Chapitre Cinq

809 50 27
                                        

Écrit par Cennis

Chapitre Cinq

Après cette nuit-là, Sebastian fit de son mieux pour ne pas penser à Ciel. Il était exaspéré. Il comprenait l'intérêt qu'il portait envers le garçon auparavant; il n'avait jamais été battu par qui que ce soit. C'était donc tout à fait normal qu'il ne veuille pas se laisser marcher sur les pieds par la première personne à y arriver. Il essayait de se convaincre qu'il s'agissait seulement de cela. Ce besoin de battre ce sale petit-

Mais était-ce vraiment le cas ? Il ne pensait plus à rejouer avec lui, désormais. Lorsqu'il pensait à Ciel Phantomhive, Sebastian pensait à la lucidité. Il était si sûr de lui, convaincu qu'il avait raison en pensant que Ciel n'avait pas sa place à l'Institut. Mais un fou se dirait-il fou ? De ce qu'en savait Sebastian, partiellement grâce à ce qu'il avait vu à la télé et lu, les fous ne se définissaient jamais comme tel. C'était une particularité de la folie, après tout, être certain que tout le monde est dans le tort, sauf soi-même.

Les paroles de Claude lui revinrent à l'esprit. Ils étaient tous ici pour une raison, ils essayeraient tous de le piéger. Il avait ignoré cet avertissement parce qu'il venait d'un homme qu'il abhorrait, mais disait-il vrai ?

Si c'était effectivement le cas, Ciel aurait sûrement encouragé les propos de Sebastian à propos de sa santé mentale. Il s'en serait servi pour manipuler Sebastian. C'était sans doute ce qu'aurait fait Sebastian à sa place.

Ça n'avait aucun sens.

Peut-être... Peut-être était-ce un autre jeu.

S'il y avait bien une chose dont Sebastian pouvait être sûr à propos de Ciel Phantomhive, c'était qu'il aimait jouer. Et il semblait beaucoup apprécier avoir Sebastian comme adversaire.

S'agissait-il d'un autre jeu ?

Sebastian était-il en train de perdre ?

- Allez, venez ! cria Will au groupe, passant son badge sur le tableau électrique.

La porte de la section s'ouvrit, et les patients suivirent Will à l'extérieur. Le samedi, les patients pouvaient aller quelques heures dans les jardins, un traitement quotidien. Quelque chose en rapport avec un environnement naturel qui serait apaisant. Quoi qu'il en soit, quel mal pouvaient-ils bien faire avec de l'herbe ?

Sebastian se tenait sur le côté alors qu'ils sortaient, pour attendre les retardataires. Alois tapait impatiemment du pied, vérifiant sa montre imaginaire, alors qu'un Ciel à peine conscient se traîna hors de sa chambre. De toutes les sorties dans les jardins auxquelles Sebastian avait assisté à l'Institut, Ciel ne s'était jamais montré, mais il semblerait que la persévérance d'Alois ait réussi le miracle de le tirer hors de son lit durant la journée. Une petite voix tenace et récurrente dans l'esprit de Sebastian se demanda quelle genre de relation ils partageaient. Cependant, elle fut vite mise de côté, lorsque Sebastian se rappela que ce n'était pas ses affaires.

Ciel ne le regarda pas lorsqu'il passa à côté de lui avec le blond, et si Sebastian avait été quelqu'un de moins observateur, il aurait pensé que ce n'était que de l'indifférence. Mais Sebastian était un homme observateur, et il ne manqua pas de remarquer que c'était avec une nonchalance contrôlée qu'il avait été snobé. Depuis cette nuit où il avait abordé le sujet avec Ciel, il n'y avait pas eu d'autres remplacements de nuit, et les rares fois où Ciel était extirpé hors de sa chambre, ils ne se disaient rien.

C'était encore plus suspect. Si Ciel n'avait vraiment rien à cacher, alors pourquoi agissait-il soudainement ainsi ?

Ou était-ce une nouvelle phase du jeu dans lequel Sebastian était embarqué ?

Inertia CreepsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant