Envol - Cartographie des Âmes | Tome 1 |

Acte I - Scène 1: Je te vois et me questionne

Au commencement de l'examen Hunter, je n'avais pas compris la douce sensation qui m'avait envahi en rencontrant Gon. J'avais d'abord pensé qu'il s'agissait des boissons empoisonnées de Tompa, réalisant bien vite que ça n'aurait jamais pu être agréable. Pourtant, à chaque fois que je me trouvais en sa compagnie, cette sensation agréable me gagnait. Était-ce donc ça l'amitié ? Je comprenais soudain pourquoi cela obsédait les gens, c'était le sentiment le plus incroyable que j'avais jamais ressenti. Moi, l'enfant de la douleur et la manipulation. Moi, le fruit de l'assassinat et du meurtre. Moi qui n'avais connu que la torture par sa propre famille, soudain, je ressentais l'amitié.

Pourtant, je n'avais pas été conçu pour ça. Je ne devais rien ressentir, surtout pas l'affection. Il devait y avoir un problème, le lavage de cerveau aurait dû fonctionner. Il avait bien réussi sur les autres. Alors quoi ? Avaient-ils échoué ? Ou alors ce garçon était-il vraiment exceptionnel ? J'avais ressenti un besoin très fort de me rapprocher de lui.

Au cours de l'examen, je réalisai à quel point il était exceptionnel. Il avait des facultés hors du commun, certaines même à mon égal. J'étais pourtant sûr qu'aucune autre famille Zoldyck ne se cachait dans le monde. Il me racontait sa vie simple et douce, sa famille, la tante Mito. Il n'avait pas l'air de cacher quoique ce soit. Il me donnait envie de faire partie de son monde, et ma sensation de bien-être s'intensifiait lentement.

Je pensais ne plus avoir envie de meurtre. Au fond de moi, j'espérais que tout cela ne faisait pas vraiment partie de ma nature, qu'on avait juste essayé de me le faire croire. Après la décharge émotionnelle qu'il m'avait fait sentir, j'avais envie de le protéger. J'avais besoin de connaître les autres secrets de l'humanité, dont je n'avais jamais eu l'impression de faire réellement partie jusque-là.

La fin de l'examen arriva assez vite. Je me sentais tellement vivant auprès de Gon, je me surprenais à souhaiter que l'examen ne finisse jamais. Je resterais avec lui pour toujours, nous parcourrions le monde tous les deux, ma vocation d'assassin restant loin derrière moi, avec mon sombre passé.

Mais la dernière épreuve arriva, un candidat farouche que j'avais à peine remarqué jusqu'alors cassa le bras de Gon. Sa ténacité était incroyable. Loin d'être aussi insensible que moi à la douleur, il se relevait toujours, presque reconnaissant de se prendre une raclé. Il aimait le danger, je le sentais. Il aurait été jusqu'à la mort plutôt que s'avouer vaincu. Heureusement, le ninja finit par l'assommer. Le combat fut terminé.

Lorsque ce fût mon tour de me lancer dans le tournoi, je fis face à cet adversaire étrange, dont le visage semblait rempli d'aiguilles. Il les enleva une à une. Alors, son visage commença à trembler, puis se déformer, comme si une bête essayait d'en sortir. Le spectacle répugnant me rappelait une sensation de peur bien connue, enfouie en moi, dans un des sombres coins de ma conscience.

Mon frère.

L'enfoiré.

Il m'avait suivi depuis le début.

Toute sensation de bien-être m'avait alors quitté. Mon âme glacée me transperçait le cœur.

Tu crois pouvoir avoir des amis. Ce sont des mensonges. Tu les tueras à la première occasion, c'est tout ce dont tu es capable. Tuer. C'est tout ce qui te fait sentir vivant. Tu es un Zoldyck.

Je crois pouvoir avoir des amis. Ce sont des mensonges. Je les tuerai à la première occasion, c'est tout ce dont je suis capable. Tuer. C'est tout ce qui me fait sentir vivant. Je suis un Zoldyck.

Tuer.

Tuer.

Tuer.

Sans m'en rendre compte, je venais d'assassiner un vieux prétendant à la licence Hunter.

Mon bras perforait sa poitrine. Son cœur se débattait dans ma main comme un animal blessée. Je me sentais vide. J'étais disqualifié l'examen. Je m'en foutais. J'étais plus désemparé que jamais. Tout ce que j'avais vécu, ma rencontre avec Gon, les épreuves que nous avions traversées, tout ça n'était qu'un rêve, une vaste blague. L'humanité ! Comment avais-je pu croire pouvoir en faire partie.

Je suis rentré chez moi, résigné. Je suis redevenu l'ombre de moi-même. Je revivais intérieurement les doux souvenirs de l'examen, que le fouet dispersait coup après coup dans le néant. A la fin, seul un nom me restait, un nom précieux qui refusait de tomber dans l'abysse profond déformé par mon âme, un nom dont les trois lettres me rappelaient la ténacité farouche qui m'avait tant marqué.

Gon.

Gon. Ne m'oublie jamais.

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Bonjour, bonsoir à tous.

J'écris ce petit mot bien longtemps après la publication de cette histoire. Ceci est le tout premier chapitre de ma toute première histoire et je peux vous assurer qu'au moment où j'avais écrit ces lignes, j'étais très loin de m'imaginer le monstre que serait Envol, et le bouleversement qu'il provoquerait dans ma vie.

J'écris ce mot maintenant tout simplement parce que j'ai décidé de mettre cette histoire en correction. En correction de quoi? D'à peu près tout. Je corrige un style parfois moyen, et des fautes un peu grossières. Je ne sais pas combien de temps cela me prendra, cet ouvrage étant particulièrement long et les chapitres d'une qualité inégale, mais je souhaitais vous prévenir.

J'espère que vous apprécierez cette histoire autant que j'ai aimé l'écrire. J'espère que vous vous attacherez à chacun de mes personnages. J'espère que vous ne serez jamais déçus par mes choix et les leurs.

Je vous souhaite une très bonne lecture. Merci d'avoir embarqué avec moi dans ce roman. Merci de me faire confiance.

Sijinte.