Chapitre 30 ✔

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" - Tu as quoi ? Demande de répéter Stan."

Je baisse les yeux, ne sachant pas réellement comme leur expliquer. Comment leur avouer que je passe la moitié de mon temps libre dans la maison de nos parents, qu'ils croient abandonnée. Comment leur dire que je leur mens sur mes sorties depuis des années. Ou encore sur mes activités. Ma vie à leur yeux n'est pas la même que la mienne. La vie que je tente de cacher coûte que coûte, va être dévoilée au grand jour. Je ne sais pas si je vais réussir à les regarder en face avec leur regard empreint de déception. Mais aussi et certainement de colère pour tous ces mensonges. Ils ne me croiront plus, et je ne pourrais pas leur en vouloir. Je l'ai cherchée cette situation.

"- Lina, où as-tu eu cette lettre ? Me demande durement Stan. "

Je le savais, je n'aurais jamais dû ramener cette lettre à la maison et encore moins la montrer à mes frères.

"- Lina, la lettre, tu l'as eu où, réitère Stan.

- Je, je, à la maison, finis-je par leur avouer en baissant la tête ne sachant pas où me mettre.

- Il n'y a rien aux parents ici, alors où tu l'as eu ? Demande sèchement Bryan.

- Pas dans cette maison, dans la maison de papa et maman, dans la maison. Le répétais-je.

- Quoi ? C'est n'importe quoi, on n'y est jamais retournés. S'exclame Stan.

- Vous non, moi, oui, tous les semaines depuis plus de deux ans. Leur déclarais-je. À chaque fois que j'ai besoin de prendre l'air, de me retrouver, d'être seule. Énumérais-je tristement.

- Et tu comptais nous en parler quand ? Demande Bryan en haussant le ton.

- La maison n'est pas sûre là-bas, il te serait arrivé quelque chose qui l'aurai su ? T'es vraiment inconsciente Lina. T'es plus une gamine. Je savais que j'aurais dû la vendre. Enchaîne mon grand frère sur le même ton.

- C'est la seule chose qui me rattache à eux tu n'as pas le droit de la vendre. Protestais-je.

- Si ça me permet de te savoir en sécurité et de savoir où tu es, bien sûr que si. Continue-t-il sur le même ton.

- C'est toi qui as voulu qu'on déménage, pas moi. Le pointais-je du doigt en élevant la voix à mon tour.

- Parce qu'elle est maudite cette maison, elle est remplie de souvenir, et qu'on ne peut avancer avec eux.

- Des souvenirs que vous, vous avez gravés en mémoire, des souvenirs heureux, que je ne peux que trouver dans les albums photos là-bas. Rien ne peut me rapprocher d'eux, ce n'est pas parce que vous avez vos souvenirs et vos rancœurs contre papa que vous avez le droit de vendre cette maison. Elle est autant à vous qu'à moi.

- Et nous sommes majeurs et pas toi. Je suis ton tuteur et pas toi. Je prends les décisions et non toi. La discussion est close la maison sera à vendre dès demain.

- Fais-le et je l'achèterais, et tu n'auras plus un mot à dire.

- Ah oui, et avec quel argent au juste ? Me défit-il.

- J'en ai plus que tu ne le crois. Rétorquais-je.

- Et il vient d'où ? Tu ne travailles pas, tu n'as pas encore ton héritage.

- Les combats et les courses me rapportent suffisamment. Lâchais-je un peu trop rapidement sous le coup de l'énervement. "

Soudain c'est le grand silence, plus personne ne parle. Mon grand frère a stoppé tout gestes et toutes paroles. Il me regarde comme si il avait rêvé ce qu'il vient d'entendre. Tandis que Bryan a relevé la tête de la lettre qu'il a entre les mains. Lettre que j'ai dû faire tomber en me disputant avec Stan. Tous les deux me fixent comme si quelque chose de grave venait de se produire. Quant à moi je fais la navette entre mes frères, restant immobile et repensant à ce que je viens de révéler.

Quelques instants de plaisirs ~Terminé~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant