Chapitre 10 : Londres

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La nuit avait été longue. J'avais à peine fermé les yeux. Tout bouillonnait dans mon cerveau. Je me sentais à la fois trahit et soulagé. Que faire ? Je connaissais à peine Ethan. Et s'il dévoilait mon passé ? Ma mère m'en voudrait terriblement, peut être même ne me parlerai-t-elle plus.

Le lendemain nous étions partis tôt afin de reprendre la route pour rentrer chez nous. Je n'avais presque pas ouvert la bouche de tout le trajet. La nuit, après avoir longuement réfléchis j'avais décidé de fuir la réalité plutôt que de l'affronter. Je repartirais pour Londres le plus vite possible. Je ne le dirais bien sûr pas à Ethan. C'était la meilleur chose à faire. Je n'avais pas la force de lui parler de mon passé ni même d'assurer les réponses à ces questions. Je n'avais pas la force de faire comme si tout allais bien mais de trembler intérieurement à chaque fois que je le vois. Mon attitude peut paraître lâche mais je n'ai jamais rien su faire que de fuir face à mes problème. Il ne sait pas que je vis et étudie à Londres, il ne me retrouvera pas.

Après l'avoir remercié pour le séjour je rentra chez moi sans faire allusion à mon départ. Celui-ci était dailleurs prévu pour le surlendemain. Je n'avais que 2 jours à attendre avant de retrouver un semblant de vie normal. Afin de survivre à ses deux jours j'avais prévu de ne plus sortir et de me faire la plus petite que je puisse. Malheureusement Ethan était un homme coriace. Le soir d'après notre retour il vint toquer à ma fenêtre. Je voulais tout d'abord ne pas répondre mais la politesse me fit sortir.

«-Bonsoir, dis-je

-Tu viens on a faire un tour.»

Je ne pouvais pas refuser e peur d'attirer son attention. Jacceptai donc et descendu. Notre tour fut bref, j'inventai une maladie attrapé à la montagne. Nous avons très peu parlé et surtout pas discuté de notre dernière dispute. Je ne lui dit pas que je partais pour Londres. Cette nuit fut en quelque sorte notre nuit d'adieu, sans qu'Ethan ne le sache.

***

Le lendemain matin, à l'aube je pris bagage et partis prendre le premier train pour Londres. Ma mère ne comprenait pas mon départ précipité. Jinventai un mensonge : l'université me réclamé pour mon inscription en deuxième année. Elle me crut sans difficulté. Des heures de train plus tard j'arrivai à Londres. En mon absence rien n'avait changé . L'odeur de la ville était toujours présente et me titillait les narines. Le bruit oppressant de la circulation m'enfermait dans une bulle de sérénité. Londres, mon refuge, m'accueillait comme il se doit pour mon retour.

Après m'être installé dans mon appartement je partis comme à mon habitude dans un des parc de la ville. Assise sur un banc, occupé à regarder les passants, un homme s'assit à mes côtés. Je tourna la tête et reconnu Max.

«-Bonjour ravissante dame, me dit-il en souriant.

-Oh Max, dis-je surprise. Mais que fais-tu là ?

-J'habite à Londres

-Quelle coïncidence ! Je suis très contente de te croiser ici, dis-je sincèrement.»

Max est quelqu'un de gentil. Jadmets que notre rencontre ne s'est pas déroulé normalement mais je garde un bon souvenir de ce garçon. Je fût d'abord surprise de le voir dans ce parc mais par la suie très contente d'avoir quelqu'un avec qui passer la matinée. Nous passons la journée à flâner dans les avenues bondées de Londres tels deux touristes en visite dans la capital anglaise. Après avoir pris un déjeuner sur le pouce, nous nous échangeons nos téléphones et nous nous promettons de nous revoir d'ici peu. La journée fût joyeuse. À ma plus grande joie Max ne m'a pas reparlé du saut, ni même de la dispute qui a suivit avec Ethan ou encore d'Ethan tout simplement. Max me paraît autant seul que moi mais semble aimer cette solitude. Lui aussi aime les parcs de la ville. Je me sens sereine avec lui. J'espère sincèrement qu'il me rappellera ou que nous resterons en contact.

