ? C'était parti aussi vite que c'était arrivé, évidemment, mais c'était apparu.

Alois : 1, Claude:0.

- Si une telle occasion se présentait, tu devrais toquer à ta porte pour attirer l'attention de Ciel. Il peut dire à Ash d'aller me chercher.

Alois avait arrêté d'écouter dès que le nom de Ciel avait été prononcé, toute trace d'humour qu'il ressentait s'évaporant. Il ne l'avait pas manqué. Il était probablement le seul qui ne le manquerait pas. Ce quelque chose lorsque Claude disait le nom de Ciel. Claude avait toujours le ton d'un robot, mais lorsqu'il parlait du bleuté, il avait presque l'air humain.

Non. Alois s'empêcha de penser davantage. La jalousie était toujours pareille- une fièvre virulente, de plus en plus forte à mesure que sa vue devenait de plus en plus verte. La jalousie avait des serres qui le titillaient en effleurant son torse, mais un mot de Claude ou un regard de Ciel, et ces serres l'empalaient comme un couteau chaud dans du beurre. La jalousie n'avait pas de logique, ne s'importunait pas de savoir que Ciel était son ami, ne pouvait croire que Ciel ne voulait pas de l'attention de Claude.

Inertia CreepsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant