My perfect husband

Chapitre 35 - Journée shopping

Dans l'épisode un de l'application des bonnes résolutions, Joshua a accepté de m'accompagner faire du shopping. Évidemment, nous sommes d'abord passés par la case musée d'arts et de tableaux tous plus moches les uns que les autres ce matin pour que tout le monde soit content. Parce que je suis désolé mais visiter un musée, ça ne profite vraiment qu'à lui alors que faire du shopping... Enfin, lui aussi peut s'acheter des nouvelles fringues et en partir gagnant. 

La seule bonne nouvelle dans tout ça, c'est qu'il n'a pas fait allusion à mon dressing déjà débordant et qu'il a accepté après négociation de sortir sa carte bancaire magique s'il appréciait les vêtements que je trouvais. Et autre bonne chose – mais celle-là, je la garde pour moi – comme on ne va pas suivre ces résolutions éternellement, le délai sera probablement dépassé lorsqu'il évoquera mon dressing et je n'aurais pas besoin – enfin, ne serais pas obligé plutôt – de le ranger. Et ça, c'est vraiment une petite victoire.

Après avoir fait quelques boutiques sans que je ne trouve mon bonheur – j'ai simplement pu dégoter à mon mari un petit pull sympa – j'ai enfin le loisir de me lâcher. Avec une dizaine d'articles dans les bras, je me rue dans une cabine d'essayage. Joshua s'installe à l'extérieur – le contraire aurait été étonnant – où un banc est disponible pour qu'il m'attende. Je vais tenter de ne pas mettre trop de temps pour qu'on puisse faire d'autres magasins ensemble ou se poser dans un café ou même aller voir un film au cinéma. 

Je retiens un cri de douleur quand je sens mes cheveux coincés dans la fermeture de la veste. Je ne sais pas exactement d'où ça vient alors plutôt qu'essayer de me les arracher seul et risquer de les abîmer, j'ouvre la porte de la cabine et appelle mon mari.

_ Josh, tu peux m'aider ?

Ma phrase à peine terminée que je le sens à un pas de moi. À croire qu'il n'était vraiment pas loin ou qu'il s'est précipité sur moi quand il m'a vu. Dans les deux cas, la situation me plaît.

_ Comment t'as fait ça ?

_ J'en sais rien, j'ai juste fermé la fermeture. J'ai pas fait attention à mes cheveux et maintenant, ils sont coincés.

Je rechigne un peu avant de prendre en pince la mèche de cheveux coincés et tenter de ne pas les bouger – c'est-à-dire faire en sorte qu'ils ne se décrochent pas de ma tête – alors que Joshua fait glisser la fermeture vers le bas, doucement et délicatement. 

Enfin libérés de leur piège merdique, je m'étonne d'un détail. 

_ Tu ne m'as même pas conseillé de les couper pour que ça ne se reproduise plus.

_ Non, admet-il. Pourquoi aurais-je fait ça ?

_ Je sais pas...

Il hausse les épaules.

_ Tu aurais pu, j'ajoute.

_ Oui, j'aurais pu mais je n'ai aucune envie de le faire. J'aime bien tes cheveux comme ils sont. Et à vrai dire, je ne t'ai jamais connu avec les cheveux très courts. 

Je réprime un sourire, soudainement gêné par cet aveu inattendu, et je sens les néons au-dessus de moi me cramer le visage à cet instant. De ce fait, je prends vite une décision.

_ Je la prends pas, j'ai pas envie de devenir chauve.

Et je m'enferme dans la cabine avant même de m'être regardé dans le miroir en la portant. De toute façon, il fait trop chaud pour mettre une veste ici. Je ferai bien d'essayer ce jean et ce petit top à la place. 

Tout en me changeant, j'entends la voix de mon époux qui parle en anglais avec une femme. Je ne comprends pas trop ce qu'ils baragouinent et finis de m'habiller. Le jean est sympa et je suis sûr qu'il me fait un cul d'enfer mais le haut n'est vraiment pas super. Le tissu me colle un peu trop à la peau et même si je n'ai aucune idée de ce qu'il donne sur moi, je suis persuadé que Joshua va me trouver vulgaire.