Les jours qui suivirent je ne revus ni ne reçut de textos de Max. En revanche, n'arrêtait pas de m'envoyer des textos. Je ne répondais à aucun dans l'espoir qu'avec le temps il se lasserait et oublierait ma présence. Lorsque j'ai appelé ma mère huit jours après mon arrivée à Londres, elle ne m'a rien signalé d'anormal, Ethan ne vient donc plus à ma fenêtre. Les choses semblaient se remettre en ordre.

À la rentrée (1 mois plus tard) tout était enfin redevenu comme avant à une exception près : Max et moi étions devenus amis. Nous nous voyons de temps en temps lorsque nous étions peu occupé. J'appréciais sa compagnie autant qu'il semblait apprécier la mienne. Le soir souvent nous nous asseyions dans la parc et nous essayions de d'inventer ce que pensaient ou disaient les gens qui passaient. Ce faisait drôlement rire et permettait d'oublier les tracas quotidiens. À la rentrée j'avais également trouvé un travail dans un café de la ville. Ce travail bien que peu distrayant m'offrait la possibilité de ne plus penser à Ethan. Ethan Il avait cessé de m'envoyer des messages, il avait renoncé. J'étais rassuré de savoir qu'il oublierait avec le temps mon histoire mais aussi triste de savoir que j'avais perdu ce garçon.

Mon départ précipité m'avait laissé le temps de réfléchir aux sentiments que j'avais envers lui. Loin d'être amoureuse de cet homme, je gardais néanmoins quelque sentiments à son égard. Ethan était plus qu'un ami pour moi mais pas assez pour exiger plus de notre relation. Maintenant, ces sentiments n'étaient plus mon problème puisque je ne le reverrais sûrement jamais.

***

Nous sommes en octobre, les fleurs marrons qui colores notre parc favoris, à Max et à moi, tombent une par une. Le froid commencent doucement à immobiliser la ville et les gens se font plus rare le soir dans les ruelles. Ce temps que tout le monde déprime me fait pourtant sourire. Les écureuils s'agitent tous pour amasser le plus de nourriture avant l'hiver, les enfants se jettent dans les feuilles, les envois en l'air et rigolent. Les passants ressortent leur plus beau bonnet et leur plus beau manteau. Cette saison, je ne la voit pas comme la fin de l'été (ce qui en attriste plus d'un) mais plutôt comme le commencement de la magie de l'hiver. Bientôt, et si nous avons de la chance, la neige apparaîtra et emplira la ville d'un jolie manteau blanc. Octobre est également le mois où je suis née. Même si j'ai passé l'âge de compter les jours ou même encore de fêter mon anniversaire en grand, je me permet chaque année un petit gâteau et une bougie.

Comme chaque années depuis 10 ans je fêterais mon anniversaire seule. Alors, avant de rentrer à mon appartement je passe par la pâtisserie et me prend des petits muffins aux chocolats histoire de rendre cette journée moins triste. Max travaille ce soir et je n'ai guère d'autres amis. Ce soir plus que les autres soir sûrement la solitude se fait sentir. Souffler une bougie seule, se dire que le temps passe et que l'amour n'a jamais été présent. Se dire qu'une nouvelle année de solitude s'annonce et que ce n'est sûrement pas cette année qu'elle sen ira. Ce soir la nuit est froide, elle brûle le cur et donne des frissons. Ce soir la nuit m'effraie et m'empoigne de douleur. Ce soir j'ai envoyé un texto à Ethan dans le désespoir le plus total.

Salut c'est Zéa,

Je suis à Londres, rejoint moi.

Pas plus. Ce message aussi court et dangereux soit-il me fait me sentir un peu plus vivante. Est-ce la peur de le solitude qui me fait agir ? Est-ce la peur du temps qui passe ? Je ne regrette pas de lui avoir envoyer ce message mais l'appréhension de la réponse et la peur qu'il sache mon passé me font trembler. Mon geste est inconscient, je ne réfléchis plus logiquement. Pourquoi ne pas avoir simplement téléphoner à Max ? La réponse ne tarde pas à arriver.

Salut Zéa,

Ne t'enfuis pas à nouveau je serais là demain. RDV devant Buckingham à 10h.

Quelle idiote je suis !

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 09, 2018 ⏰

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